Voyant dans sa mère une lionne, il la tue à coups de bâton

26 Nov 2012 - 10:04
26 Nov 2012 - 12:05
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La Cour d'assises de Bamako a démarré ses travaux jeudi 22 novembre. C'était sous la présidence du premier président de la cour d'appel, Moussa Sara Diallo, en présence du nouveau  procureur général, Daniel Téssougué, et du secrétaire général de l'ordre des avocats, représentant le bâtonnier. Pour le premier président Diallo, la Cour s'acquittera de sa mission à la lumière de la loi, tout en respectant le principe du contradictoire et la présomption d'innocence des accusés. Le procureur général, Daniel Téssougué, a indiqué que cette session d'assises se tient à un moment difficile dans la vie de notre pays. Il  a fait savoir que  le peuple attend de sa justice d'être en phase avec le droit et au service de la vérité car quoi de plus terrible pour une nation que de voir la justice dévoyée ? Le procureur général a, pour terminer, demandé à  l'ORTM de ne plus diffuser les  images des présumés voleurs arrêtés par les commissariats de police: la diffusion de ces images porte atteinte à la présomption d'innocence. Sur les 70 affaires au rôle de la session, il y a une  prédominance des crimes de sang, suivis des crimes de mœurs, des crimes liés aux stupéfiants, des crimes d'atteinte à la propriété privée  et enfin, des crimes relatifs aux biens publics. Après, le cérémonial d'ouverture, la première des deux salles d'audience eut comme première affaire à juger un cas de parricide. Les faits sont les suivants.  Samedi 27 novembre 2010, Mamoutou Bagayogo revient dans son  village, Niono-Wéré, cercle de Baraouéli, après 5 ans passés à l'aventure. La nuit tombée, faute de maison disponible,  il est obligé de passer la nuit dans la maison de sa mère, Sanata Tangara. Un soir, aux environs de 2 h du matin, celle-ci se rend aux toilettes. Mamoutou se lève à son tour et, muni d'un bâton, abat sa mère dans les toilettes. Avant de s'enfuir. Son frère Hamadi, réveillé par les cris de la mère, l'intercepte. Après avoir compris que Mamoutou venait de tuer leur maman, il le conduit à la gendarmerie. Tant devant les gendarmes que devant le juge d'instruction, Mamoutou reconnaît les faits. Il explique qu'au cours de son sommeil, il a eu des hallucinations qui lui ont fait voir sa mère sous la forme d'une lionne qu'il a été obligé de tuer pour sauver sa propre vie. Il est mis sous mandat de dépôt le 16 décembre 2010 avant d'être renvoyé devant les juges d'assises.  A la question du président de la cour de savoir s'il reconnaissait les faits, il répondra que oui. Il dira que sa mère s'était transformée en lionne pour le dévorer, et qu'il a dû l'assommer. Il reconnait cependant qu'après le premier coup de bâton, la lionne prit une forme humaine et qu'il l'identifia comme sa mère. Pourquoi avoir continué à frapper sa mère après l'avoir  identifiée ? Mamoutou répond qu'il ne se maîtrisait plus de peur. Le ministère public a demandé sa condamnation à la peine capitale car il le soupçonne de s'être vengée d'une mère qui l'accablait de reproches après son retour d'exode. Mamoutou a été finalement déclaré coupable de parricide et condamné à la peine de mort. La cour n'a pas retenu l'excuse de démence.   Abdoulaye Guindo   

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