Financement agricole au Mali : Un défi qui reste à être relevé

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Financement agricole au Mali : Un défi qui reste à être relevé

La Salle de réunion de la Coordination Nationale des Organisations Paysannes du Mali (CNOP), sise à Kalabancoura ACI de Bamako a servi de cadre, le lundi 17 décembre 2018, à la tenue de la « rencontre d’échanges sur les conditions du financement agricole au bénéfice des organisations de producteurs et de leurs membres » organisée par SOS Faim Luxembourg en collaboration avec la CNOP du Mali. L’objectif principal de cette rencontre de deux jours est de créer une dynamique d’échanges et de concertation entre acteurs, autour de la problématique du financement de l’agriculture. La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le représentant du ministre de l’Agriculture, Salim Cissé, en présence de Patrick Fischbach, chef de bureau d’Ambassade du Grand-Duché de Luxembourg au Mali, du secrétaire général de la CNOP, Faliry Boly, des représentantes de SOS Faim Luxembourg, Nedjma Bennegouch et Mme Malet Safiatou Coulibaly et d’autres personnalités.

Dans ses mots de bienvenue, la représentante de SOS Faim Luxembourg, Mme Malet Safiatou Coulibaly a fait savoir que cet atelier n’est ni un atelier d’interpellation de l’État, ni un atelier d’interpellation des institutions financières, ni un atelier d’interpellation des organisations de producteurs, ni un atelier de confrontations, mais celui de co-construction d’un espace de dialogue afin de faciliter l’accès aux services financiers pour les producteurs ruraux. A sa suite, le secrétaire général de la CNOP, Faliry Boly a précisé que les organisations agricoles se sont toujours préoccupées du financement de l’agriculture. C’est pour faire face à ce défi, dit-il, que la CNOP depuis plus d’une dizaine d’années est active dans le dialogue politique auprès de l’Etat et des PTF (Partenaires techniques et financiers) sur l’accès aux services financiers pour les producteurs. « La construction de partenariats entre les organisations professionnelles agricoles et les institutions financières, si elle permet certes un certain nombre d’avancées laisse cependant en suspens des questions non résolues, à savoir : la mobilisation des ressources adaptées aux besoins de financement des activités agricoles; la question liée à la gestion des risques agricoles ; le développement de services financiers dans des zones rurales défavorisées où l’offre de services financiers ne se développe pas spontanément ; le retrait des institutions financières des zones fragiles, et le niveau généralement élevé des taux d’intérêts, etc. Tels sont les sujets qui nous préoccupent fortement », a-t-il dit. A l’en croire, les 2 jours de cet atelier permettront de dégager des pistes claires pour la construction et le renforcement d’une relation de confiance durable, entre les différents acteurs au profit du financement des organisations de producteurs agricoles et de leurs membres. Patrick Fischbach, chef de bureau d’Ambassade du Grand-Duché de Luxembourg au Mali abondera également dans le même sens tout en souhaitant que la rencontre soit une aubaine pour l’amélioration de l’accès aux services financiers agricoles. Quant au représentant du ministre de l’Agriculture, Salim Cissé, il a signalé que le secteur primaire Malien, qui regroupe les différentes activités agricoles occupe plus de 80% de la population active et fournit près de 45% des revenus des ménages agricoles. « Ce secteur stratégique, a contribué ces dix dernières années, avec 39.55% en moyenne sur la période 2014 (PIB Agricole, 2014) à la formation du Produit intérieur brut (PIB), bien que 2% des exploitants agricoles ont accès aux crédits. C’est donc dire combien les besoins de ressources financières demeurent immenses pour faire face à la diversification des systèmes de production ; le stockage ; la commercialisation ; la modernisation des équipements (production et transformation) et autres infrastructures connexes. Nous sommes aussi certains que pour relever le défi du financement agricole tel qu’inscrit dans la Politique de développement agricole (PDA) du Mali, il est nécessaire de réunir les acteurs (Etat, PTF, ONG, Projets/programmes, OP, IF recherche) autour d’une table comme celle de ce matin, afin de partager les expériences, les pratiques, les innovations, et de favoriser les relations constructives et le dialogue entre acteurs concernés par la problématique », a déclaré Salim Cissé. Pour gagner davantage ce pari du financement agricole inclusif, le représentant du ministre de l’agriculture a fait savoir que l’engagement de tous les acteurs concernés est une condition fondamentale.

Aguibou Sogodogo

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