Rude concurrence dans le domaine du téléphone fixe au Mali SOTELMA et Orange Mali à couteaux tirés

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Depuis la libération du marché du téléphone fixe et du mobile par les pouvoirs publics maliens qui a vu l’arrivée de Ikatel qui, s’est mue quelques temps après, en Orange Mali, la concurrence acharnée entre cet opérateur et la SOTELMA/ MALITEL, se poursuit de plus belle.
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rn La société Orange comme aiment dire ses promoteurs de bonne guère, doit conquérir le marché malien coûte que coûte, vaille que vaille même s’il faut utiliser des moyens jugés ostentatoires par leur concurrent immédiat. Ainsi, à croire certains cadres de l’opérateur national, tous les moyens sont bons pour Orange Mali pour attirer les clients surtout du téléphone fixe de SOTELMA.  Ainsi, des commerciaux et non des moindres tout comme des collaborateurs (VRP), s’activent de jour comme de nuit sur le terrain en mettant en branle leurs contacts afin de convaincre des clients. Aujourd’hui, chez l’opérateur national de téléphone, SOTELMA, on crie au scandale lorsque, ce sont des sociétés à capitaux français surtout (CFAO, hôtel de l’Amitié…ambassades et consulats) opérant au Mali qui sont invités à résilier leurs contrats avec SOTELMA/MALITEL. C’est ce qui explique cette alerte qui vient d’être donnée pour attirer l’attention des autorités ainsi que les opérateurs économiques nationaux et étrangers sur le danger de ce qu’il est convenu d’appeler « Dumping ».  Enquête.
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rnDu trafic d’influence comme aiment le marteler certains responsables de SOTELMA à travers certaines chancelleries, à la baisse des tarifs d’abonnement, surtout du téléphone fixe, tout y passe chez Orange Mali. Le décor est planté et le débat est ouvert comme à l’époque où Ikatel devenue Orange Mali venait de débuter ses activités. Mais un cadre de la SOTELMA nous confie sous couvert de l’anonymat, « si ce n’est les bonnes relations de SOTELMA ainsi que de la qualité de ses produits pour maintenir sa clientèle et attirer de nouveaux. Certains de nos clients qui nous ont quitté illico presto pour aller vers Orange Mali, beaucoup sont revenus, la déception des produits proposés par Orange Mali, était trop grande »,. « Faux », rétorque ce cadre de Orange Mali. « Ce que dit SOTELMA ne tient pas la route. Ecoutez, loin de polémiquer, ce ne sont pas seulement les sociétés françaises qui achètent nos lignes fixes, beaucoup de ministères, l’Assemblée Nationale, des ambassades ainsi que des sociétés d’Etat et privées. La liste est longue, je ne pourrai pas vous l’énumérer.
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rnEt pour cause, s’il s’agit de nos offres d’Internet, nous les avons damé, tout comme aujourd’hui avec nos tarifs du téléphone fixe et la qualité de nos appareils. Le client tient compte de la qualité et du prix. C’est ce que nous faisons. Ce n’est pas compliqué.  A Orange Mali, nous sommes conscients d’une chose, c’est que le monopole ne nous arrange pas car, si ça ne va pas à la SOTELMA, nous allons le sentir dans l’Inter coup. Notre désir est que tout marche pour les deux opérateurs. Ce n’est que dans cette dynamique que nos deux sociétés sauront tirer leur épingle du jeu ». Et notre interlocuteur de préciser en ces termes : « Il ne saurait y avoir d’esprit de concurrent entre Orange Mali et la SOTELMA/MALITEL. Encore moins, l’esprit d’ennemi. Mieux, nous n’avons aucun objectif, ni la volonté d’étouffer la SOTELMA/MALITEL ».
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rnPourtant, à en croire nos informations, les derniers cas de résiliation de contrats de téléphone fixe de la SOTELMA, concernent l’ambassade de France et l’hôtel de l’Amitié. Si la première dépend du bon vouloir de France Télécom via « les autorités françaises » (comme indiquent des milieux proches de la SOTELMA),  à fortifier les entreprises françaises en les aidant, en les appuyant à avoir des contrats, la seconde, s’explique du fait que c’est le groupe «Accor» qui loue l’hôtel de l’Amitié avec les Libyens qui, à croire certaines informations, n’ont pas une grande expérience en matière de gestion hôtelière.
