Classe politique du Mali : Opposant le jour, majorité la nuit !

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De la première mandature du président IBK à nos jours, de nombreuses formations politiques ont changé de statut avec une facilité déconcertante.

A l’image du PACP de Niakoro dit Yeah Samaké, la navette entre opposition et majorité  est devenue le sport favori de la majorité partis politiques du pays au mépris de l’éthique, caractère primordial d’une formation politique et de la volonté des militants. Contrairement aux partis politiques qui ont fait contre vent et marrée, le choix de poser leur balluchon devant l’occupant du palais de Koulouba, le PACP de Yeah Samaké et tant d’autres ont fait le choix de l’ambigüité en alternant le statut d’opposant et de majorité au nom de l’intérêt supérieur de la nation. Au-delà de tous les discours, l’on constate que cet intérêt supérieur de la nation, au nom duquel tout se fait demeure jusqu’à preuve du contraire, orphelin de défenseur dévoué et inconditionnel !

Les plus grands pourfendeurs du régime en deviennent les plus grands défenseurs malgré l’absence de tout changement. Quel crédit peut-on accorder à ces nombreuses formations politiques incapables d’assumer un statut clair ? C’est la question qui mérite d’être posée au regard de la prolifération de cette pratique et surtout de son enracinement dans la tradition politique du pays. Outre l’éternelle recomposition de la classe politique donnant naissance à de nombreuses formations dont l’utilité reste à prouver, l’ambigüité de certains partis politiques à l’image du PACP et assimilés est en passe d’achever  le peu de crédit que le citoyen lambda accorde à la chose politique. La chute permanente du pourcentage de participation aux élections est le signe d’un désamour entre la classe politique et la population dont une grande majorité ne fait plus de distinction entre les acteurs politiques quelque soit leur bord. Le floue qu’entretiennent la plupart des leaders politiques autour de leur statut au nom du patriotisme et de l’intérêt supérieur de la nation ne fait plus recette auprès de l’immense majorité de la population qui n’y voit ce que certains qualifiant de la prostitution intellectuelle qu’un opportunisme et mieux un raccourci pour accéder aux postes de responsabilités. Au regard des revirements spectaculaires, les acteurs politiques qui font la navette entre opposition et majorité  et ceux qui s’en prennent au régime après leur limogeage auront du mal à convaincre sur leur bonne foi et leur engagement pour la sauvegarde des intérêts du pays.

Opportunisme ou patriotisme ?

Quel que soit la réponse à cette question, la classe politique dans son ensemble doit prouver sa maturité en adoptant une démarche claire synonyme de respect envers leurs militants et le pays.

Bouba Sankaré

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