Tombouctou : Abdoulhamid Ag Tahama dit Addou victime de l’amalgame et d’une "vindicte populaire"

Très vite, nos vaillants  forces armées maliennes (FAMa) ont déjoué cette tentative d'infiltration et assurait la population que la situation était désormais sous contrôle dans un communiqué qu’ils ont publié le même jour. Et faisant un bilan provisoire de 13 assaillants neutralisés, de l'armement, des moyens et effets divers récupérés.

C’est ainsi M Abdoulhamid Ag Tahama dit Addou au chevet de sa mère malade et hospitalisée à l’hôpital de Tombouctou, décida d’aller à la pharmacie pour acheter des produits pharmaceutiques et voilà qu’il sera confondu à un djihadiste en débandade et victime d’un amalgame et d’une  vindicte populaire par des jeunes. 

Selon le récit de  son ami talibé, Aly Ag Ousmane qu’il nous a été parvenu que  la vie de son ami  Abdoulhamid Ag Tahama, dit Addou a pris fin tragiquement  ce dimanche 1er juin  2025.

Le récit : Avec sa vieille mère malade, accompagné de sa femme, il décida d’aller  à l’hôpital de Tombouctou pour des soins. Au lendemain de l’hospitalisation de sa mère, jour d’attaque djihadiste, le 02 juin, il est sorti de l’hôpital, ordonnance en main, pour chercher des médicaments dans une pharmacie, il fit un détour chez un boucher pour acheter de la viande pour sa famille. C’est alors que les bruits des armes retentirent dans toute la ville : Tombouctou était attaqué. Une foule de jeunes se précipita sur lui. On ne lui laissa même pas le temps de s’expliquer, il fut brutalement frappé avec des blocs de ciment, des barres de fer… jusqu’à ce qu’il perd la vie et ensuite il fut brûlé.  Juste parce qu’il était de peau claire portait un turban au cou…

Et pourtant, toujours selon le récit Aly Ag Ousmane , la vie de son ami  Abdoulhamid Ag Tahama, dit Addou victime de l’amalgame  se résumait aux allers-retours entre son village Diatafo et Tombouctou. Combien d’imams de Tombouctou l’ont connu à travers sa modestie, son humilité et sa maîtrise du Coran dans les différentes mosquées de la ville ? Combien de personnes l’ont croisé dans les rues de Tombouctou, chapelet toujours à la main, les lèvres en mouvement, récitant le zikr ? Combien de jeunes l’ont approché pour solliciter ses invocations : pour réussir un concours, trouver du travail, ou attirer la baraka dans leur vie ?

C’est pourquoi, la famille de la victime lance un appel aux autorités et à toutes les bonnes volontés d’ouvrir une enquête, afin que les coupables répondent de leurs actes ignobles. Et appelle les Tombouctiens à l’union, non à la haine et à la division.

Bokoum Abdoul Momini/maliweb.net