Dr. Daniel Dakouo, médecin en spécialisation : « 16,7% d’hommes souffrent de fistule anale

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Au Mali quand on parle de la fistule, beaucoup pensent que cette maladie existe seulement chez la femme. Appelée en bambara « sugunèbon bana », la fistule se manifeste sous une autre forme chez l’homme. Dr. Daniel Dakouo, médecin en spécialisation chirurgie générale nous éclaire sur cette fistule qui est détectée chez l’homme.

Mali Tribune : C’est quoi une fistule anale ?

Dr. Daniel Dakouo : La fistule anale en terme médicale est un trajet étroit irrégulier allant de la muqueuse du canal anal jusqu’à la peau et la marge anale presque toujours secondaire à une infection des grandes d”hermann  et de défausse.

Mali Tribune : Quels sont les facteurs favorisant de cette maladie ?

Dr. D. D. : Les facteurs favorisant de la fistule anale sont les syndromes de côlon  irritables, les maladies inflammatoires de l’intestin qui peuvent être la maladie du côlon, le diabète définie par l’excès du taux de sucre dans le sang, les diverticules, la tuberculose, les infections sexuellement transmissibles (dominer surtout par la syphilis et les chlamydias) et les rapports sexuels anales. Tous ceux-ci sont considérés comme des facteurs favorisant le développement de la fistule anale.

Mali Tribune : Quels sont les signes cliniques ou les manifestations de la fistule anale ?

Dr. D. D. : La fistule anale à long terme non traitée peut provoquer des saignements anales, des douleurs chroniques anales, la contraction des sphincters, des suintements de pue, une incontinence  anale (les matières fécales peuvent sortir de façon involontaire) et peut même entraîner une rétention aiguë d’urine.

Mali Tribune : Comment diagnostique-t-on cette maladie chez un patient ?

Dr. D. D. : Pour confirmer cette maladie, il nous faut faire des examens radiologiques à savoir la fistulographie. La fistulographie est un examen qui permet aussi de connaître le trajet de l’orifice fistuleux. Il est aussi possible de faire l’anorectoscopie.

Mali Tribune : Enregistrez-vous beaucoup de cas au Mali ?

Dr. D. D. : Effectivement, elle est une pathologie fréquente. Elle est la première cause de suppuration ano-périnéale. Il y a de cela quelques années, une étude réalisée au CHU Gabriel Touré sur une période de 4 ans a trouvé une fréquence de 16,7 %. Ce qui veut dire que cette pathologie est fréquente et qu’elle n’est pas à négliger.

Mali Tribune : Quel traitement ?

Dr. D. D. : Il y a tout d’abord des traitements préventifs de consommation des fruits et de légumes. Eviter la constipation, avoir une hygiène de vie correcte, éviter les rapports sexuels anaux et ne pas négliger les plaies anales.

Il y a aussi un traitement curatif qui concerne le traitement de l’orifice anal présent. C’est  premièrement la chirurgie. L’objectif de cette chirurgie est d’assécher l’orifice pour qu’il n’y ait pas d’écoulement, de supprimer le trajet fistuleux et préserver la continence anale.  On peut utiliser une autre méthode qui est la colle biologique. Cette colle est introduite dans l’orifice pour boucher. On peut également faire l’antibiothérapie spis fixe si les germes responsables des fistules sont retrouvés.

 

Propos recueillis par

Marie Thérèse Coulibaly

(stagiaire)

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