Crise sociopolitique et défis des réformes au Mali : L’adversité s’exacerbe entre acteurs politiques

19 Nov 2018 - 01:02
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Crise sociopolitique et défis des réformes au Mali : L’adversité s’exacerbe entre acteurs politiques
Mali: la police disperse un rassemblement de l’opposition
Au lieu de s’unir face aux défis multiples de gouvernance et de réformes majeures de sortie de la crise politico-sécuritaire de 2012-2013, le Mali semble tanguer vers des affrontements « fratricides » de ses politiques. La répression de la manifestation de l’opposition (interdite) du 16 novembre risque d’envenimer la situation. - Maliweb.net -C’est visiblement un piège que les opposants ont tendu au gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga à travers ce rassemblement politique. L’on se demande si ce meeting de faible envergure à la Bourse du Travail valait la peine d’être interdit par les autorités. Les opposants ont tenu à défier l’autorité de l’Etat sur laquelle le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga n’aime pas badiner. La rencontre a ainsi été interdite par le Gouverneur de Bamako sous l’argument de l’état d’urgence. Alors que l’état d’urgence n’a jamais pu empêcher les meetings, en particulier les rassemblements sur motif religieux comme la fête du Maouloud (demain lundi et le mardi prochain). Le piège est ainsi tendu et le pouvoir n’a pas hésité à faire mater tous ceux qui ont tenté de se rassembler. « Sans sommation et sans chercher à parlementer contrairement à toutes les règles du maintien d’ordre », protestent les opposants, la rencontre a été réprimée. Conséquence au moins un cadre politique, le député Amadou Araba Doumbia a été blessé et hospitalisé. Les organisations politiques des opposants comme le FSD, la COFOP et l’ADEMA association s’empresseront de dénoncer le complot criminel. « L’intention était claire : tuer ou blesser pour l’exemple, faire peur et dissuader l’opposition à organiser d’autres manifestations. Ainsi, avec une rage inexplicable, plusieurs dizaines d’agents se sont acharnés, entre autres, sur Amadou Araba Doumbia, député à l’Assemblée Nationale et membre du Bureau Politique du parti SADI (Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance). ». Et d’insister que « d’autres participants au rassemblement ont été blessés. Quelques-uns ont été interpellés et au moins deux militants sont détenus au commissariat du premier arrondissement de Bamako ». Pour les opposants au régime du président IBK, le pouvoir a « une obsession à étouffer par la violence toute contestation même pacifique ». Le régime, fustigent-ils, n’a pas hésité à ordonner à sa police de gazer des personnalités de dimension nationale et internationale comme Ali Nouhoum Diallo, Soumaïla Cissé, Mme Sy Kadiatou Sow, Djibril Tangara, Mohamed Ali Bathily, Choguel Kokalla Maïga, Housseinou Amion Guindo, Maîtres Mountaga Tall et Hassane Barry, Djiguiba Keïta, Oumar Mariko ou Coulibaly Kadiatou Samaké. Pour ces chapelles politiques déjà remontées contre la victoire d’IBK à l’élection présidentielle de juillet-août 2018, il y a de la matière pour vouer le pouvoir aux gémonies et tenter de semer le désordre dans un pays encore convalescent de la grave crise politico-sécuritaire dans laquelle il a sombré en 2012. « Cette agression barbare ne restera pas sans conséquences. D’ores et déjà, les responsables des organisations signataires tiennent Ibrahim Boubacar Keïta, Soumeylou Boubèye Maïga et le général Salif Traoré (ministre de la sécurité du régime) pour responsables de cette violence que rien ne justifie…. » Fulminent-ils. Et l’on annonce qu’ils ont introduit une plainte en justice contre le commissaire de police qui avait la charge du maintien d’ordre dans cette partie de la ville. Par ricochet, les opposants portent plainte au civil contre le ministre de la Sécurité. En clair, cette phase de l’évolution politique du pays sera marquée par une radicalisation du discours, au moment où le Premier ministre venait d’entamer, il y a de cela quelques jours un dialogue avec les contestataires des projets de réformes en chantier. L’on se demande alors comme le régime IBK compte-t-il dans ces conditions aller vers une révision constitutionnelle tant le schisme entre les acteurs politique est aussi profond. Comment peut-il aller rechercher un consensus ou un processus inclusif de réformes quand des pans de la classe politique appellent ostensiblement à croiser le fer avec le pouvoir ? Visiblement, le second mandat d’IBK s’amorce sur des roulettes plutôt glissantes, car il ne sert à rien à la gouvernance actuelle de devoir débaucher de l’énergie supplémentaire pour le « maintien d’ordre » à Bamako face à des opposants quasiment « insurgés ». Il urge à présent de travailler rapidement à trouver une forme de médiation nationale ou extérieure pour faire baisser la tension et converger les esprits vers l’avenir du pays. Le Mali n’a pas intérêt à avoir un front sécuritaire de grande hostilité avec la menace jihadiste sur de vastes zones de son territoire et à se créer une forte adversité politique du côté de ses opposants. Le duo IBK-Soumeylou Boubèye Maïga a alors de gros pains sur la planche, surtout que le pays doit amorcer des réformes qui sont de véritables pilules à avaler. Boubou SIDIBE/Maliweb.net

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