Assemblée nationale : Une présence dynamique du parlement dans le secteur de la sécurité

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Un atelier parlementaire régional s’est ouvert lundi dernier pour deux jours au Grand Hôtel sur le contrôle parlementaire du secteur de la sécurité : disséminer les meilleures pratiques dans les Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).

La rencontre qui est accueillie par l’Assemblée nationale du Mali est organisée en collaboration avec le Centre pour le contrôle démocratique des forces armées de Genève (DCAF), l’Union interparlementaire, l’Union européenne et le Réseau africain du secteur de la sécurité. Les participants sont venus d’une dizaine de pays membres de la CEDEAO mais aussi de Mauritanie et de Namibie à côté de leurs collègues du Mali. Dans un mot de bienvenue, Mme Koumbi Aline Koala Kaboré, représentant le président de l’Union interparlementaire (UIP), Abdelwahed Radi, a jugé que « la sécurité ne saurait souffrir d’aucun compromis et aucune contribution ne serait de trop pour mettre hors d’état de nuire tous ceux et toutes celles ayant pour objectif d’instaurer un nouvel ordre contraire aux exigences de paix, de quiétude et de stabilité démocratique ». Pour elle, s’il est vrai que l’exécutif doit mettre en œuvre les stratégies destinées à assurer la sécurité, le Parlement doit marquer une présence dynamique dans ce secteur sensible mais qui demeure un support indispensable aux profondes mutations pour faire face aux nouvelles exigences de notre monde globalisé. Intervenant au nom du Centre pour le contrôle démocratique des forces armées, le docteur Jean Jacques Gacond note qu’au-delà du renforcement des capacités de contrôle en matière de défense et de sécurité, l’Afrique de l’Ouest, région riche en défis sécuritaires, a la chance de disposer d’un cadre stratégique pour promouvoir la paix et la sécurité. « Le séminaire d’aujourd’hui, estime-t-il, outre des thèmes spécifiques, offre l’opportunité de développer au-delà des étapes initiales déjà parcourues le dialogue entre les représentants du Parlement régional, des assemblées nationales des Etats membres de la CEDEAO et des organisations de la société civile pour contribuer au renforcement de l’Etat de droit, de la paix et de la sécurité dans la région et lier la dimension régionale au niveau national ».

Le directeur adjoint Afrique et Moyen-Orient du DCAF relève que la rencontre de Bamako qui intervient un an après celle de Dakar, a abordé la question importante du renforcement de l’habileté et de l’autorité des parlements au niveau régional et national dans le domaine de la paix et de la sécurité, l’importance du contrôle budgétaire dans le domaine de la défense et de la sécurité et la question du genre dans la gouvernance de la sécurité. Le séminaire de Bamako, estime-t-il, s’inscrit dans un processus visant à renforcer la capacité des Parlements et à promouvoir un dialogue large incluant la société civile sur les questions de paix et de sécurité. Boubacar N’Diaye du Réseau africain du secteur de la sécurité a prôné une réforme profonde de la gestion du secteur de la sécurité pour accompagner les réformes démocratiques en cours dans nos pays. Le réseau, assure-t-il, est conscient des défis sécuritaires. Quant à l’ambassadeur de la Confédération suisse dans notre pays, Mme Muriel Berset Kohen, elle estime nécessaire de doter les parlements de moyens et outils pour se poser les bonnes questions et agir en conséquence s’agissant de la paix et de la sécurité des populations dont ils sont l’émanation. Elle a souhaité aussi que le séminaire de Bamako s’intègre dans un processus.

Le président de l’Assemblée nationale avait, Dioncounda Traoré, dans son discours salué la tenue de la rencontre. « Cette réunion traduit l’importance que nos Parlements attachent à la prévention et la résolution des défis sécuritaires qui interpellent les Etats de notre sous-région, en même temps que notre engagement à renforcer la prise en charge parlementaire des aspirations de nos peuples quant à la promotion de la paix, de la sécurité et du bien-être des citoyennes et des citoyens », a-t-il défendu. Dioncounda Traoré a salué la publication d’un guide à l’usage des parlementaires ouest africains élaboré par le parlement de la CEDEAO et le DCAF avec la contribution du Réseau africain du secteur de la sécurité. « Ce guide est spécifiquement conçu pour permettre à nos parlements de contribuer, de manière substantielle, à relever les défis auxquels nous faisons face en Afrique de l’Ouest ». Après avoir proposé d’établir une feuille de route pour promouvoir la coopération internationale, il a conclu en insistant sur la nécessité de mettre sur pied un mécanisme de suivi des travaux et de réflexion sur les recommandations contenues dans le Guide parlementaire de la CEDEAO-DCAF. Au cours des travaux, le Guide a été présenté. Les parlementaires ont aussi planché sur les « défis politiques du contrôle parlementaire du secteur de la sécurité », sur « Parlement et pouvoir de décision budgétaire : les meilleures pratiques relatives au budget de la sécurité » et sur « l’intégration systématique de la dimension-genre dans le contrôle parlementaire du secteur de la sécurité ».

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