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rnPour corroborer cet état de fait indique une source proche de l’opérateur national, l’ambassade de France par exemple communique à travers la presse ses nouveaux numéros téléphoniques Orange. « Cela est tout à fait normal », susurre un cadre de Orange qui dit ne pas comprendre les plaintes de leurs concurrents qui crient  au scandale et à la concurrence déloyale. S’agissant de l’hôtel de l’Amitié, nos sources indiquent que cette société vient de résilier le contrat de 20 lignes qui la liait à la SOTELMA. Sur les lieux, impossible de trouver un interlocuteur pouvant nous édifier sur cette affaire. Mieux, le groupe CFAO dont la SOTELMA demeure l’un des clients potentiels avec achats de voitures à des prix forts, a aussi franchi le Rubicon, indique une source autorisée de la SOTELMA. Là-bas, un haut cadre se dit surpris de telles allégations et précise que leur société n’a résiliée aucune  ligne fixe de l’opérateur national.
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rnDu côté de la Direction Générale de SOTELMA, «on qualifie cette pratique d’asphyxie de l’opérateur national des télécoms qui est diligentée par l’Etat français qui, au-delà de toutes ses bonnes intentions pour le développement de l’Afrique, vole au secours de ses sociétés afin qu’elles gagnent sur le continent ce qu’elles perdent dans le reste du monde ne faisant pas le poids face à leurs concurrentes Européennes». Mieux, cette autre voix autorisée de SOTELMA qualifie même cette concurrence d’une autre époque  qui dit-il est devenu « un système d’un Etat dans un Etat. Tout se passe comme si la France reprend de la main, ce qu’elle donne au Mali. Des français achetant français en terre malienne, le pillage économique est bel et bien là».
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rnEn guise de rappel, ce phénomène plus que regrettable et gravissime pour notre économie explique un économiste et atermondialiste de renom,  a rappelé l’exemple de EDM S.A. Un cadre de cette société explique qu’au début de EDMS.A rachetée à l’époque par SAUR, un groupe français bien connu au Mali, ce phénomène de favoriser les entreprises françaises avait vu le jour. « La suite est connue », poursuit notre interlocuteur. Et pour cause, « les employés de cette sociétés étaient terrorisés, voire traumatisés sans compter le pill
age qui était savamment orchestré. Et cela, à ciel ouvert au profit de sociétés françaises. Des dizaines de voitures avaient été achetées chez CFAO, les photocopieuses mises en service à EDM S.A, étaient louées auprès de COPREXIM le tout à un prix fort. Au même moment, les prix de l’eau et de l’électricité augmentaient. Ce qui a conduit les autorités à résilier le contrat de SAUR. Aujourd’hui, à EDM S.A, ça commence à bien tourner grâce à un compatriote », nous confie un travailleur de EDM S.A.
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rnIl reste à savoir si ces pratiques ne révèlent pas les signes précurseurs de « coulage » de la SOTELMA qui faut-il le rappeler, doit être fragilisée, affaiblie, ensuite « vendue à vile prix », comme l’avait prédit le Docteur Traoré dans Mali Demain n° 174 du 27/07/07. « Ce qui se passe aujourd’hui, est la conséquence directe de la libération du marché de la téléphonie au Mali lors que l’on sait que la SOTELMA n’avait pas été préparée et méritait d’être soutenue par nos pouvoirs publics. En un mot, la SOTELMA aussi devrait revoir sa politique de Marketing tout comme commander des matériels hauts de gamme pour faire face à la furia de Orange Mali », conclut notre interlocuteur.
rnRude concurrence entre deux opérateurs de téléphone qui ont tout pourtant pour réussir sans se livrer à cette d’opérations.  Néanmoins, aider l’opérateur national à sortir de l’ornière, est une nécessité et une priorité.
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rnBokari Dicko

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