Suite à la décision de suspension de Oumar Toure jugée arbitraire : Des sections des régions Nord menacent de quitter l’URD. Le Mouvement des Femmes exige des explications
La décision de " la suspension de Oumar Ibrahima Touré de toutes les activités du parti " qui avait été transmise à l'intéressé, le vendredi 18 novembre 2011, par les présidents d'honneur de l'URD, Bandiougou Bidia Doucouré, Mamadou Kéïta et Souma Alhero Touré, continue de faire des vagues au sein du parti de la poignée de main. En effet, ce sont des sections entières du parti dans le septentrion, principalement dans la région de Tombouctou, qui n'ont pas du tout apprécié la mesure de suspendre (sans dire le mot) le 2ème vice-président du parti et secrétaire général de la section de Goundam, Oumar Ibrahima Touré, de toutes les activités de l'URD. Il en est de même du côté du Mouvement national des Femmes du parti qui a exigé, lors de sa réunion ordinaire du 3 décembre 2012, des explications du président du parti, Younoussi Touré, considéré comme le maître d'œuvre de cette décision jugée inique et arbitraire. Car, selon des sources qui ont requis l'anonymat, la situation (il est sous le coup d'un contrôle judiciaire depuis le 4 juin 2011) dans laquelle se trouve l'ex-ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré, n'est pas une première. Il y aurait eu un cas similaire dans le parti en 2000, sans que l'intéressé ne fût obligé de surseoir à ses activités politiques…
Le samedi 3 décembre 2011, la tension était vive à la réunion ordinaire du bureau du Mouvement national des Femmes de l'URD présidée par Mme Wadidjé Salimata. Alors qu'à l'ordre du jour de la rencontre ne figurait qu'un seul point à savoir les préparatifs de la présidentielle de 2012, un groupe de femmes a, contre toute attente, exigé et obtenu l'inscription d'un second point et pas des moindres : la mesure de suspension du 2ème vice-président du parti, Oumar Ibrahima Touré. Ne pouvant donc résister à la pression exercée sur elle pour discuter de ce point ô combien sensible, la très proche de Soumaïla Cissé, la présidente Mme Wadidjé Salimata, avait fini par céder. Pire, les débats allaient commencer par la discussion de ce point jugé très important voire crucial dans la préservation de la l’unité et de la cohésion au sein du parti.
Après un tour de table de la question, l'écrasante majorité des responsables du bureau s'est prononcée pour une rencontre avec le président du parti, le très soumaïliste Younoussi Touré, considéré comme l'initiateur de cette décision ayant abouti à "la suspension de Oumar Ibrahima Touré de toutes les activités du parti ". Cette rencontre aura lieu, en principe, cette semaine. Quand on sait que le vrai patron du parti, Soumaïla Cissé, est de retour définitif au bercail depuis le vendredi 9 décembre, après une mission de huit ans à la Commission de l'Uemoa, c'est à parier que cette rencontre sera très très houleuse.
Du côté des sections des régions nord du pays, c'est aussi la sainte alliance autour de l'enfant de Goundam dont la sollicitude n'a jamais été prise à défaut dans le soutien à ses frères et sœurs des régions concernées. La conférence régionale des sections URD de la région de Tombouctou, devant se tenir à Gourma-Rharouss, est repoussée sine die à cause précisément de cette crise. N'oublions pas également que par le passé, c'est Oumar Ibrahima Touré, fort des moyens financiers qui étaient les siens, qui assurait une bonne partie des frais d'organisation de cette grande messe régionale autour des premiers responsables du parti. A l'instar de la région de Tombouctou, ce sont désormais Kidal où, c'est vrai, l'URD existe à peine, et Gao, où une grande partie des membres de la section viennent de rejoindre le camp de Modibo Sidibé, qui s'apprêtent à exiger le retour de " leur fils " afin qu'il occupe toute la place qui lui est due dans le parti de la poignée de main.
Rappelons que le 2ème vice-président du parti, Oumar Ibrahima Touré, a été récemment l'objet d'accusation d'accointance avec Modibo Sidibé, candidat comme Soumaïla Cissé à la présidentielle de 2012. Ce qui lui a valu cette décision, jugée arbitraire par des proches mêmes de Soumaïla Cissé, de suspension de toutes les activités du parti. Une mesure certainement prise à la va-vite et en dehors des instances décisionnelles du parti. Mais qui risque d'en payer le prix fort. Car, aujourd'hui, c'est une véritable levée de bouclier contre cette mesure qui aurait été décidée en catimini depuis Paris ou Ouagadougou où étaient en déplacement, à l'époque, Younoussi Touré et Soumaïla Cissé ; les deux personnalités sans l'avis desquelles une telle décision ne pouvait être prise.
D'où la grogne qui est en train se s'emparer de tout le parti, un peu partout. Quelle solution maintenant à cette crise ? Quand on sait qu'Oumar Ibrahima Touré ne pourra plus retrouver la force, comme ce fut le cas depuis la création de l'URD en 2003, de se donner corps et âme au parti. C'est dire qu'une éventuelle démission de l'enfant de Goundam n'est plus à exclure. Un départ qui risque de s'accélérer maintenant… dans le but de provoquer une saignée beaucoup plus profonde dans les rangs de l'URD.
A suivre
Mamadou FOFANA
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