Dans un rapport qui sera présenté dans les prochains jours à New York au quartier général de l’ONU dont RFI rapporte des larges extraits, il apparaît clairement que les Nations unies s’interrogent sur l’opportunité de maintenir la présence des Casques bleus au Mali. En plus des obstructions posées à la mobilité des éléments de la Minusma (la mission de maintien de la paix au Mali) par Bamako, la présence des mercenaires de Wagner a poussé l’ONU à envisager toutes les options, y compris celle du retrait pur et simple de ce pays.
Le rapport passe en revue trois éventualités. La première option est celle d’une augmentation du nombre de Casques bleus, pour combler les besoins liés à l’extension du mandat de la mission au centre du pays en 2019, à l’expansion de la présence jihadiste – notamment dans le Nord-Est du Mali, région de Ménaka, et dans le Centre –, mais aussi au retrait de la force Barkhane, achevé cet été, qui apportait un soutien aérien notamment aux forces onusiennes en cas de besoin.
Les Nations unies envisagent ainsi près de 3 700 casques bleus supplémentaires (3680 militaires et policiers, ou 2000 seulement dans une version plus modeste de ce renforcement). Le mandat actuel en autorise un peu plus de 13 000.
Pour que ce renforcement soit possible, il y a toutefois des « paramètres » à remplir. Le premier – et c’est ce que mentionne le rapport – c’est que les autorités maliennes acceptent de fournir les autorisations nécessaires à la Minusma pour se déplacer dans le pays. Ces derniers mois, de nombreuses demandes déposées par la Minusma sont restées lettre morte, pour les villages où l’armée malienne est visée par des allégations d’exaction, notamment.
Autre contrainte : trouver de nouveaux pays contributeurs de troupes. Ce n’est pas gagné.
La deuxième option est le maintien de la voilure actuelle des casques bleus assorti d’une révision de leur mission : par souci d’efficacité, pour réorienter certains moyens, des camps de taille réduite seraient fermés. Le risque étant que ces fermetures soient perçues comme un « abandon » par les populations.
Dernière option, la plus radicale : un retrait de tous les casques bleus. La Minusma ne serait plus qu’une « mission politique spéciale », constituée de civils, basés à Bamako uniquement. Le rapport anticipe une baisse importante du coût de la mission, si cette option était retenue, mais également une « dégradation sérieuse de la situation sécuritaire » dans le pays. Il doit être présenté d’ici la fin du mois aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU.
Source: https://afrimag.net/