Session unique à la FLASH : Le torchon brûle entre le comité Aeem et le décanat

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Rien ne va plus à la  Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines (Flash) de l’Université de Bamako. Depuis la prise de décision du Décanat d’imposer la session unique du 13 au 27 novembre 2010, le torchon brûle entre les étudiants de ladite Faculté et l’administration. Hier, 1er novembre 2010, les étudiants ont en effet battu le pavé pour protester contre cette décision.

Cette marche de protestation qui fait suite à la  grève de 72 heures déclenchée par les étudiants de la Flash, le mercredi 27 octobre 2010, est partie de l’Ecole  normale supérieure de Bamako (Ensup) pour aboutir devant la Primature. Les étudiants (environ 1000) qui ont pris part à cette manifestation scandaient des slogans tels que : «Oser lutter, c’est oser vaincre», «Non à la session unique», «Deux sessions ou rien», «A bas  Salif Berthé»…En fait, c’est ce dernier slogan qui a  beaucoup plus retenu notre attention, puisque selon nos informations, cette décision d’instaurer la session unique  aurait été prise par le doyen de la Flash, Pr Salif Berthé.

A en croire le secrétaire général de la Flash, M. Ali Cissé, c’est depuis le mois de septembre dernier que les syndicats et les professeurs de la Faculté ont tenu une assemblée générale au cours de laquelle ils ont opté pour une session unique en vue de sauver l’année universitaire 2009-2010. Une décision que ne digèrent pas les étudiants. Ils ont alors, disent-ils, entrepris des démarches pour que cette décision soit annulée, mais en vain. Au cours d’une rencontre, souligne Ali Cissé, le doyen de la Faculté, Pr. Salif Berthé, aurait répondu au Comité de Aeem de la Flash qu’il ne revient pas aux étudiants de lui «dicter des règles de conduite». C’est la goutte d’eau qui fera déborder le vase, puisque les étudiants décideront de passer à la vitesse supérieure. D’où la grève de 72 heures (27, 28 et 30 octobre 2010) et la marche de protestation d’hier, 1er novembre. Les étudiants de la Flash estiment qu’ils ne vont pas porter le chapeau des désagréments causés par les 4 mois de grève des professeurs. Selon Ali Cissé, ce sont les professeurs qui ont fait leur grève et  donc, c’est à eux d’en assumer les conséquences. «Nous disons donc non à cette session unique, car, nous fait-on savoir, il n’y aura aucune mesure d’accompagnement. Ici à la Flash, nous sommes sous le système des UV (Unités de Valeurs) et il faut à l’étudiant la moyenne dans toutes les matières pour passer en classe supérieure. Nous voulons donc nos deux sessions», a-t-il martelé. Et de poursuivre : «Qu’il pleuve ou qu’il neige, nous passerons nos deux sessions. Le cas échéant, nous préférons une année blanche à une session unique».

Il a en outre déclaré que lors d’une rencontre avec les responsables du Comité Aeem de la Flash, Mme le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Siby Ginette Bellegarde, a affirmé qu’elle interviendra dans les jours à venir auprès du doyen Salif Berthé pour qu’il revienne sur sa décision. C’est pour accélérer les choses que les étudiants ont décidé de marcher hier afin qu’ils ne soient pas surpris, puisque la date du 13 novembre fixée pour le début de cette session unique approche à grands pas.

Dans la lettre de protestation qu’ils ont adressée au Premier ministre et qui a été reçue par son Directeur de cabinet, Makan Fily Dabo, les étudiants sollicitent vivement l’implication du chef de gouvernement. «Nous espérons qu’il pourra résoudre notre problème. C’est pourquoi nous avons décidé de lui faire recours», précise Ali Cissé. A la question de savoir, qu’est-ce que son Comité allait faire si la démarche n’aboutissait pas, Ali Cissé nous répond d’un air désabusé : «Nous prendrons les examens en otage».

 

C’est donc dire que les plus hautes autorités de notre pays doivent rapidement s’investir pour décrisper la crise qui prend déjà une allure d’année blanche à la Flash. Espérons que c’est dans cette dynamique que Mme le ministre chargée des relations avec les institutions et porte-parole du gouvernement, Diabaté Fatoumata Guindo, animera ce matin une conférence à l’amphithéâtre de la Flash.      

 

Bruno Loma

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