Mali -Onu : Bamako met les points sur les I

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Entre le Mali  et ses partenaires rien ne sera plus comme avant. La preuve a été donnée par les Autorités maliennes lors du récent séjour à Bamako  du  secrétaire adjoint des Nations-Unies, chargé des opérations de paix, Jean Pierre Lacroix. Le dernier mandat  et la suspension de la rotation de la Minusma, l’arrestation des « mercenaires » ivoiriens et bien d’autres sujets étaient au menu  des échanges entre les deux parties : le Mali et les Nations- Unies.

Ainsi une séance de travail s’est tenue entre le Gouvernment et la délégation onusienne. A cette occasion,  le Premier ministre Choguel K Maïga a rappelé que depuis l’installation de la MINUSMA dans notre pays en 2013, le Gouvernement du Mali a toujours entretenu un dialogue dynamique avec les Nations Unies dans le cadre de la mise en œuvre efficace et efficiente de son mandat. « Votre présence, ce jour, au Mali nous offre, vous et nous, l’opportunité de renforcer ce dialogue en passant en revue, sans complaisance, les sujets de préoccupations, et en explorant, ensemble, les voies et moyens pour trouver les compromis dynamiques nécessaires et une compréhension partagée sur les enjeux et les attentes de part et d’autre », a déclaré le PM.

Le chef du gouvernement a poursuivi :  « le 13 juin 2022, à l’occasion de l’examen par le Conseil de sécurité du rapport trimestriel du Secrétaire général sur la situation au Mali, notre Gouvernement, a exprimé ses attentes fortes et légitimes par rapport au mandat de la Minusma, alors en discussion.

De notre point de vue, la crédibilité de toute action de l’ONU sur notre territoire se jugera à l’aune de notre capacité collective, Gouvernement du Mali et ONU, à assurer la protection des populations civiles, à lutter contre l’insécurité et le terrorisme, à aider au redéploiement de l’État, au rétablissement de sa souveraineté sur l’ensemble du territoire, et cela dans une véritable optique de stabilisation et de paix durable ».

Concernant la situation spécifique des 49 éléments de l’armée ivoirienne, Choguel Maïga a renouvelé sa demande de clarification des liens légaux ou contractuels entre les militaires ivoiriens concernés, la société Sahel Aviation Service et le contingent allemand de la Minusma.

En outre le PM a indiqué que   : « la crédibilité de toute action de l’ONU sur notre territoire se jugera à l’aune de notre capacité collective à assurer la protection des populations civiles, à lutter contre l’insécurité et le terrorisme, à aider au redéploiement de l’État, au rétablissement de sa souveraineté sur l’ensemble du Territoire ». Il a réaffirmé la disponibilité au dialogue de son  Gouvernement, dans le respect de la souveraineté, de l’indépendance de notre pays et la dignité du peuple malien.

Pour sa part, le sous- Secrétaire général des Nations-Unies a évoqué la longue histoire que l’ONU entretient avec le Mali, avant d’ajouter qu’il y a une dynamique positive instaurée sur laquelle le Mali et L’ONU s’appuient pour avancer.

Jean-Pierre LACROIX a déclaré que l’extension du renouvellement du mandat de la Minusma est assortie d’une revue stratégique que l’ONU est disposée à conduire avec le Mali pour évaluer la Mission. « Nous pouvons travailler ensemble à définir les objectifs de la Minusma », a précisé M Lacroix.  Au propos de la suspension des rotations de la Minusma, il estime qu’il y a là une opportunité pour mieux clarifier les procédures afin d’assurer la fluidité et la transparence des rotations qu’il a jugé vitale pour l’efficacité de la Mission.

Cette visite du secrétaire adjoint des Nations-Unies intervient après le renouvellement du mandat de la Minusma au Mali lors du dernier Conseil de sécurité. En effet, le conseil de sécurité avait décidé, le 29 juin 2022, de proroger d’un an, jusqu’au 30 juin 2023, le mandat de la Mission.

Ce  renouvellement avait donné lieu à des frictions entre les Autorités maliennes et l’ONU.  En effet notre pays avait émis des réserves sur certaines dispositions de la résolution, notamment les dispositions concernant la libre circulation de la Minusma sur le territoire national.

Autres discordes entre le Mali et la mission onusienne : la décision de Bamako de mettre fin aux rotations des éléments de la Minusma.

Mohamed Sylla

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