IBK à la conférence régionale du RPM, dimanche à Koutiala : "Les moyens de notre campagne, nous les aurons inch Allah !". "Chacun doit travailler pour prouver qu'IBK a un parti derrière lui"

e langage de la vérité... à bout portant! C'est bien ce que le président du parti des tisserands a martelé et de façon solennelle dans une salle de conférence du modeste hôtel Flasso de Koutiala. Comme s'il s'attendait à se faire tirer les oreilles, le Coordinateur du parti dans la région de Sikasso, l'honorable Logona Traoré, a été plus que bref dans son discours de bienvenue. L'élu RPM de Kadiolo a senti venir la fureur du chef, à cause certainement de la mobilisation plutôt moyenne à Sikasso. Contrairement à Koutiala, où une foule des grands jours est sortie pour accueillir le fils du terroir (IBK est né dans cette ville où a servi son père pendant plusieurs années).
Maniant avec dextérité la carotte et le bâton, l'honorable Ibrahim Boubacar Kéita a d'abord déclaré que "chacun a pu mesurer l'audience que draine le parti dans la région et particulièrement la mobilisation forte, l'accueil extraordinaire dont nous avons fait l'objet à notre arrivée… Mais je suis loin d'être satisfait. J'ai des compliments pour le RPM, mais beaucoup de choses restent à faire".
Et le président du RPM d'enfoncer le clou en dénonçant le fait de se leurrer par des discours pompeux du genre " j'ai tel nombre de sous-sections, tel nombre de comités alors que c'est faux. L'on sait pertinemment que l'on a très peu de militants dans ces structures du parti. Nous devons nous réveiller. C'est fini, le temps des duperies, des histoires ! Combien de militants avons-nous mobilisés pour le parti ? Dire que je suis militant du RPM en restant couché chez soi, c'est se tromper. Ce projet, on le veut ou on ne le veut pas. On entend dire aujourd'hui qu'IBK est un homme d'Etat, mais qu’il n'a pas un véritable parti derrière. Ai-je un parti ou pas ? Il faut se réveiller, faire du porte-à-porte, aller de village en village pour conquérir le peuple aux idéaux qui sont les nôtres. Ce n'est plus le moment de faire du bluff sur la santé de notre parti. Ne me racontez pas des histoires. A nous de retrousser les manches et travailler pour le parti, travailler pour notre peuple. Nous devons travailler et montrer aux Maliens que nous sommes dignes d'être au pouvoir ".
Pour IBK, les responsables locaux et tous les militants doivent se dire la vérité. Ils doivent se lever pour se mettre au travail parce qu'il y a beaucoup de défis à relever dans le pays. " ATT a beaucoup travaillé. C'est un travail qu'on peut prolonger, essayer de mieux faire. Nous ne cherchons pas à venir au pouvoir pour des intérêts personnels, pour des ambitions personnelles, qu'à Dieu ne plaise. J'ai assumé des charges dans ce pays. Je connais l'importance des défis à relever. J'ai été Premier ministre pendant six ans, ambassadeur, ministre des Affaires étrangères, président de l'Assemblée nationale. Je sais ce que c'est de vouloir diriger ce pays. De grâce, réveillez-vous. Montrez à ceux qui doutent que nous avons un parti, qu'IBK a un parti derrière lui ". Répondant aux commentaires selon lesquels le RPM et son leader n'ont plus suffisamment de moyens pour faire face aux dépenses de la campagne électorale à venir, le leader du parti des tisserands s’est montré rassurant avant d’affirmer que le RPM n'enviera personne. "Les moyens de la campagne, nous les aurons Inch Allah ! Mais chacun doit faire vivre le parti. A quoi sert un Secrétaire général à la tête d'une section vide. Ceux qui ne travaillent pas, mettez-les de côté. Pas de complaisance. Nul n'est indispensable. Ami d'IBK, parent d'IBK, tu violes la loi, tu seras puni! Le Mali que nous voulons construire est un Mali uni et juste, un Mali de vérité pour nous tous... Disons-nous la vérité", a-t-il martelé sous les ovations des participants à la rencontre.
Pour le chef de file du parti vert et or, les militants du RPM doivent donner l'exemple de ce que le parti compte faire s'il venait aux affaires. Comment il pourra faire face aux nombreux défis "sources de mes nombreuses nuits blanches quand je passe en revue tous les problèmes de ce pays, que j'aime beaucoup ".
Par rapport à la question sécuritaire, IBK fera part de sa volonté de mettre dans les conditions les forces armées et de sécurité ; les former pour la défense du territoire afin de mieux réaffirmer l'autorité de l'Etat, l'intégrité du territoire national.
Car, a-t-il rappelé, " qui veut la paix prépare la guerre. Le Mali, notre cher pays, vient de très loin. Ainsi que je le rappelais, le vendredi dernier à l'Assemblée nationale, notre pays était quand d'autres qui sont aujourd'hui des puissances n'existaient pas. Nous sommes un peuple de courage, de vaillance, de bravoure et de paix. C'est pourquoi je suis très peiné par ce qui arrive aujourd'hui notamment dans la partie septentrionale de notre pays ". Et l'honorable Ibrahim Boubacar Kéita d'inviter les jeunes à travailler, à espérer, à être fiers de leur pays, à apprendre, chercher à connaître pour pouvoir avancer et faire progresser le pays, le patrimoine commun.
Bruno D SEGBEDJI
Envoyé spécial
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