Pourparlers inter maliens d’Alger : Iyad Ag Ghaly cherche t-il à torpiller les négociations?

[caption id="attachment_85220" align="alignleft" width="350"] Iyad Ag Ghali, le leader du groupe islamiste armé Ansar Dine (g), le 7 août 2012 à Kidal
© AFP[/caption] De plus en plus faible militairement sur le terrain, le mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a, semble t-il, beaucoup évolué par rapport à ses positions extrémistes des premières heures.   Le groupe armé dont l’autorité est aujourd’hui fortement contestée sur le terrain, par le mouvement d’autodéfense touareg et Imgad (Gatia) serait aujourd’hui disposé à signer avec la partie gouvernementale, un accord de paix définitif qui respecte sur toute la ligne, les préalables fixés par Bamako. Le Mnla, selon certaines informations, ne fait plus du fédéralisme, de l’autonomie ou de la constitution d’une armée parallèle à l’armée malienne, des exigences. En clair, le mouvement indépendantiste adopte une position plus raisonnable, et regagne peu à peu les rangs. Une tendance qui s’inscrit dans la ligne de conduite tracée et qui doit normalement déboucher (dans les jours à venir) à la signature d’un accord de paix global et définitif. Cette nouvelle donne mérite tout le soutien et l’accompagnement aussi bien de la médiation algérienne, de la médiation internationale, que des autorités maliennes. Lesquelles doivent continuer à œuvrer dans le sens de la réconciliation nationale et mener les discussions avec toute l’ouverture qui permette à nos frères égarés de pouvoir revenir dans la République et s’intégrer.   Toutefois, c’est refuser de voir la réalité en face que de ne pas reconnaître que des difficultés existent toujours. Il y a par contre un dernier obstacle qui mérite d’être très réglé. Il s’agit de Iyad Ag Ghaly qui menace de représailles le Mnla, en cas de signature d’un accord qui respecte l’unité, l’intégrité et la forme laïque et républicaine de notre Etat. Dans une récente sortie, à Kidal, le chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, dont le nom figure sur une liste noire de terroristes traqués, a mis en garde contre la signature de tout accord qui ne respecte la volonté des groupes terroristes, de créer un Etat islamique dans cette région où ils entendent instaurer la charia.   Une telle déclaration faite à un moment où les pourparlers entrent dans leur dernière ligne droite, est bien calculée et vise surtout à maintenir la pression sur ceux qui participent aux négociations d’Alger.   A travers une telle menace, les terroristes affichent de manière beaucoup plus lisible l’influence qu’ils n’ont jamais cessée d’exercée sur le Mnla dont ils téléguident toutes les actions étant également à la base de toutes les victoires militaires revendiquées par le mouvement indépendantiste.   La force Barkhane, qui a la lourde responsabilité après serval, de ratisser tout le Sahel pour le débarrasser de la menace terroriste doit, avec la Minusma, prendre toutes les dispositions nécessaires pour empêcher que les terroristes encore présentes sur le terrain, ne compromettent les efforts déployés et les acquis engrangés, depuis des mois. Ce terroriste dont l’ombre plane sur toute l’Adrar, doit être mis définitivement hors d’état de nuire. Les attaques à la roquette et la pose d’engins explosifs qui ont tué beaucoup d’éléments parmi la force internationale ces derniers mois, prouvent à suffisance que l’ennemi est toujours là, planqué entre les monts, massifs et grottes du tegargaret….   Avec l’évolution de la situation, tout indique que le chemin menant à la paix n’est plus très loin. L’issue définitive de la crise commande juste de garder à l’esprit l’objectif qu’on veut atteindre et la voie tracée depuis le premier round jusqu’à la signature de la feuille de route et la signature d’un accord de cessez le feu. C’est cette belle cadence qu’il s’agit, toujours sous la conduite de la médiation algérienne, de maintenir et de conduire jusqu’au bout. Sans laisser à qui que ce soit la possibilité de prendre en otage la signature prochaine d’un accord de paix définitif tant attendu par tout un peuple. Papa Sow