Exclusif – Assassinat de Thomas Sankara : les révélations de Moussa Diallo, son ex-aide de camp

Il fut son aide de camp puis un maillon de son dispositif sécuritaire. À l’heure où s’ouvre le procès des assassins présumés du leader révolutionnaire burkinabè, Moussa Diallo s’est confié en exclusivité à Jeune Afrique.
Un capitaine fringant au verbe haut
Après avoir été entendu par le juge d’instruction François Yaméogo, qui a mené l’enquête pendant cinq ans sur cette affaire d’État, Moussa Diallo comparaîtra comme témoin lors du procès historique qui s’ouvrira le 11 octobre devant le tribunal militaire de Ouagadougou. Comme tous les proches de Sankara, voilà plus de trente ans qu’il attend que justice soit faite pour l’assassinat de son ancien « patron ». Entre le président révolutionnaire et son cadet, qu’il choisira comme aide de camp avant d’en faire un maillon de son dispositif sécuritaire, l’histoire fut relativement brève mais intense. Tout commence par une rencontre à Dédougou, en 1982. Moussa Diallo, alors jeune sous-lieutenant de retour de formation au Maroc et aux États-Unis, profite de vacances en famille en attendant son affectation. Au même moment, Sankara y est en résidence surveillée après avoir démissionné avec fracas de son poste de secrétaire d’État à l’Information de Saye Zerbo. Comme beaucoup de jeunes officiers de l’époque, Diallo a entendu parler de ce capitaine fringant au verbe haut et aux idéaux révolutionnaires. Il parvient à le rencontrer. Les deux militaires discutent toute la matinée. En le quittant, le sous-lieutenant Diallo déclare à Sankara qu’il est « prêt à le suivre ».Quelle est votre réaction ?






