Enlèvement de Alou Badara Sacko :plusieurs experts de l’ONU demandent des explications à Bamako

20 Juin 2025 - 01:48
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Enlèvement de Alou Badara Sacko :plusieurs experts de l’ONU demandent des explications à Bamako
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Enlèvement de Alou Badara Sacko :plusieurs experts de l’ONU demandent des explications à Bamako
Alou Badara Sacko

Dans une communication en date du 14 avril 2025 et disponible en ligne, plusieurs experts de l’Onu demandent des explications au gouvernement du Mali sur l’enlèvement et la disparition forcée d’Alou Badara Sacko. Membre de plusieurs associations et mouvements de la Société civile, Alou Badara Sacko a été enlevé le 14 mars et n’a réapparu que le 24 Mai.

 Les experts de l’Organisation des Nations Unies, signataires de cette communication sont : Eduardo Gonzalez, Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali ; Ganna Yudkivska, Vice-présidente chargée des communications du Groupe de travail sur la détention arbitraire ; Gabriella Citroni, Présidente-Rapporteuse du Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires ; Irene Khan, Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression ; Gina Romero, Rapporteuse spéciale sur le droit de réunion pacifique et la liberté d’association ; Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme et Alice Jill Edwards, Rapporteuse spéciale sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Ils ont attiré l’attention du Gouvernement sur les informations reçues sur l’enlèvement et la disparition forcée de Monsieur Alou Badara Sacko, Membre de plusieurs associations et mouvements de la société civile dont le Forum des organisations de la société civile (FOSC) du Mali et le Front «Touche pas à Mon Argent ».

Sur les circonstances de l’enlèvement, les experts de l’ONU avancent : « M. Sacko, qui est l’un des porte-paroles du Front « Touche pas à Mon Argent » aurait été enlevé le 14 mars 2025, aux environs de 18 heures, à Bamako, capitale du Mali par des individus cagoulés non identifiés soupçonnés être des agents de renseignement maliens, et plus particulièrement de l’ANSE. Alors qu’il quittait en voiture une réunion du Front « Touche pas à Mon Argent » au sujet de la nouvelle taxation qui se tenait dans le quartier de Bamako-Coura, dans la ville de Bamako, M. Sacko aurait été poursuivi par un véhicule de marque Toyota V8 gris, aux vitres teintées et sans plaque d’immatriculation, à bord duquel se trouvaient au moins quatre hommes. Lorsque M. Sacko s’est arrêté au niveau d’un feu tricolore, situé au rond-point de la place de la Liberté, près du ministère de l’Éducation nationale, dans le centre-ville de Bamako, trois hommes cagoulés, habillés en civil et armés seraient sortis du véhicule susmentionné ; auraient extrait M. Sacko de son véhicule ; l’auraient forcé physiquement de monter dans leur véhicule ; avant de l’emmener vers une destination inconnue ».

Selon eux, « l’enlèvement et la disparition forcée de M. Sacko s’inscrivent dans un contexte de restriction croissante de l’espace civique et d’augmentation des attaques 2 contre des acteurs de la société civile, de défenseurs des droits humains, des journalistes et d’autres voix dissonantes au Mali ».

Ils taclent les autorités sécuritaires et judiciaires du Mali. « A leur libération, par peur de représailles, les victimes refuseraient généralement de donner des détails sur leur enlèvement, notamment sur l’identité des auteurs présumés ou le lieu de leur détention au secret. Cependant, en dépit du silence imposé aux victimes après leur libération, plusieurs d’entre elles auraient rapporté avoir subi des tortures psychologiques et physiques ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Les autorités sécuritaires et judiciaires maliennes, régulièrement alertées par les familles des victimes, la presse et les organisations de la société civile, ne mèneraient aucune enquête pour faire la lumière sur ces actes et en poursuivre les auteurs ».

Chiaka Doumbia

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