Un deuxième «impeachment» ou le recours à une procédure d'exception sont réclamés par un nombre croissant de démocrates pour empêcher Donald Trump de rester au pouvoir encore deux semaines.
Après les révélations sur les tentatives de pressions de Donald Trump contre les responsables des élections en Géorgie en début de semaine, le représentant démocrate Hakeem Jeffries avait balayé l'éventualité d'une nouvelle procédure de destitution contre le président républicain. Tant pis si une partie de son camp réclamait une nouvelle condamnation pour le milliardaire : «On ne regarde pas en arrière, on regarde vers l'avenir», avait-il déclaré. Ce jeudi, au lendemain de l'invasion du Capitole par des partisans de Donald Trump déterminés à subvertir le résultat de l'élection présidentielle, le ton a changé. «Donald Trump devrait être destitué, condamné et quitter immédiatement ses fonctions», a tweeté Jeffries, qui fut l'un des «procureurs» lors du premier «impeachment» de Donald Trump, en janvier 2020.
Le cinquième démocrate le plus haut placé de la Chambre des représentants n'est pas une voix isolée. La présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, a elle aussi appelé à l'éviction anticipée de Donald Trump, suivant les pas de Chuck Schumer, patron des démocrates au Sénat. Mais les deux démocrates les plus puissants du Congrès suggèrent un recours à une autre procédure que l'«impeachment» : ils réclament l'application du 25e amendement de la Constitution, qui permet au vice-président et à une majorité de membres du cabinet de déclarer le président inapte à remplir son devoir. Dans ce cas, le vice-président prend le pouvoir. Cette option, en apparence plus rapide que l'«impeachment» pour écarter Donald Trump du pouvoir, peut toutefois être contestée par le président lui-même, un cas qui nécessite alors un vote du Congrès.
Le climat s'est brutalement dégradé pour Donald Trump, à moins de deux semaines de la fin de son mandat. Après avoir encouragé ses partisans à marcher sur le Capitole mercredi, le président a refusé de condamner fermement l'invasion. Certains républicains ont cessé de soutenir sa tentative de saper la légitimité de la victoire de Joe Biden. D'autres, très rares, ont assumé leur opposition jusqu'à réclamer le départ de Trump. Le représentant Adam Kinzinger a demandé jeudi l'application du 25e amendement. Les ex-républicains anti-Trump du Lincoln Project ont eux aussi réclamé le recours à cette procédure exceptionnelle. Même Lindsey Graham, le fidèle allié du président, semble flancher, brandissant la menace du 25e amendement... «si quelque chose d'autre se produit».
Source: https://www.parismatch.com/