Me Boubacar SIDIBE, tu tires aussi ta révérence !

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Eh oui, comme le commun des mortels, Me Boubacar SIDIBE, tu as fini par  tirer  ta révérence, cet après-midi du mardi 23 février 2016, à ton domicile de Hamdallaye-Avenue Cheick Zayed. A 90 ans, l’âge et la maladie ont ainsi fini par avoir raison de toi. Tu  laisses  derrière toi  une épouse, une dizaine d’enfants et des dizaines de petits-enfants et arrière-petits-enfants, tous inconsolables.  La lecture et les débats que tu aimais tant, mais aussi ton champ et ton verger vont désormais te  manquer pour toujours. Me SIDIBE, tu  as  vécu une vie de famille pleinement remplie. Tu  étais  très attentif à toutes choses et disponible aux personnes qui sollicitaient tes services.  Aux gens qui t’approchaient, tu ne t’ennuyais pas de prodiguer de riches et sages conseils.  Pour convaincre ton interlocuteur, humble patriarche que tu fus,  tu te  servais  simplement de  maximes populaires,  traditionnelles et philosophiques, mais aussi de sourates  coraniques dont tu avais le don de l’interprétation. Ta disparition va beaucoup nous affecter.  Mais que faire, c’est la volonté divine, elle est imparable. Tes distinctions ? Me Boubacar SIDIBE, tu  étais  grand officier de l’Ordre National du Mali mais  aussi Officier de la Légion d’Honneur de France.

Qui était, sur le plan socioprofessionnel, Me Boubacar SIDIBE ?

Me Boubacar SIDIBE, tu étais un ex-magistrat chevronné de classe exceptionnelle qui a presque gravi tous les échelons du corps de la justice de l’époque coloniale à l’indépendance du Mali, pour finalement occuper le prestigieux fauteuil de Ministre de la Justice et Garde des Sceaux. C’est toi qui as eu la lourde tâche mais aussi l’honneur « d’africaniser l’administration judiciaire » au Soudan français (ancien nom du Mali). A ce titre, tu  as  dirigé  une équipe qui avait la responsabilité  de former  les magistrats coloniaux  de l’Hexagone  qui venaient servir dans notre pays.   Toutefois,  Me SIDIBE  tu n’étais  pas qu’un  simple magistrat. Car, tu  étais  très engagé pour l’émancipation de ton peuple et la défense des intérêts de ta corporation. Ce faisant, tu fus  entre  l’époque coloniale  et le début de  l’indépendance, le Secrétaire  Général du Syndicat National de la Magistrature.

Me Boubacar SIDIBE, tu  étais l’ancien Ministre de la Justice, Garde des Sceaux de la République du Mali de 1979 à 1982.  Avant d’être à la tête de ce département, tu  as  eu l’honneur d’être le  premier Directeur National de l’Administration Judiciaire. Tu fus  Président de la Cour Suprême, c’est d’ailleurs l’époque où tu obtins  ta distinction d’Officier de la Légion d’Honneur.

C’est encore toi, Me Boubacar SIDIBE qui fus  le premier Président de la Cour d’Appel du Mali (en guise de reconnaissance pour immortaliser  tes faits d’armes, la première salle d’audience  de cette cour porte aujourd’hui et pour toujours  ton nom). De 1959 à l’indépendance, tu  fus  le premier Juge de Paix noir de Nioro du Sahel. Mais auparavant,  tu  étais  Greffier en Chef.

Me SIDIBE, patriarche  que tu étais  désormais  devenu,  au regard de ton parcours professionnel  très condensé et non exhaustif, il va sans dire que  le Tout-Puissant  t’avait  promu à  une vie professionnelle, associative et militante pleinement remplie. Nous nous souviendrons,  aussi longtemps que nous resterons sur cette terre, de tes riches et sages conseils.

Adieu et dors en paix Papa ! Tonton ! Puisse Dieu t’accueillir dans son paradis éternel. Amen !

Gaoussou M. Traoré*

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