La tribune du lundi : Devoir de conscience pour un Mali Meilleur !

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Dr Sekou Diakite
Dr Sekou Diakite

Mon pays va mal, très mal. Le Mali est méconnaissable aujourd’hui et les maliens ne comprennent plus rien de ce qui leur arrive. Ils ont peur pour leur survie et ils s’inquiètent pour le devenir (sécurité, unicité, indivisibilité, laïcité, cohésion sociale, etc.) du grand Mali d’antan. Il est, donc, grand temps pour nous les maliens de prendre conscience de nos devoirs, car les évènements du 22 mars 2012 ont révélé au Peuple  malien et au monde entier la gravité et la complexité de la déchéance de notre pays, le Mali, suite à l’émergence de nouveaux types de gouvernants engendrés par les évènements de mars 1991. Ces gouvernants, dont l’ambition majeure était de devenir des intouchables et incontournables, ont mis en place un système mafieux qui a fini par miner les fondements de la société malienne à tous les niveaux. Avec eux nous avons vu que le degré de détérioration de nos valeurs sociétales et de déliquescence au sein de l’appareil d’Etat a hypothéqué l’avenir de la jeunesse et la prospérité du Mali.

Suite aux évènements de mars 2012, le réveil de la conscience collective a suscité d’énormes besoins de changements chez les Maliennes et les Maliens aussi bien de la ville que de la campagne. Les autorités de la Transition mises en place, qui devaient amorcer le changement tant attendu par le Peuple, ont inscrit leurs actions dans le maintien et la continuité des anciennes pratiques nées du système de mauvaise gouvernance, de la médiocrité et de l’impunité. Mon pays, le Mali est alors devenu un pays dans lequel nous avons espéré un avenir meilleur qu’il ne sera d’après  Louise d’EPINAY: ” On voit le passé meilleur qu’il n’a été; on trouve le présent pire qu’il n’est ; on espère l’avenir plus heureux qu’il ne sera”.

Le Mali a besoin de rompre avec ces pratiques pour devenir un Etat fort capable de répondre à la demande du citoyen pour la dignité retrouvée, l’autorité de l’Etat  restaurée et la prospérité partagée dans la paix, la sécurité et la stabilité.

Cette rupture, indispensable à la réalisation d’un Mali Meilleur, doit constituer une phase de transition permettant d’opérer des mutations profondes dans tous les domaines. Nous avons vu que, de 1992 à 2012, la détérioration de la société malienne s’est accélérée de façon vertigineuse, n’épargnant aucune couche socioprofessionnelle, aucune ville et aucun village. Ainsi, les valeurs fondamentales, telles que la dignité, l’honnêteté, le travail, l’intégrité, l’hospitalité, la tolérance, l’humilité, la bravoure, le partage, etc. que nos grands parents nous ont transmises, ont laissé la place à la cupidité, au mensonge, à l’inconscience, au vol, à la corruption, à la lâcheté, à l’indignité, à la méchanceté gratuite et à l’impunité, qui ont rompu l’équilibre du vivre ensemble dans notre pays.

Le temps du changement a sonné et notre conscience doit s’éveiller afin de se saisir de l’opportunité qui s’offre à nous, car les faits prouvent que nos gouvernants (les mêmes depuis 1992) ont montré leurs limites, carences, irresponsabilités face à l’histoire du pays. Que devons-nous faire pour attirer l’éveil de la conscience de nos compatriotes ?

Quel leader avons-nous besoin pour redonner au Mali sa grandeur, sa dignité, son honneur pour le grand bonheur des maliens ?

Est-il possible de renverser la situation en faveur du changement ?

Je rappelle qu’au Mali le taux de participation aux élections est très faible, et il sera nécessaire de commencer par sensibiliser ceux qui boudent les urnes par rapport à la nécessité de changement.

Face à l’humiliation qu’a connue le Mali par rapport au Nord, à la détérioration de nos valeurs sociétales, socles de la grandeur de notre pays, nous devons avoir un devoir de conscience, et pour nos grands-parents, et pour nos futurs enfants à lutter pour faire du Mali un pays uni, solidaire, laïc, stable et prospère. Pour réussir cet énorme défi, il nous faudra du courage, de la conviction et surtout du patriotisme.

Jules-Paul Tardivel : ” Le vrai patriote s’inquiète, non du poste qu’il doit occuper dans la patrie, mais du rang que la patrie doit atteindre parmi les nations”.

Dr. Sékou DIAKITE

Président de l’Association

” Mouvement pour le Changement à Kati  (MCK)”

Cell.:+223 65736462/73568479

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4 COMMENTAIRES

  1. Belle analyse sur la situation , mais nous devons également amener nos dirigeants à bien gérer notre pays par un changement de mentalité individuel car c’est aussi ça qui contribuera à la bonne marche de ce pays chers à MODIBO KEITA

  2. Une bonne analyse des coûts sociaux de la démocratie malienne (détérioration du capital social facteur indispensable à toute réussite collective durable)je partage entièrement votre production sans réserve…Docteur(SAVANT)et Merci

  3. Le récit des faits d’après nahlaciss.chez.com/mandingue.htm

    Mansa SOULEÏMAN (1352 – 1358 ) régna. Pendant dix huit ans, il rétablit l’autorité et le prestige de l’empire mais ne réussit pas à soumettre le Songhaï. Ibn BATTOUTA qui visita le mandingue à cette période (1352-1358) nous renseigne sur la bonne administration de l’état et de sa prospérité. Ses écrits tendent à affirmer que l’empire mandingue était un véritable état, dont l’organisation et la civilisation pouvaient être comparées à celles des états musulmans de l’époque.
    Les successeurs de Souleïman , KAMBA (1369 – 1374) et MOUSSA II (1374 – 1387) se montrèrent incapable de diriger cet immense empire.
    “Wikepedia”

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