Le football malien : Sur quel pied danser ?

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Les passionnés maliens du ballon rond ont le couteau sous la gorge. Pour se qualifier à une compétition de haut niveau, les équipes maliennes ont toujours du mal à se tirer d’affaire. On se livre chaque fois à des calculs mathématiques pour calmer les esprits. Il est temps de rompre avec ces habitudes. C’est sur le champ de bataille qu’un bon combattant doit gagner. Le terrain de foot, c’est aussi un camp militaire où, sans discipline, rien n’est gagné.

La qualification des Aigles à la CAN 2008 qui se tiendra au Ghana est incertaine. La chance des poulains de Jodar devient de plus en plus mince. Nul n’ignore que les deux matches restants sont capitaux, particulièrement celui du Togo sur ses propres installations. C’est un défi pour les responsables en charge du football de mettre fin aux cas d’indiscipline notés chez les joueurs. Le laisser-faire doit être plus que jamais banni.

Que les joueurs sachent que jouer au nom d’une nation, c’est défendre les intérêts de cette nation. Le Mali ne pourra rien faire tant que l’esprit d’équipe ne motive pas la totalité des joueurs. Cela se sème et se cultive par les responsables en charge de la discipline mais les bonnes initiatives sont toujours jugées mauvaises au sein de cette équipe nationale.

Ce n’est donc pas avec les bonnes initiatives d’une minorité que l’équipe va aller de l’avant. Les désagréments causés au cours des préparatifs du match Bénin/Mali laissent entrevoir qu’au sommet du football malien, on minimise les défaillances des équipes.

Il est temps que le ministère de tutelle sorte ses griffes. N’est-il pas inadmissible qu’un joueur sollicité pour un match tant attendu par toute la nation refuse de défendre l’intérêt de son peuple ? Et quelles précautions ont été prises pour parer à de pareils cas ? Que les joueurs sachent que le bonheur du football malien ne peut être fait que par ceux qui sont au top au moment où la compétition se déroule.

Est titulaire celui qui est en forme le jour du match. Seul le coach est en mesure de faire ce choix et il doit le faire pour le bonheur de la nation. Il faut le dire, les Maliens se trompent en croyant que le Mali dispose d’une bonne équipe. Une bonne équipe est celle où on constate un mouvement d’ensemble et une finition positive. Le Mali dispose de bons joueurs qu’il faut manager pour en faire une bonne équipe.

Pour atteindre cet objectif, il faut que les dirigeants en charge du football s’impliquent, dans un cadre de concertation plus responsable. Cela permettra de sortir le football malien du gouffre. Que les supporteurs maliens sachent qu’avoir des bons joueurs ne veut pas dire avoir une bonne équipe. Une bonne équipe se construit. Elle peut être composée de grands joueurs mais aussi de joueurs moyens.

Ce sont les joueurs qui se comprennent qui constituent une bonne équipe. Les licenciements de coach ça et là n’ont-ils pas retardé la construction d’une équipe solide et homogène ? L’exemple de la Côte d’Ivoire est là, dernier de la CAN 2002 au Mali, aujourd’hui au sommet de sa poule. Quelle patience des voisins ivoiriens !

Drissa Togola

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