Le président tchadien confirme la mort d'Abou Zeid. Selon Idriss Déby, les forces tchadiennes ont abattu l'un des principaux chefs d'Aqmi. Mais des doutes demeurent.

1 Mar 2013 - 20:05
2 Mar 2013 - 10:58
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[caption id="attachment_131093" align="aligncenter" width="610"]Abou Zeid, le chef d'Aqmi, ici en 2009. © Sipa Abou Zeid, le chef d'Aqmi, ici en 2009. © Sipa[/caption] Selon d'autres sources, l'un des principaux chefs d'Aqmi aurait perdu la vie dans un combat contre les forces françaises, avec une quarantaine de ses hommes. La confusion demeure autour de la mort supposée du chef djihadiste Abdelhamid Abou Zeid. Vendredi soir, le président du TchadIdriss Déby Itno, annonçait que les troupes tchadiennes avaient abattu celui qui est l'un des chefs les plus craints d'al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). "Le 22 février, nous avons perdu nos soldats dans le massif des Ifoghas après avoir détruit la base des djihadistes. C'est la première fois qu'il y a eu un face-à-face avec les djihadistes. Nos soldats ont abattu deux chefs djihadistes, dont Abou Zeid, et ils ont libéré Tessalit", a-t-il déclaré. La veille, la chaîne de télévision algérienne Ennahar rapportait que c'étaient les forces françaises intervenant au Mali qui auraient tué Abdelhamid Abou Zeid. D'après Ennahar, bien informée auprès des services de sécurité algériens, 40 combattants islamistes, dont Abou Zeid, ont été tués il y a trois jours par les forces françaises dans les contreforts du massif de l'Adrar des Ifoghas, près de la frontière algérienne. Cette information a été confirmée au Monde jeudi soir par "une bonne source proche des opérations militaires en cours dans le nord du Mali". Abou Zeid a été tué lors d'''opérations militaires en cours dans le nord du Mali", écrivait le journal sur son site internet. Selon nos informations, la mort d'Abou Zeid n'est confirmée au Mali que par les Touareg Chamanamas de Menaka, et non ceux de la région des Ifoghas. Or, la bataille acharnée qui se déroule actuellement a lieu dans le massif du Tigharghar, au coeur des Ifoghas, comme nous l'expliquions vendredi matin. Par ailleurs, il n'y a pas de confirmation pour le moment, mais il semblerait que les Algériens aient récupéré l'ADN d'un des combattants pour vérifier s'il s'agit bien d'Abou Zeid. Vendredi matin, le quotidien algérien El Khabar rapportait que des tests ADN ont été pratiqués en Algériesur deux membres de la famille d'Abou Zeid, afin de tenter de confirmer son identité.

Informations "très crédibles" (un responsable américain)

Selon un responsable américain interrogé vendredi, les informations sur la mort d'Abou Zeid sont "très crédibles". "Si cela est vrai, ce serait un coup important porté à Aqmi", a déclaré ce responsable sous le couvert de l'anonymat. Un responsable militaire français, qui n'a pas voulu s'exprimer spécifiquement sur Abou Zeid, a confirmé pour sa part qu'une quarantaine d'islamistes avaient été tués lors de violents affrontements dans la région du massif de Tigharghar sur la semaine écoulée. Dix sites logistiques et de fabrication d'explosifs ont été détruits dans l'opération, ainsi que 16 véhicules, précise-t-on. Quelque 1 200 militaires français, 800 soldats tchadiens et certains éléments de l'armée malienne combattent toujours dans le secteur du sud de Tessalit, ajoute-t-on. À Paris, le ministère français de la Défense a refusé de s'exprimer à ce sujet. Les autorités algériennes et maliennes n'ont pas confirmé l'information. "Des informations circulent, je n'ai pas à les confirmer, parce que nous devons aller jusqu'au bout de l'opération", a pour sa part déclaré le président français François Hollande, qui évoquait l'opération militaire au Mali dans un discours à Paris consacré à l'aide au développement. Dans cette allocution, il a affirmé que l'opération déclenchée le 11 janvier pour chasser les djihadistes du nord du Mali était "sans doute dans sa phase ultime", consistant à aller les chercher dans une zone montagneuse où ils sont réfugiés au nord-est du pays.

Abou Zeid, un chef cruel

Abou Zeid, d'origine algérienne, était l'émir des zones sud contrôlées par Aqmi. Ancien trafiquant devenu djihadiste, il était présenté comme l'un des chefs les plus cruels de l'organisation. On lui attribue l'enlèvement d'une vingtaine d'Occidentaux dans le Sahara ces cinq dernières années, qui ont rapporté plusieurs millions de dollars à Aqmi en paiement de rançons. On estime qu'il a procédé à deux exécutions, celle du Britannique Edwin Dyer en 2009 et celle en 2010 du Français Michel Germaneau, qui avait 78 ans. Robert Fowler, un diplomate canadien qui fut otage au Sahara, a raconté comment Abou Zeid avait refusé de fournir des médicaments à deux otages souffrant de dysenterie, dont l'un avait été piqué par un scorpion. Après la prise de contrôle du nord du Mali par des groupes d'islamistes en avril 2012, Abou Zeid avait pris le contrôle de Tombouctou, mettant en oeuvre une forme de charia extrême avec amputations et détruisant des lieux saints soufis. Des habitants de Tombouctou ayant directement traité avec lui durant l'occupation islamiste de la ville le décrivent comme un homme de petite taille à la barbe grise et à l'allure calme mais stricte, toujours armé d'une kalachnikov. Quand il a fui Tombouctou, avant la prise de l'ancien comptoir commercial par les forces françaises et maliennes, il a emmené avec lui plusieurs otages occidentaux les yeux bandés, racontent des habitants. Né en 1965 dans la région de Debdab dans la province algérienne d'Illizi proche de la frontière libyenne, Abou Zeid avait rejoint le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) durant la guerre civile des années 1990. Le GSPC est ensuite devenu Aqmi. Abou Zeid est réputé pour être sans concessions. Il serait beaucoup plus dur que son compatriote Mokhtar Belmokhtar, cerveau de la prise d'otages massive du mois dernier sur le site gazier d'In Amenas dans le Sahara algérien. La rivalité entre les deux hommes au sein d'Aqmi expliquerait, selon certains analystes, la décision de Belmokhtar prise l'an dernier de fonder sa propre brigade. Le Point.fr - Publié le 01/03/2013

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