Grève : Les enseignants persistent et signent

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La fin du bras de fer entre le gouvernement et les syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016 n’est pas pour demain. Le Collectif des Syndicats de l’Education Signataires  du 15 Octobre 2016 a organisé, le mardi dernier, une conférence de presse.  Occasion  pour le porte-parole du Collectif, Adama Fomba, de faire le point sur la grève des enseignants et leur désaccord avec le gouvernement.

Concernant  la mise en œuvre de l’accord signé entre les syndications  et le Gouvernement, le 18 mai 2019, explique Adama Fomba, sur les neuf points, les points 1-3-5 et 8 ont été exécutés. Par contre les points (2,4 et 9) n’ont pas connus de solution. Aussi ceux (les points 7 et 10) sont en cours d’exécution. Des statiques qui contestent, selon le porte-parole Adama Fomba , la version du gouvernement qui n’a d’autre objectif que « de créer la confusion chez la population en vue  de susciter un mépris généralisé à l’endroit des enseignants ».

L’évolution des salaires des enseignants ? Adama Fomba  a précisé la position des syndicats : « Il est important de souligner notre amertume quant à  la méconnaissance  du système de calcul ou le  vol organisé  sur les salaires des enseignants sinon comment peut-on comprendre  que des  techniciens  puissent  commettre autant de mensonges. C’est pour cette raison qu’on  se réserve  le droit  de réclamer  l’écart  de salaire  entre  les montants communiqués par Boubou Cissé, Premier ministre, ministre  de l’Economie et des Finances et les montants réellement perçus».

Sur l’application de l’article 39 du statut général  des fonctionnaires, Adama Fomba  indique qu’il est clair comme l’eau de roche. Il stipule  que : « Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Education préscolaire et Spéciale ». Pour nous, précise le porte-parole syndicat, « il n’y a pas une autre façon de faire que de reconnaitre ce qu’on demande sur l’article 39 du statut général ; reconnaître la légalité et la légitimité de ce que les syndicats  demandent. Pour l’une des rares fois, les syndicats ne font pas de revendication, mais demandent  l’application d’une loi. Comment dans un Etat démocratique  on peut se permettre de transgresser les  textes de la République au su et au vu de tout le monde.  Si Boubou Cissé et son gouvernement  appliquent l’article 39, nous allons reprendre les cours. C’est aussi simple que ça ». A ceux qui pensent que les enseignants  demandent trop alors que le pays est en crise ou en guerre, Adama Fomba a mis les points sur les I. « Cette loi date  de 2018. L’augmentation sur les salaires a été faite en 2019. On a vu aucun ministre, aucun conseiller de la primature, de la présidence de la République, aucun directeur ou autres fonctionnaires bénéficiaires, renoncés à leur salaire parce qu’on est en guerre, parce que le Mali vit la plus grave crise de son histoire. Et c’est  aux enseignants qu’on demande de renoncer à leur droit comme s’ils n’étaient pas des Maliens, comme si ceux qui ont bénéficié valent mieux que les enseignants. Tous les fonctionnaires ont empoché  les 20 % sans se soucier  de la situation du pays et c’est  à l’enseignant qu’on demande de penser au pays. Ce que les enseignants demandent au gouvernement, ajoute Adama Fomba, c’est d’appliquer l’article 39 sur la grille annexée à leur statut conformément  aux 20 et 9.10%.

En outre, le porte-parole  des syndicats  Adama  Fomba déclare que   la décision du gouvernement à faire appel  aux sortants des IFM n’a aucune base juridique ; viole l’article 30 de la Loi n°2018-007 du 16 janvier 2018, portant statut du personnel enseignant. « Ce n’est qu’une mise scène dans laquelle  les sortants et les retraités seront  utilisés  comme acteurs pour tromper les Maliens et les Maliennes », souligne le porte-parole. M. Fomba conclu  en ces termes : « les syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016 bien que disposés au dialogue entendent  poursuivre avec toutes  les actions légales pour faire appliquer la loi dans un pays démocratique».

Mémé Sanogo

 

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