Présidentielle 2012 : Pourquoi il faut écarter le fichier issu du RACE
Selon l’étude de la Délégation générale aux élections, relative à l’amélioration de la qualité du fichier électoral : ‘’ si la qualité des listes électorales issues du RACE dont le nombre d’électeurs en 2002 était de 5.746. 202 a été jugée satisfaisante par toute la classe politique et la communauté internationale, les listes de 2007 dont l’effectif des électeurs enregistrés était d’environ 6.884.524 ont fait l’objet de sérieuses critiques par une partie de la classe politique. ‘’ En outre, le document signale que sur la période 2007-2011 (4ans), l’écart est de 1.268.979 électeurs et correspond à une variation plus élevée que sur les cinq ans précédents.
De nombreuses anomalies, indique l’étude, entachent les tableaux rectificatifs, ce qui dénote des insuffisances au niveau des commissions administratives. La Délégation générale aux élections fait les constats suivants : ‘’ de nombreux doublons de numéros d’identification apparaissent, ce qui suppose l’existence de cahiers dupliqués, de nombreuses inscriptions d’anciens électeurs non précédées de radiation en conséquence.
En effet, toute inscription liée à un changement de commune de résidence doit être précédée d’une radiation dans la commune de départ. Un nombre d’électeurs très élevé (8.153.503) par rapport au dernier résultat du RAVEC s’élevant à 14.300.000 habitants. ‘’ Le document précise que le chiffre 8.153.503 soulève des interrogations, car il dépasse la moitié de la population actuelle de notre pays. Alors que, selon les statistiques, généralement relevées en Afrique, le nombre d’électeurs se situe dans la fourchette de 45% à47% de la population.
Les conséquences de cette surévaluation du nombre d’électeurs, selon la DGE, se manifestent par l’augmentation des dépenses électorales, étant donné que le nombre d’électeurs détermine le nombre de bulletins à imprimer, le nombre de cartes d’électeurs à confectionner et le nombre de bureaux de vote à créer. Ce taux explique aussi, selon la DGE, le faible taux de retrait des cartes d’électeur, le faible taux de participation et le nombre élevé des bureaux de vote.
Il faut dire qu’il est difficile de corriger ces nombreuses anomalies, dans les délais requis pour les élections de 2012, car la faiblesse de la qualité des listes électorales tient à des lacunes du RACE effectué en 2001 et aux insuffisances des opérations successives de révision ainsi qu’au mauvais état de l’état civil. D’autant plus que parmi les solutions proposées telles que la radiation, des listes électorales actuelles, de tous les titulaires des cartes d’électeur non retirées, lors des élections communales de 2009, certaines ne font pas l’objet de consensus. Les anomalies du Race décrites par la DGE ont d’ailleurs poussé la majorité des partis politiques à confirmer leur rejet du fichier issu du RACE. En conséquence, pour des élections apaisées, il serait beaucoup plus prudent de ne pas s’engager dans l’impasse du fichier issu du RACE dont les inconvénients décrits par la DGE sont multiples et les avantages très réduits. En fait, les multiples corrections proposées ne seraient que sources supplémentaires de retard.
Baba Dembélé
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