La Coalition pour le Mali tient depuis hier à l’hôtel de l’Amitié les assises nationales de l’occupation des régions du nord malien. Son vice-président, Tiébilé Dramé, a été clair dans le discours d’ouverture des travaux. Pour lui, il faut dialoguer avec les groupes armés maliens quelles que soient leurs obédiences, et chasser les seigneurs de guerre étrangers.
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Tiéblé Dramé[/caption]
A l’ouverture des travaux, Tiébilé Dramé dans son discours a d’abord brossé le tableau noir servant de décor à ces assises. Il se caractérise par : " la rébellion, les rébellions, l’effondrement de l’armée, le coup d’Etat, l’effondrement de l’Etat, la partition du pays, le joug implacable des groupes islamo-terroristes, les exécutions sommaires et les exactions de type barbare, les 450 000 réfugiés ou déplacés internes et par-dessus tout, notre impuissance en tant que nation à enrayer la descente vers l’abîme ".
M. Dramé d’expliquer que " le temps qui nous sépare d’une éventuelle action militaire doit être mis à profit pour explorer les possibilités, toutes les possibilités de dialogue avec les groupes armés maliens quelles que soient leurs obédiences. Ils sont nos compatriotes. Notre main tendue ne doit pas se refermer. En revanche, les seigneurs de guerre étrangers doivent quitter le Mali. Les gouvernements de leurs pays d’origine et la communauté internationale doivent nous aider à les chasser ".
" Aujourd’hui, plus que jamais, ce pays a besoin d’être rassemblé au Nord comme au Sud, à l’Est comme à l’Ouest afin que tous ensemble nous prenions notre part dans la lutte contre l’occupation et pour la réunification de la patrie, car voyez-vous, le Mali peut tanguer, et Dieu sait qu’il tangue ces temps-ci, mais le Mali ne sombrera pas", a conclu Tiébilé Dramé.
Ces assises nationales de l’occupation des régions du nord malien réunissent des participants venus de toutes les régions du Mali, plus particulièrement des régions sous occupation de groupes armés, des membres d’organisations nationales comme la Copam, le FDR, la CSM, ADPS, IBK-Mali 2012, la Cafo, la Fénacof, mais aussi le corps diplomatique de notre pays. Elles font suite à la mission que la Coalition avait envoyée en mi-août sur le terrain.
A cette mission, des leaders de mouvements de jeunes et de comités de crise avaient proposé à la Coalition, la tenue de fora pour discuter des réalités de l’occupation et esquisser des solutions de sortie de crise. Ces présentes assises consistent donc à créer pour la première fois depuis le début de l’occupation, un espace de dialogue où les représentants des forces vives des régions occupées prendront la parole pour analyser la nouvelle situation créée par l’occupation et la résistance interne et proposer des solutions qui conduiront à la restauration de la paix, de la stabilité, de la cohésion intercommunautaire et au recouvrement de l’intégrité du territoire national.
Pendant ces deux jours, il sera question de donner la parole aux habitants des régions occupées afin qu’ils parlent de leur vécu sous l’occupation, et formulent eux-mêmes des propositions de sortie de crise ; débattre du rôle et de la place de la religion ; examiner la relation à l’Etat central (A quoi ressemblera le Mali post-crise ?) ; projeter la place des populations et des communautés dans le Mali post-crise.
Au finish, il s’agira de disposer de témoignages, d’informations, d’analyses et des propositions de sortie de crise de ceux-là mêmes qui subissent l’occupation et qui y résistent ; mettre à la disposition de l’Etat ces propositions de sortie de crise ; faire des forces vives des régions occupées des partenaires incontournables dans toute recherche de solutions aux crises du nord du Mali.
Abdoulaye Diakité