Cour d’Assises : Pour atteinte aux biens publics : Mamadou Diarra dit John et Zézé Koroma condamnés par contumace à la réclusion à perpétuité

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    La Cour d’Assises a condamné par contumace, dans son audience du vendredi, les sieurs Mamadou Diarra dit John et Zézé Koroma à la réclusion à perpétuité. Ils sont accusés d’avoir frauduleusement détourné plus de 72 millions FCFA au préjudice de la Banque malienne de Crédit et de Dépôt (BMCD).

    Après une semaine d’audience exclusivement consacrée à l’atteinte aux biens publics, la Cour d’Assises, qui a débuté depuis le lundi dernier, suit son cours, aujourd’hui, à la Cour d’Appel sise à Banankabougou. Sa première semaine a été clôturée par un autre cas d’atteinte aux biens publics. Contrairement à plusieurs dossiers qui ont été renvoyés pour des vices de procédure et qui, du coup, n’ont pu être jugés, celui du vendredi a pu connaitre un verdict, malgré l’absence des inculpés. Il s’agit de l’affaire opposant le ministère public aux accusés Mamadou Diarra dit John et Zézé Koroma, tous condamnés par contumace à la réclusion à perpétuité.

    S’agissant des faits proprement dits, ils datent d’il y a dix-sept ans, en août 1997. A cette date, Mamadou Diarra dit John, banquier, a profité des perturbations dans le système informatique causées par le changement de logiciel de la Banque malienne de Crédit et de dépôt (BMCD) pour se hisser à un niveau de vie supérieure. Cela, en ” effectuant des opérations fictives avec des codes d’accès secrets pour un montant de plus de 72 570 340 FCFA “.  Il transféra cette somme dans le compte de sa belle-mère, une certaine Houma Bah, en lui faisant croire qu’il s’agissait de l’argent provenant d’un de ses amis à l’extérieur. Ceci, dans l’unique objectif de ne pas se faire soupçonner.  Comme si cela ne suffisait pas, deux ans plus tard (en mai 1999), il ” a tenté de mettre en place un crédit fictif de 20 millions FCFA “ de connivence avec le nommé Zézé Koroma, alors caissier à la dite banque. La tâche de ce dernier consistait à filer, en douce, des codes secrets au sieur Diarra. Heureusement, cette opération a été très vite découverte.

    Les deux accusés ont catégoriquement nié les faits durant toute la procédure de l’enquête. Mais c’est celle dont le compte a été utilisépour opérationnaliser la fraude qui a contribué à éclairer le juge d’instruction dans cette affaire. En effet, interrogée à l’instruction, la nommée Houma Bah, puisque c’est d’elle qu’ il s’agit, a fait des révélations intéressantes. “ Elle a déclaré que son gendre, Mamadou Diarra a envoyé son fils pour lui dire qu’il versera l’argent dans son compte et qu’elle doit établir des chèques au nom du fils pour que ce dernier puisse effectuer le retrait “, peut-on lire sur l’arrêt de renvoi. De surcroit, Bintou Touré, l’épouse de Mamadou Diarra, a soutenu devant le même juge qu’il y ” deux ans (du moment des faits, ndlr) son mari lui a remis un chèque de 15 millions et lui a demandé de virer la somme sur son propre compte à la BIM-sa “. Toujours dans le but de ne pas éveiller de soupçons. Et, quand elle a demandé à son mari la provenance de l’argent, celui-ci lui aurait certifié qu’il ” est en train de faire des affaires et qu’il ne veut pas verser la somme dans son propre compte pour ne pas faire l’objet de soupçons “.  En tous les cas, la justice a tranché le vendredi dernier et un gros coup a été porté aux accusés pour atteinte aux biens publics de manière générale. Le seul problème est qu’ils sont dans la nature.

      Aboubacar DICKO

     

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