Faits de société à Bamako : Le don Juan polygame

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    Sa première épouse a abandonné le domicile conjugal en l’accusant d’avoir un « sale caractère ». Elle n’a pas hésité à revenir en courant, lorsqu’elle a appris qu’il va convoler en justes noces avec une autre. Imaginez la suite

    Si une jeune fille rêve d’une chose dans sa vie, c’est sans nul doute  d’avoir un époux avec qui elle va faire le reste de sa vie. Mais bizarrement, elles sont également peu nombreuses, celles qui imaginent le pire dans leur futur foyer conjugal, lorsque par chance elles parviennent à trouver un mari. Pour la plupart de nos sœurs, cousines et/ou tantes, le domicile conjugal est un véritable paradis terrestre. Erreur. Il suffit qu’elles se retrouvent dans le foyer conjugal pour qu’elles se rendent compte de la triste réalité.

    Certaines parviennent à gérer le quotidien qui n’est pas fait que du miel. Quant à d’autres, elles préfèrent retourner dans la vie de célibat que de vivre le fiel lorsqu’elles sont en couple. Elles oublient que le mariage est fait pour le meilleur et pour le pire, comme on le dit. L’histoire suivante qui s’est passée dans un quartier X en Commune IV du District de Bamako en est une illustration parfaite.

     Midou (pseudonyme) est un cadre respectable et respecté du pays. Tous ceux qui l’ont côtoyé sont unanimes sur un fait. Cet homme aurait  un sale caractère qu’il traîne (si cela en est un). C’est le fait que, bien qu’il soit marié, ce haut cadre est un véritable coureur de jupon. En parallèle, ces mêmes individus ne tarissent pas d’éloges pour lui à cause du fait qu’il est très large du point de vue financier. Aux plus démunies et aux filles du quartier,  l’homme distribue de l’argent sans réfléchir. Pour les secondes, ce n’est un secret pour personne que ce n’est pas sans intérêt. Et, non seulement elles-mêmes le savent, mais elles y prêtent le flanc. Avec le temps, il a mis ses «qualités» de véritable Don Juan en avant pour choisir parmi sa multitude conquêtes féminines, celle que nous désignons par « Z ».

    Cette fille est une véritable créature de la nature dont la seule vue fait pâlir d’envie plus d’un homme.  « Z » savait pertinemment que son époux traine des sales affaires dans le quartier quant à sa relation avec la gent féminine. Malgré tout, elle a accepté ses avances dans le but qu’il puisse la prendre comme épouse. Elle s’est dit qu’une fois en couple avec cet homme-là, elle ferait tout son possible pour le « régler », pour qu’il se débarrasse de son son sale caractère. Elle n’avait pas compté avec toutes les qualités physiques et surtout financières de cet homme.

    Adversaires sans vergogne- Dans l’espoir de remodeler son époux, « Z » a mûri une idée qu’elle n’aurait pas dû. Elle a décidé de s’en prendre à toutes les conquêtes connues de son coureur de mari dans le quartier. Très régulièrement, elle en décousait avec certaines au téléphone par des injures grossières. Elle allait souvent jusqu’à affronter physiquement d’autres filles dans la rue, au motif qu’elle soupçonne ces dernières d’être des copines de son époux. Elle gagnait des duels certes, mais elle perdait beaucoup également au cours desquels elle se faisait copieusement injuriée par des adversaires. Certaines de celles-ci n’hésitaient pas à la qualifier de pauvre dame incapable de «gérer son époux à la maison au lieu de s’en prendre aux femmes dehors».

    «C’est une femme sans histoire. Tout le monde le sait. Mais avec le temps, elle a été transformée en véritable tigresse à cause de la conduite humiliante de son époux», a discrètement dit une de ses voisines. Tout le voisinage du secteur savait que  « Z » vivait un véritable calvaire dans son foyer. Mais, cela laissait son époux indifférent. Un époux très sûr de lui-même à cause de sa capacité à faire craquer le plus dur des cœurs féminins.

