Soumettre aux participants le résultat de l'étude menée sur la problématique du divorce au Mali. Tel était l'objet de l'atelier organisé par le projet de renforcement des capacités des organisations féminines du Mali (Recofem). C'était hier mercredi au Centre Aoua Kéita à l'intention des acteurs impliqués.

Quelles sont les causes et les conséquences du phénomène de la rupture des liens conjugaux sur le tissu social, notamment sur la famille, les femmes et les enfants ? Quelles solutions faut-il envisager pour endiguer ce phénomène qui ne cesse de s'accentuer, mettant en péril l'équilibre déjà fragile auquel les femmes ont droit ? Pour la Coordinatrice du Recofem, Mme Elizabeth Condé, c'est pour répondre à toutes ces questions, vu le taux élevé de divorce au Mali, que le projet Recofem a jugé opportun de mener une étude sur cette thématique qui viendra renforcer les différentes politiques publiques mises en œuvre par le département de tutelle pour assurer le bien-être de la famille.
Selon la représentante du ministre de la Famille, de la promotion de la femme et de l'enfant, Mme Sangaré Coumba Touré, Conseillère technique, l'urbanisation, l'incompréhension au sein des couples, la polygamie, le chômage, le mariage précoce sont quelques unes des causes qui ont bouleversé le mariage. Ces bouleversements créent des conflits et peuvent même conduire à la rupture.
"Le fléau du divorce a atteint un niveau tel qu'on tend vers la banalisation du mariage et la déstabilisation de la cellule familiale avec toutes les conséquences négatives sur les individus et la société toute entière " a déploré Mme Sangaré Coumba Touré. Ainsi, l'augmentation du divorce ne se limite pas aux seules zones urbaines ou à des couches sociales spécifiques. Bien au contraire, il s'agit d'un phénomène de société qui transcende les questions culturelles, économiques, de statut social. La représentante de la ministre a également mentionné que le Mali a défini une politique publique axée implicitement sur le développement social avec comme cadre de référence la prise en compte des besoins prioritaires des populations, indépendamment de leur statut social, politique, religieux ou économique. Toute chose matérialisée par des références dont les mécanismes sont chargés de favoriser la promotion de la femme à travers une politique et son entière autonomisation.
Cela dit, cette étude menée a conduit, selon Me Alassane Maïga, juriste consultant au sein du projet, dans quatre régions du pays, notamment Sikasso, Kayes, Mopti et Gao et trois Communes du district de Bamako, à l'identification de l'ensemble des problématiques relatives au divorce. Dans la capitale, contrairement aux régions, les femmes sont les plus nombreuses à demander le divorce. Ceci s'explique dans la plupart des cas par des injures graves que les conjoints se lancent, les coups et blessures, l'adultère etc.
Comme solution, le consultant préconise une bonne préparation des époux à leur rôle à travers des bonnes pratiques. Sinon, dit-il, " la problématique du divorce est devenue un véritable problème de société. Le département de tutelle doit prendre des mesures idoines pour y faire face ".
Fatoumata Mah Thiam KONE