Témoignage : Hommage à Adam Thiam, mon patron !

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Innalilahi, wa Inna Ilayhi Raja ouna (il n’y a de puissance en dehors de celle d’Allah) !

Koulou Nafssinn Za ikatou Almaoutou (toute âme goûtera à la mort) !

Lahawla Wala Kouwata illa Billahi al aliou al Azim (il n’y a de force, de puissance, de pouvoir, en dehors de Dieu) !

L’annonce de la mort d’Adam Thiam a été foudroyante ce jeudi soir, 18 mars 2021, qui selon le calendrier hégirien ou calendrier islamique correspond à la journée sainte de vendredi. Les bienfaits de ce jour de fête sont immenses, dans la religion musulmane. Les morts de ce grand jour ont beaucoup de faveurs. Qu’Adam Thiam soit parmi les bénéficiaires !

Je ne me rappelle même plus de la date à laquelle nous nous sommes connus. La seule certitude : ayant commencé à pratiquer le journalisme en octobre 1996, au journal L’Indépendant, mes papiers étaient bien appréciés par Adam Thiam. C’est bien lui qui a cherché à me rencontrer pour savoir, comprendre le bien fondé de certains de mes articles. Depuis, il était devenu pour moi un ami, un conseiller.

A la création de son journal Tarik Hebdo, il voulait révolutionner la presse malienne, mais l’environnement pollué ne lui a pas permis d’atteindre cet objectif. J’étais parmi les premiers qu’il a contactés pour venir lui prêter mains fortes. Malheureusement, j’étais très attaché à L’Indépendant à l’époque. Je ne lui ai pas donné une suite favorable.

Malgré tout, nos relations sont restées bonnes. Il avait une grande estime pour moi, disons c’était réciproque.

Comme par hasard, nous nous retrouvons à l’émission d’Africable « débat du dimanche », animé par Sékou Tangara. Il nous éblouissait par son style, son vocabulaire riche, son calme à nulle autre pareille, son analyse raffinée, sa courtoisie, sa sympathie, et surtout son humour.

Il me conseillait, me disant de faire attention, parce que je suis marié avec des enfants qui n’ont pas encore grandi. C’était lors du putsch de la bande de Sanogo où il me disait que je suis « un journaliste Kamikaze ».

Il me rapportait aussi qu’au cours de ses multiples voyages, dans la sous-région, on lui demandait chaque fois de mes nouvelles. Il ne comprenait pas mon absence du plateau d’Africable.

L’estime qu’il avait pour moi l’a conduit à me recruter, pour un temps, dans son agence de communication « Araouane Communication ». C’était dans le cadre du Programme spécial pour la sécurité et le développement au nord (PSPSDN). Il me payait, s’il vous plait, à un millions de nos francs FCFA net. Plusieurs personnes peuvent en témoigner.

Voilà pourquoi depuis, je l’appelai mon patron ! Un vrai patron, souvent je lui dis chef ! Il me fait le garde- à-vous ! Cette confiance en moi a fait d’Adam Thiam un frère. C’était l’amitié, la solidarité, la fraternité. Sans démagogie !

En outre, nous avons effectué beaucoup de voyages ensemble à l’extérieur du pays, dans le cadre professionnel. Il était adulé par ceux qui nous recevaient, surtout à Addis Abéba.

Adam était un homme bon, il était bon pas parce qu’il est mort, il était vraiment bon, cultivé, intelligent. Il aimait la musique, le théâtre. Si vous voyez Adam sortir la nuit dans un taxi parce qu’il n’avait pas eu de chauffeur, c’était pour le centre culturel français pour assister à un spectacle.

Notre dernière conversation remonte d’il y’a deux semaines. Ce jour là, je l’ai appelé pour me plaindre du DFM peu singulier de la présidence. C’est un militaire. Après nos échanges, il m’a dit « Chahana, je rendrai compte à qui de droit, je te reviendrai ».

Voilà qu’il ne me reviendra plus jamais ! Je prie Dieu qu’on puisse se rencontrer au paradis !

A son épouse, une femme extraordinaire, que j’ai eue au téléphone samedi, le moral peu touché, en bonne musulmane, je présente mes condoléances les plus attristées. Les mêmes condoléances à tous les membres de sa famille, à la grande famille de la presse dont il était un repère, ainsi qu’à ses amis et camarades dont Tiébilé Dramé.

Que le paradis soit sa dernière demeure !

Wa Salam !

El Hadj Chahana Takiou

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2 COMMENTAIRES

  1. Dors en paix grand frère. Qu’Allah te pardonne et t’accepte dans son paradis éternel. Tous mes hommages mérités. Le Mali et les maliens ne t’oublieront jamais.

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