Alou Boubacar Diallo: ‘‘an te son’’

La crise politique est à son paroxysme à Bamako. Tandis que face aux risques de provocations et de violences, le Collectif des partis politiques pour la Constitution ont reporté leur appel à manifester, beaucoup de leaders politiques prennent la parole pour réitérer leur position et appeler à l’apaisement. Au nombre des voix qui portent, celle de Alou Boubacar Diallo, le plus pacifique et l’un des plus sages de la classe politique.

13 Mai 2025 - 17:27
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Alou Boubacar Diallo: ‘‘an te son’’

Dans un second appel enregistré sur les réseaux sociaux, en langue bambara, le troisième homme de la dernière présidentielle organisée dans notre pays, obligé de prendre la parole face à la situation politique actuelle de notre pays, pour l’amour de la patrie, a voulu être aussi clair que limpide.

Pour le président d’honneur de ADP-Maliba, il faut que ça soit clair pour tout le monde qu’il refuse de souscrire au jugement dépouillé de tout fondement que la classe politique et les acteurs politiques soient des ennemis de cette nation ou soient considérés comme des opposants aux militaires. ‘‘Il faudrait que ça soit clair pour tout le monde, tous les Maliens aiment ce pays et soutiennent l’armée ’’, martèle-t-il.

Prenant son propre exemple, il explique être intervenu suite au massacre de nos soldats à Aguelhock en 2012 pour soutenir les orphelins et les femmes militaires veuves suite à ces événements.

‘‘La Fondation Maliba a été créée à la suite de ce geste. Le soutien financier aux orphelins et veuves de militaires tombés à Aguelhok a été la première activité de cette Fondation qui réalise, aujourd’hui, plusieurs œuvres sociales, dont des forages… Aujourd’hui, j’ai beaucoup d’homonymes dans les camps, car on a donné mon nom aux enfants de militaires nés à cette période dans les camps. Nous avons fait cela parce que nous aimons notre pays, nous soutenons notre armée.’’, dit-il.
C’est pourquoi, l’homme d’affaire et le politique qu’il est ne peut accepter aujourd’hui, qu’en se mobilisant pour que la Constitution soit respectée, que les acteurs politiques qu’ils soient apostrophés comme des ennemis de la nation et des opposants aux militaires.

‘‘Nous aimons notre armée qui est là pour la défense et la sécurité de tous les Maliens, nous les soutenons, et nous devons la soutenir pour que le pays retrouve la paix et la stabilité. Sans paix et sécurité, il faut craindre le pire’’.

Alou Boubacar Diallo explique que si au tout début, lui-même et l’ensemble de la classe politique ont tous soutenu l’actuelle Transition, qu’il est clair qu’une transition n’est pas faite pour s’éterniser au pouvoir, surtout en piétinant la Constitution.
‘‘Nous ne pouvons pas l’accepter et le peuple Malien ne peut pas accepter cela’’.

Le Sage de la classe politique souhaite qu’on ne puisse pas empêcher les gens de manifester leur désaccord. Car, dit-il, ‘‘il faut que ceux qui sont au pouvoir, les militaires, comprennent que personne n’est contre eux. Nous nous mobilisons pour que le pays avance, retrouve la paix et la stabilité. Ils n’ont pas le droit de toucher aux jeunes, aux Maliens qui veulent manifester pour exiger le respect de la Constitution’’.

Enfin, dans un souci d’apaisement, il demande aux responsables de la transition d’organiser, le plus rapidement que possible, l’élection présidentielle comme ce fut le cas avec le référendum. Alou Boubacar Diallo dit ‘‘ne pas comprendre qu’aujourd’hui, on puisse justifier le refus d’organiser les élections par l’insécurité alors que le référendum a été organisé dans les mêmes conditions.

D’ailleurs, il y a des responsables de la Transition qui continuent de dire que le pays a été libéré grâce aux actions de la transition. Vous nous dites que le pays a été libéré, qu’il y a la sécurité partout sur le territoire, mais dès qu’on parle d’élections, on met en avant l’insécurité dans le pays. Alors, que doit-on comprendre ? Je veux qu’on me donne des explications’’.

Selon lui, il n’est pas admissible que ceux appellent à la violation de la Constitution puissent le faire en toute liberté pendant que les autres sont privés de liberté de manifestations et d’opinion. Nous sommes contre ceux qui veulent profiter de la transition pour confisquer le pouvoir.

Par Abdoulaye OUATTARA

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