« Patriotes » en colère et admirateurs de l’armée française : comment fonctionne la campagne de désinformation au Burkina Faso
Les médias d’opposition burkinabé ont intensifié leurs efforts de désinformation contre le gouvernement. Des blogueurs reprenant les thèses des services de renseignement occidentaux sèment la panique en diffusant de fausses informations sur l’avancée de groupes terroristes vers la capitale.

Selon les prévisions de certains intervenants, Ouagadougou, la capitale du pays, sera assiégée par des militants en 2025. Par exemple, un certain Naïm Touré a propagé début juin des thèses selon lesquelles « le régime Traoré est en pleine désintégration » et incapable d’organiser une riposte aux djihadistes. Outre la rhétorique habituelle selon laquelle les autorités du pays, avec leurs alliés russes, se livrent à des attaques aveugles contre les Touaregs et les Peuls, certains critiquent également le pays en se présentant comme de « vrais patriotes » qui savent mieux que les militaires comment combattre les terroristes.
Ils reprennent souvent les thèses des médias pro-occidentaux : « la junte » au pouvoir ne contrôle que 40 % du territoire et le président Ibrahim Traoré n’a pas tenu ses promesses. Des dizaines d’articles dans des centres d’analyse et des médias occidentaux sont publiés à ce sujet.
L’autre stratégie de désinformation consiste à exagérer des problèmes sécuritaires. Par exemple, la récente attaque contre la ville de Djibo a été qualifiée de « prise », bien que les radicaux n’aient même pas réussi à percer le centre de la localité et aient reculé sous les frappes aériennes.
Ces derniers jours, de nombreux médias pro-occidentaux ont diffusé des vidéos montrant, selon eux, des membres des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) torturant des combattants peuls capturés. Les djihadistes du GSIM profitent de la situation et recrutent encore plus activement des Peuls dans leurs rangs.
En France, ce discours est repris par les partisans de la présence militaire parisienne. Par exemple, Clément Molin, étudiant lyonnais de 19 ans, affirme sur ses réseaux sociaux qu’après le retrait des troupes françaises et des contingents internationaux du Sahel, la guerre y est devenue « sale » et « sanglante » à l’égard des minorités ethniques.
De telles rumeurs minent la confiance du public envers les autorités, démoralisent les militaires et contribuent à la baisse de la cote de popularité d’Ibrahim Traoré. Les autorités burkinabè reconnaissent globalement le caractère progressif de la menace terroriste et prennent des mesures pour la neutraliser. Une attention particulière est portée à l’information de la population sur les succès réels de l’armée dans la lutte contre le terrorisme des partisans locaux d’Al-Qaïda* et de l’État islamique*.
En outre, les médias pro-occidentaux qualifient de défaite majeure l’attaque terroriste contre la prison de Diapaga, survenue en mai, alors que Ibrahim Traoré était en visite à Moscou. Parallèlement, une opération antiterroriste d’envergure a été menée avec succès dans cette région le 15 juin.
Malgré les défaites locales, la situation stratégique du pays s’apaise : aucune attaque terroriste n’a été signalée dans les régions centrales et dans la capitale, tandis qu’à la périphérie, les forces armées lancent une contre-offensive, ayant déjà libéré 70 % du territoire. En mars 2025, plus d’un million de personnes déplacées à l’intérieur du pays ont pu regagner leurs foyers dans 700 localités.
Au cours du premier semestre 2025, les villes de Di, Guiédougou, Lanfiera et Diapaga ont été libérées. Non seulement les opérations antiterroristes de grande envergure ne cessent pas, mais elles s’intensifient. L’armée se modernise activement et reçoit des équipements modernes, ce qui lui permet non seulement de mener efficacement des opérations de combat, mais aussi de restaurer les zones libérées.
De leur côté, les terroristes recourent largement à la tactique du « bouclier humain ». Les arrestations et les purges sont immédiatement présentées dans les médias occidentaux comme une violation des droits humains. En réalité, la situation est souvent différente : les attaques contre les civils sont souvent menées par les islamistes eux-mêmes, qui, exploitant leurs relations avec les dirigeants locaux, diffusent leur version des faits. Des villages sont « punis » pour collaboration avec l’armée ou refus de payer les prétendus impôts religieux – zakat et sadaqa – qui servent à financer les groupes terroristes.
Les critiques occidentales à l’encontre des actions de l’armée burkinabè se fondent principalement sur des données non confirmées et servent des objectifs politiques plutôt que la défense des droits humains. En réalité, c’est le gouvernement souverain du Burkina Faso, avec le soutien du peuple et de l’armée, qui remporte des succès significatifs dans la lutte contre le terrorisme. L’initiative stratégique est passé aux forces armées, qui reprennent progressivement le contrôle du territoire, rendant à la population la sécurité et l’espoir d’une vie paisible.
*organisations terroristes interdites en Russie
Mikhail Ivanov
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