Mopti: Enlèvement de la protégée d’un richissime

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    La subite disparition d’une mineure dans la capitale de la Venise malienne passerait inaperçue si la victime ne répondait pas de l’une des familles les plus fortunées de Mopti.

    Le ton était donné le jeudi 25 mai dernier avant le crépuscule avec des annonces de disparition sur la quasi-totalité des antennes de stations FM et même dans certaines mosquées de vendredi, le lendemain après la prière notamment la mosquée non loin de la maison de Cheick Oumar Yattassaye, ce richissime dont la petite fille venait d’être la cible de personnes mal intentionnées.

    Que de commentaires et de folles supputations avant que les premières vraies versions ne parviennent à la population de Mopti qui vient de vivre son premier cas d‘enlèvement notoire. De sources proches de l’enquête, un coup de fil serait parvenu le lendemain de l’enlèvement au grand père de la disparue, informant ce dernier que la mineure enlevée se trouverait dans leur main et à Gao. Toute chose que la fille elle-même confirmera à son Papi qu’elle va du reste supplier de venir la chercher.

    Ces gestes ont suffi à une police à la compétence avérée pour remonter le fil jusqu’à la retraite du gang.

    Au fait de Gao, il n’en était rien. Les auteurs du kidnapping étaient bel et bien tapis quelque part à Mopti. Comment en sont-ils arrivés là ? Et qui sont-ils ?

    Hamaye Niang, auteur présumé du coup connait bien la famille Yattassaye qu’il pratique régulièrement en raison de son amitié avec Daouda, le deuxième fils de Cheick Oumar Yattassaye. Il est soupçonné d’être celui qui, de main de maitre, dirigeait l’opération en donnant des informations aux Kidnappeurs. Pour ce faire, un véhicule affrété par des quidams avaient été aperçu quelques jours aux alentours du domicile des Yatt, entendant sans doute le moment idéal pour mener leur coup. A en croire certaines indiscrétions, l’objectif des kidnappeurs n’était-il pas d’enlever Cheick Oumar Yattassaye. Si c’était le cas qui aurait payé la rançon. Visiblement non. Qui est fou pour s’attaquer à un aussi gros poisson de la place, l’un des plus grands richissimes de Mopti sinon du Mali, le très respecté PDG SOMAYAF, une référence de l’hydrocarbure au Mali. Au risque de se tromper, l’option portait à enlever la, mineure, chose rendue facile par l’insouciance dans les mouvements d’une fillette de de neuf ans.

    Ainsi, à la faveur de beaucoup de prières et de sacrifices consentis par la famille et dans les mosquées, les quidams vont autoriser la fillette à appeler son grand père Cheick Oumar Yattassaye. Elle implore ce dernier de venir la chercher. Ensuite, les ravisseurs lui retirent le téléphone pour s’adresser à Cheick Oumar, sommé de débourser la rondelette somme de 10 millions sinon qu’il pouvait dire adieu à sa petite fille. Ces faits se sont passés le lendemain de l’enlèvement. La suite, c’est bien les policiers du commissariat de Sévaré qui vont retracer l’appel avant de faire une descente musclée dans le quartier village Can de Sévaré, le vendredi aux environs de 17 heures. Sur le lieu, la victime aurait été retrouvée seule mais entourée de la lourde suspicion d’un certain Hamaye Niang domicilié au quartier Mossiki à Mopti. A l’évidence ce dernier aurait reçu un appel lui indiquant de se chercher car l’affaire a été démasquée. C’est dans une confusion que le sieur Hamaye aurait quitté Mopti pour Burkina, ensuite Abidjan pour se retrouver, selon certaines sources à Dubai. Les investigations continuent car d’autres personnes sont soupçonnées d’avoir pris une part active dans cet acte d’enlèvement, les policiers sont à pied d‘œuvre pour retrouver tous les complices d’un grand réseau qui aurait sa source à Gao. Afin de prévenir un choc éventuel sur cette mineure, ses parents ont du procéder à son évacuation sur Paris le dimanche 28 mai 2017 pour une prise en charge psycho traumatologique. A présent le tout Mopti s’interroge sur le mobile d’un tel forfait. Certes la fortune favorise autour d’elle des envieux et des méchants, mais au point de cultiver une inimitié viscérale chez un proche de la famille, de surcroit, lui-même commerçant de la place et dont l’activité est largement au-dessus d’un besoin de dix millions de franc. Des dessous que la police dans sa perspicacité ne tardera pas à faire remonter en surface.

    H.F.

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