L’armée allemande aux avant-postes de la défense européenne en Afrique

L’armée allemande a renforcé sa présence au Mali, avec l’arrivée de huit hélicoptères et de plusieurs centaines d’hommes, une décision emblématique de la montée en puissance européenne que la France appelle de ses vœux en Afrique
Financements allemands
Il est présenté comme l’un des plus dangereux de la Bundeswehr, les jihadistes gardant un important pouvoir de nuisance au Mali et dans les pays voisins même s’ils ont été mis en déroute dans le nord du pays au début de l’opération française Serval. La Minusma reste la mission la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995, avec plus de 70 Casques bleus tués par des attaques de jihadistes. Deux attentats suicides ont frappé dernièrement le secteur de l’aéroport de Gao, dont l’un, le 18 janvier, a fauché des dizaines de soldats maliens et ex-rebelles réunis dans un campement pour des patrouilles mixtes. Les Allemands ont des règles d’engagement très strictes qui limitent leur marge de manœuvre sur le terrain.À la différence de Barkhane, qui compte 4 000 hommes au Sahel dont 1 400 à Gao, « nous n’avons pas pour mandat de traquer les terroristes », souligne l’officier allemand. La Minusma est avant tout chargée de sécuriser les populations et veiller à la mise en œuvre des accords de paix de 2015. Manquant de blindés et bridée par le peu de motivation de certains contingents à sortir sur le terrain, elle peine à remplir sa mission. L’Allemagne, qui a positionné deux avions de transport militaires Transall à Niamey, pourrait aussi participer au financement de la force commune que cinq pays de la région (Niger, Mali, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie) veulent mettre en place pour combattre les groupes terroristes. « Ce que nous voulons, c’est que les pays européens nous donnent les moyens (..) Comme ça, ils vont faire l’économie des vies de leurs soldats », a suggéré le président tchadien Idriss Déby Itno. Les Européens pourraient ainsi poser la « première brique », celle d’un état-major permanent pour ces forces africaines mixtes, souligne-t-on de source militaire française.Quelle est votre réaction ?






