Dégradation de l’environnement : Qui payera la facture ?

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L’environnement est en passe de devenir un nouveau terrain de confrontation entre le Nord et le Sud. La question est avant tout d’ordre financier.

 Au Mali, notre environnement ne cesse de se dégrader. A Bamako par exemple, les eaux usées et les ordures ménagères envahissent rues et ruelles. Le fleuve Niger ne reçoit-t-il pas par jour plus de 1400 m3 de déchets toxiques d’une unité industrielle de la place ?

L’UICN ne cesse de plaider pour un environnement sain, mais, nulle part au Mali, ‘’un programme d’ajustement structurel’’ n’a contribué à lutter contre la dégradation de la nature.  Peut-on parler de lutte contre la dégradation de l’environnement quand la majorité de la population au Mali vit en dessous du seuil de pauvreté ?

Quand l’insécurité persiste, quand les prix des matières premières sont dévalorisés, la nécessaire liaison s’impose entre Environnement et Développement.

La rareté des pluies et des pâturages, l’encroûtement des sols, l’avancée du désert et la réduction progressive des  récoltes sont autant de maux auxquels notre environnement est confronté.

La déforestation pour sa part résulte, à la fois de la sécheresse et de l’action destructive des hommes. Au Mali, le manque de sources d’énergie domestique aidant, le bois de chauffe occupe  une large part dans nos ménages.

Il ne serait pas exagéré de dire que les puissances de la démocratie’’ ne nous viennent en aide que lorsque leurs intérêts sont en jeu. Certains de ces Occidentaux jugent et considèrent le continent comme sous-pollué et une probable terre d’accueil du trop-plein de déchets que produisent les sociétés industrielles mondiales.

L’environnement est coûteux

Dans notre pays, plus de la moitié de la superficie totale est impropre à la culture. Et le dénuement des sols favorise l’avancée du désert. La protection de la nature est cependant une question de ‘’gros sous’’  alors qu’environnement et Développement vont de pair. Compte tenu des concepts que sont, d’un côté la protection de la nature et de l’autre, la nécessité du développement, la volonté de survie, les pays africains dont le nôtre, avaient adopté, une déclaration commune qui souligne on ne peut plus fermement que pauvreté, dette et détérioration des termes de l’échange, constituent les menaces les plus graves, pesant sur l’environnement en Afrique.

Aussi, le poids de la dette peut contribuer largement à la destruction de l’environnement dans la mesure où, cet état de fait peut obliger les  populations à surexploiter nos forêts.

Les leaders africains doivent mettre le Nord face à sa responsabilité.  Selon la Banque mondiale, la défense de l’environnement dans les pays pauvres demandera des investissements supplémentaires d’une centaine de milliards de dollars par an.

La protection de l’environnement demande beaucoup d’argent, mais il sera encore plus coûteux de ne pas relever le défi

Malick Camara

 

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