Le secrétaire exécutif du,HCNLS Malick Sène a la journée mondiale de lutte contre le SIDA : ” Le socle de notre lutte a été fortement ébranlé par l’arrêt des décaissements du Fonds Mondial “

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C’est un message direct et de responsabilité que le Secrétaire exécutif du Haut Conseil National de Lutte contre le Sida (HCNLS), Malick Sène a livré à l’occasion de la célébration, hier 1er décembre, de la Journée internationale de lutte contre le Sida. Sans faux-fuyant, il a étalé sur la place publique les difficultés auxquelles sa structure fait face depuis l’arrêt – il y a de cela plusieurs mois – des décaissements du Fonds Mondial. Il a aussi "au nom de tous les acteurs qui souffrent de l’arrêt des décaissements du Fonds Mondial " sollicité un appui spécial du président de la République pour préfinancer les activités de soutien aux résultats atteints "en attendant que le Fonds Mondial reprenne ses activités". Un message dont le Premier ministre Cissé Mariam Kaïdama Sidibé a, sans doute, saisi toute la portée quand elle fait la promesse que  tous les acteurs qui ont eu à souffrir seront indemnisés". La question étant, maintenant, de savoir dans quel délai et quid de l’appui spécial demandé pour préfinancer les ONG et associations de lutte contre le Sida en chômage technique depuis presqu’un an. A cette cérémonie, le Gouvernement n’a pris aucun engagement ferme dans le but de répondre aux attentes pressantes des malades, qui commencent, d’après eux-mêmes, à manquer de médicaments voire de lait pour les nourrissons nés de mères séropositives.

Il est inutile de revenir sur les résultats atteints dans la lutte contre le Sida et  le VIH dans notre pays. Sous la haute autorité du président de la République, président du HCNLS, beaucoup de chemin a été parcouru dans la lutte contre cette pandémie qui continue de faire des ravages dans le monde et, principalement, en Afrique au sud du Sahara. Depuis 1985, après l’apparition des premiers cas au Mali, les autorités se sont investies à créer des structures pour la prise en charge des malades. Voilà donc plus de 25 ans que ce combat est mené, parfois dans la plus grande discrétion mais avec efficacité.

D’où tout le satisfecit qui couronne, aujourd’hui, les acteurs impliqués dans cette lutte et les plus hautes autorités, qui n’ont, parfois, pas hésité à être au devant de la scène. Tout le monde se rappelle du tollé soulevé lorsque l’ancien président de la République, Alpha Oumar Konaré, a exhibé, au CICB, un condom.

La télévision s’en était fait le relais. En rajoutant à la polémique. Pourtant, c’est ce message fort qui a eu raison de certaines attitudes rétrogrades vis-à-vis de la lutte contre le Sida.

Le Secrétaire exécutif du HCNLS, Malick Sène, avec son expérience de 25 ans dans les institutions  internationales, a été, pour tous, l’oiseau rare dont le président de la République avait besoin pour mener ce combat de manière professionnelle, avec rigueur et détermination.

 Le Mali lui doit, certainement, beaucoup de ses résultats qui sont parmi les meilleurs au monde. Mais aujourd’hui, force est de reconnaitre que les résultats atteints risquent d’être compromis suite à l’arrêt des décaissements du Fonds Mondial. Comment consolider, sans moyen, ces résultats ?

Selon Malick Sène, c’est là "une mission extrêmement difficile mais qui n’est pas impossible. Sauf qu’il faudra beaucoup d’effort pour y arriver. Si nous n’y arrivons pas, sachez que les moyens auront manqué, mais pas la volonté".

 

A titre d’illustration du blocage des activités au niveau de la société civile, par exemple, le Secrétaire exécutif du HCNLS dira que "le personnel qualifié des ONG et des associations est aujourd’hui démotivé à cause de l’arrêt des décaissements du Fonds Mondial depuis plusieurs mois ". Réitérant toujours son vœu de voir le Gouvernement du Mali créer un Fonds national de lutte contre le Sida, le Secrétaire exécutif  dira " combien il est important d’avoir un Fonds national de lutte contre le Sida. Car, ne dit-on pas aide-toi, le Ciel t’aidera ?.

Aujourd’hui nos besoins sont couverts  à 80% par l’aide internationale. Ce qui montre notre trop grande dépendance. Alors que le financement extérieur, malheureusement, est devenu aujourd’hui précaire voire incertain avec toutes les crises que le monde connaît actuellement ".

Suite à l’arrêt des décaissements du Fonds Mondial, laissant sans financement plusieurs activités de terrain, Malick Sène a sollicité le  président de la République pour  "un appui financier spécial" afin de préfinancer les activités des ONG et associations dont le travail est compromis à cause de cette mesure du Fonds Mondial. Et cela en attendant que l’institution onusienne desserre l’étau.

 

Le Premier ministre Cissé Mariam Kaïdama Sidibé a répondu en rassurant que "les acteurs seront indemnisés". Alors même qu’il ne s’agit pas d’indemnisation mais de ressources en vue de la poursuite des activités de ces ONG et associations qui ont été sevrées de subvention. 

 

Le Premier ministre a également partagé l’idée de la création d’un Fonds national de lutte contre le Sida. Une idée déjà vieille de trois ans, selon un des intervenants, mais qui reste toujours au niveau des bonnes intentions. Quid des molécules qui ont commencé à manquer et de la demande en lait pour les enfants nés de mères séropositives…Chaque année de nouvelles sollicitations pour très peu de réponses. L’édition 2011, non plus, n’a dérogé à cette règle. Pourtant, Malick Sène a averti : "Les résultats obtenus par le Mali sont des acquis. Nous ne devons pas les laisser tomber pour reculer. Car, ce recul nous coûtera extrêmement cher ".

 

Comme on le voit l’apport du Fonds Mondial est cardinal dans la lutte. C’est pourquoi, les participants à cette cérémonie ont tous salué le message de remerciement de Malick Sène qui a dit " rassurer le Fonds Mondial, dont les délégations sont parmi nous, de la volonté nationale d’aller de l’avant avec eux. D’aller vers la sortie de crise et de reprendre le partenariat fécond qui nous a toujours unis. Oui, nous devons beaucoup au Fonds Mondial et nous le remercions pour l’appui inestimable qu’il nous a donné et qui a été déterminant dans l’atteinte de nos résultats". 

 

Il est à espérer que le pont soit rétabli le plus rapidement possible entre notre pays et le Fonds Mondial. Cela pour le plus grand bénéfice des malades et de la prévention contre le Sida.

 

Mamadou FOFANA


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