Perspectives sahéliennes : Les enjeux du sahel au révélateur de la parole des chefs d'état de l'AES
À la jeune génération immergée dans le numérique, il serait difficile d'expliquer qu'il y a quelques années, il fallait un révélateur pour produire une photographie, d'abord en noir et blanc, puis en couleurs.

Le révélateur en photographie est un produit chimique essentiel dans le développement des films argentiques, notamment en noir et blanc. Il permet de révéler l'image latente en transformant les cristaux d'halogénures d'argent exposés à la lumière en argent métallique. Cette allusion au révélateur en photographie nous permet de mieux expliquer l'épiphénomène du narratif « international » sur le terrorisme, un sujet qui exige des sources solides dans l'espace sahélien afin d'en saisir les enjeux réels.
Fort heureusement, avec les changements profonds et multidimensionnels de paradigme, ce sont les chefs d'État de l'AES eux-mêmes qui montent au créneau pour expliquer à nos populations les faces cachées de la situation géopolitique complexe que vivent nos États et leurs citoyens. De septembre 2023, avec la signature du pacte, à juillet 2024, avec l'avènement de la Confédération, jusqu'à cette veille du premier anniversaire de celle-ci, le Général d'armée Assimi Goïta, le Capitaine Ibrahim Traoré et le Général d'armée Abdourahamane Tiani n'ont ménagé aucun effort pour s'adresser directement à nos populations, en français ou en langues nationales, afin de leur exposer les locataires et les aboutissants parfois surréalistes des situations imposées par les « multinationales terroristes » et leurs sponsors.
Dans cette perspective, le président de la République du Niger, le Général d'armée Abdourahamane Tiani, a accordé, le samedi 31 mai 2025, une grande interview exclusive à la télévision nationale ORTN. Comme lors des précédentes, il est allé droit au but, mettant en lumière la parole des chefs d'État de l'AES. La ligne conductrice de l'entretien, à l'instar de ses deux homologues, était d'expliquer de manière pédagogique et accessible, afin que ses compatriotes du Niger et de l'AES puissent pleinement comprendre la situation.
«Ce que nous vivons aujourd'hui n'est que la continuité d'un plan de domination à long terme», at-il déclaré, n'en déplaise aux sceptiques qui rejettent toute théorie du complot, ceux qui ont fait de l'impérialisme leur bréviaire. Les actes barbares des terroristes, rappelant les chefs d'État de l'AES, ne sont que les instruments détournés de forces locales, nationales et internationales attachées au maintien d'un ordre de domination vorace et déshumanisé.
Pour un meilleur éclairage des populations de l'AES, mais aussi des Africains épris d'une réelle émancipation du continent et de la race noire, le président Tiani a mis en évidence les relations entre son pays et ses voisins, ainsi que les implications de ces derniers dans un projet de déstabilisation orchestré depuis l'extérieur du continent. Comme lors d'une précédente interview, en décembre dernier, Abdourahamane Tiani a une nouvelle fois provoqué des secousses sismiques dans plusieurs palais de la sous-région ouest-africaine et au-delà en dévoilant, par la parole présidentielle, plusieurs complots et intrigues documentées, prouvant l'efficacité du renseignement au sein de l'espace AES.
Le récent regain d'attaques ciblées, qui se multiplient dans nos trois pays—à Djibo au Burkina Faso, à Boulekessi et Tombouctou au Mali, à Eknewan au Niger—témoigne de la volonté de l'ennemi d'affirmer sa présence et de frapper. Mais comme l'a affirmé le Général de corps d'armée Sadio Camara dans « Mali Kura Taasira 3 », « l'ennemi est en fin de vie ». C'est ce que confirme le Général Tiani dans son interview sur ORTN en insistant sur le fait que « le plan d'amplification de l'ennemi ne prospérera pas ». Comme ses homologues de l'AES, Tiani rappelle que cette guerre ne se mène pas uniquement sur le terrain militaire, mais aussi dans les sphères diplomatiques et médiatiques.
Cependant, elle ne pourra réussir car dans l'AES, les dirigeants et les populations comprennent tout, décryptent tout et sont préparés à faire face à toute éventualité. L'arme fatale reste la parole des dirigeants politiques, qui explique aux populations tous les contours et enjeux de la situation. La relation fusionnelle entre les dirigeants et leurs peuples, soudés derrière leurs armées en pleine montée en puissance et renforcées par un partenariat stratégique international sincère, demeure un élément clé de la résistance.
En visite à Sikasso le 22 juin dernier, le président Assimi Goïta prévenait nos ennemis : « Nous n'allons plus reculer, et quels que soient les obstacles, nous serons là au service de notre patrie. » Son homologue burkinabè enfonçait le clou le 1ᵉʳ
avril dernier : «Nous sommes dans la tempête, nous affrontons des vents de face très forts. Ces gens-là ne pourront jamais rester dans la barque. Au fur et à mesure, ils tomberont à l'eau et vous les verrez. Mais nous continuerons, car notre objectif est de trouver les eaux calmes et de pouvoir naviguer paisiblement.
Lorsqu'on quittera la tempête, sur les eaux calmes, je pense que nous allons surfer sans problème» (Ibrahim Traoré, discours diffusé sur la RTB).
Une fois encore, la parole d'un chef d'État de l'AES secoue l'édifice du terrorisme et met en lumière les projets malfaisants de ceux qui n'ont pas fini de rêver de nous dominateurs. Mais leurs rêves vont s'évanouir sous la pression des peuples et des dirigeants de l'AES, debout sur les remparts.
Alassane Souleymane
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