    Le Tout-Puissant l’avait gratifié physiquement et financièrement. Et lui-même le savait,  et c’était son arme pour faire craquer les dames. Selon certaines indiscrétions, l’homme serait père de cinq enfants qu’il a eus avec différentes conquêtes à travers Bamako. La pauvre « Z » ne pouvait qu’accepter le fait accompli. Elle qui cherchait juste à se mettre sous un toit avec le statut de «mariée». Lee membres de sa famille ainsi que ceux de son époux savaient que la jeune dame vivait un véritable calvaire dans son foyer. Mais, ils en appelaient tous à sa patience en essayant de la faire comprendre que cela fait partie des réalités du mariage.

    Histoire de consoler la pauvre qui, pour souvent marquer son désaccord avec cette triste réalité, quittait le domicile conjugal pour se rendre dans le sien. Et à chaque fois qu’elle agissait de la sorte, c’est le social qui prenait le dessus. La pauvre est contrainte de retourner toujours dans le domicile conjugal sous la pression.

    Les démarches d’une seconde épouse- «À l’impossible nul n’est tenu», dit une maxime. Un beau jour, la jeune femme, mère de deux enfants a finalement craqué. Elle a décidé de disparaître durant plusieurs mois pour se faire oublier.  Plusieurs mois durant, personne ne savait où elle se trouvait. Les spéculations allaient bon train, et chacun y allait de son commentaire sur ce couple. Certains avaient même imaginé le pire. Pendant ce temps, la jeune fille s’était refugiée chez des proches à Tombouctou. C’est par un fait du hasard, qu’elle a été aperçue par une connaissance de son époux qui en informa celui-ci. Les proches des deux belles familles  sont intervenus pour la faire revenir à Bamako.

    Une fois sur place, elle a préféré habiter chez une de ses amies au lieu de se rendre au domicile conjugal. Son mari qui tenait à elle a multiplié les interventions de parents proches pour faire revenir son épouse dans le foyer conjugal. En vain.  Cet échec de faire retourner sa femme à la maison l’a obligé à entamer les démarches pour se remarier avec une autre femme. Il en fut ainsi peu de temps plus tard. Curieusement, le jour où cette dernière devait rejoindre le domicile de son nouvel époux, c’est ce jour qu’ont choisi les parents de « Z » pour la ramener chez son époux. Ce jour-là chez le Don Juan, l’atmosphère était électrique. Les membres des deux belles familles s’en sont donnés à cœur joie à de violents échanges verbaux. L’homme était loin d’être dans un dilemme.

    Il avait déjà fait son choix. «Cette maison-là, c’est ma nouvelle femme qui va  l’occuper désormais. Je n’ai qu’une seule épouse et elle s’appelle Fifi» (du nom de sa nouvelle mariée).  «Que les autres dégagent», a-t-il lancé d’un ton sec au milieu d’une foule éberluée.  Malgré tout, la fugueuse ne s’est pas avouée vaincue. Avec l’aide de proches et parents, elle a tenu jusqu’au bout en s’opposant contre vents et marées pour éviter que sa rivale n’occupe son ancienne chambre comme cela était prévu par l’époux. «Il faudra que tu marches sur mon corps pour accéder à cette chambre», répétait-elle sans cesse à l’endroit de sa désormais coépouse.
    La foule qui assistait à la scène était comme tétanisée.

    Les plus pessimistes prédisaient déjà un drame sur place. Finalement, le social a pris le dessus. Proches et parents des protagonistes se sont fortement impliqués pour sauver le mariage de « Z ». Cette dernière a repris sa place de première épouse dans le foyer de Midou. Celui-ci a cherché et trouvé un autre local pour la nouvelle mariée dans un autre quartier de la capitale. Et du coup, notre Don Juan  s’est subitement retrouvé polygame. La suite de l’histoire ne dit pas comment à ce jour, il gère ses deux épouses.

    Maïmouna SOW

     

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    2 COMMENTAIRES

    1. Madame Sow, que la femme Malienne apprenne a se respecter et ton article dit simplement que tu ne te respectes pas du tout. DOMMAGE!!!

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        Voir le pays des familles recomposées et des secondes mains…

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