En Relief : Un Gouvernement anti-féministe ?

Le nouveau Gouvernement de Cheick Modibo Diarra, appelé à diriger la transition, a été mis en place hier 25 avril. Il se caractérise par une réduction drastique  du nombre des femmes trois femmes seulement ont été nommées sur les 24 membres du gouvernement. La déception est grande au sein des associations féminines, au lendemain de cette nouvelle nomination. Mais s’il est vrai qu’il est encore trop tôt et assez prétentieux de critiquer de façon objective l’action politique de ce gouvernement, il est pratiquement impossible de passer sous silence la quasi absence des femmes au sein de ce même gouvernement ! S’il est vrai que la compétence en politique n’est pas liée au sexe, il reste que la participation des femmes aux affaires dans une société donnée est un indicateur de taille du degré de maturité, de développement et de modernité de cette société. La femme n’est-elle pas la mère de l’humanité ? Celle qui est douée dans les résolutions lors des conflits ? Le pays traverse une période agonisante d’où la présence massive des femmes avait le droit d’être. Trois femmes au sein d’un gouvernement de 24 ministres est une belle leçon de déni des droits des femmes maliennes. C’est, il faut le dire, une véritable honte pour le Mali,  car ce ne sont pas les compétences féminines qui manquent. La compétence  des femmes au Mali, comme ailleurs n’est plus à démontrer. Mais, c’est là une récurrence de l’histoire que de voir des femmes participer massivement aux différentes évolutions politiques de leur pays. On n’oubliera jamais  les femmes de Kati  qui ont été les premières à dénoncer la gestion calamiteuse  du septentrion par l’ancien président ATT, en organisant une marche musclée sur Koulouba, ou elles ont exprimé  leur ras-le-bol sur la situation dans le septentrion. Cette marche qui a été un exemple suivi par les membres du Cnrdre a d’ailleurs facilité le Coup d’Etat.  Les mobilisations des associations féminines pendant la rude période du coup d’état pour adresser les messages de paix à la population, en mettant sur pied les comités de soutien, afin de mobiliser les fonds pour venir en aide à la population du Nord pour ne citer que ces cas. Pour finir par être marginalisées aux lendemains de ces processus historiques ! Un pays qui est censé renforcer l’égalité Homme-Femme par la consécration de la parité. L’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental … L'Etat malien se doit d’œuvrer à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes.  C’est un retour en arrière, car la place de la femme dans la politique est censée être un signe de démocratie. Les trois  femmes  nommées dans le gouvernement de transition  sont  Mme Traoré Rokia Guikine, qui occupe désormais le poste du ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, Mme Alwata Ichata Sahi est nommée au ministère de la famille, de la promotion de la femme et de l’enfant et Mme Diallo Fadima Touré, au ministère de l’Artisanat, de la culture et du tourisme.   Clarisse Njikam