Avec IBK et Mara : Poulo est-il dans de bonnes mains ?

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IBK dans Jeune Afrique : « J’ai toujours tenu Mara en haute estime, même quand il me combattait… »
SEM Ibrahim Boubacar Keita et le PM Moussa Mara

Si l’on s’en tient uniquement à sa valeur intrinsèque et à ses qualités d’homme politique, la nomination à la tête du département des sports de celui que la plupart des observateurs politiques considèrent comme étant l’incarnation du prototype d’espoir politique malien, n’a rien d’inquiétant.  Seulement, il s’avère que l’ex député de Sikasso n’a pas que des bons souvenirs de ses relations avec les deux hommes forts actuels du pays, il s’agit du Premier Ministre Moussa Mara et du président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Peau de banane ou pas, toujours est-il que l’entourage du président de la république n’est pas rassurant ? L’acharnement politique contre le ministre Sagara est malheureusement là pour rappeler que Poulo est sur une pente glissante.

 

Natif de Badianara, Poulo est l’un des rares hommes politiques non originaires de la capitale du kénedouou à faire l’unanimité au pays de Tieba et Babemba. Loin d’être usurpé, cette marque d’affection et d’estime découle de plusieurs considérations sociales et humanitaires de l’homme. Préférant l’escalier à l’ascenseur familial, sa réussite est un cas d’école qui mérite d’être enseigné aux enfants du Mali d’aujourd’hui. Malgré l’illustre nom qu’il porte, Housseïni Amion Guindo n’a pas toujours été gâté par la vie. Bref, son parcours est loin d’être un fleuve tranquille.

 

Un exemple de battant

 

Débarqué de son Bandiagara natal pour poursuivre ses études dans la capitale du kénedouou, Poulo a dû faire face à plusieurs imprévus pour gravir les échelons à tous les niveaux. Sans courber les chines, il s’est forcé une carapace de battant  et de combattant pour traverser le désert sans aucune bouée. En plus de la barrière linguistique, le jeune Housseïni a enduré la faim et les intempéries comme tout  bon élève malien ordinaire. Malgré tout, puisque le travail paye forcement, il est sorti la tête haute de son aventure à Sikasso avec en poche ses deux parties du bac. Tout comme à Sikasso, Poulo brava vents et marrés pour atteindre ses objectifs à l’école normale supérieure de Bamako (ENSUP), série histoire et géographie. Fraichement libéré des bancs, le tout jeune enseignant décide de faire son comeback dans la ville de son cœur pour servir son pays. Après avoir fourbie ses armes au lycée Monseigneur Didier de Montclos de Sikasso comme professeur d’histoire et géo, le Barack Obama malien qui avait sa vision pour l’école et la société décide de voler de ses propres ailes. C’est ainsi qu’il créa le lycée Amion Guindo en 2001, premier établissement privé du genre dans la capitale du Kenedougou. Laborieusement, il a souffert de martyrs pour offrir une place à tous les enfants de la ville verte, démunis et exclus du système classique compris. Comme l’oiseau qui fait son nid, petit à petit, le manœuvre et ouvrier de circonstance a fini par voir le bout du tunnel au grand bonheur des sikassois. D’une classe au début, 3 classes ensuite, le lycée Amion Guindo est vite devenu l’un des plus grands établissements du pays en termes d’effectif, de qualité de l’enseignement et de succès aux différents examens. De fil en aiguille, le désormais idole, ami et confident des jeunes se retrouva en 2004 à la tête du stade malien de Sikasso, équipe de football créée depuis 1963.

 

Un exemple et un soutien pour les jeunes

 

Ailleurs, Poulo aurait bien mérité une reconnaissance de la nation pour service rendu, au Mali, il a souvent été à la limite persécuté. Quand on refuse d’orienter des élèves dans un établissement ou la moitié étaient des cas sociaux pour des considérations politiques, il y a lieu de se poser des questions sur la feuille de route d’un tel Ministre de l’éducation. Malgré tout, pour ne pas voir les larmes des pauvres mamans dont l’espoir d’un lendemain meilleur repose sur leurs fils et filles exclus du système public pour diverses raisons, le promoteur Guindo accepta dans le silence tous les sacrifices pour aller jusqu’au bout. Comme seul lot de consolation, Poulo avait la jeunesse de Sikasso, pour laquelle il est et restera une icône, un exemple à suivre. Président du Stade Malien de Sikasso depuis 2004, il a su donner une âme et des références nationales à cette équipe créée à l’aube de notre indépendance et qui végétait en deuxième division depuis sa création. Cette communion parfaite d’un homme accueillant, ouvert, disponible et généreux avec la population en général et la jeunesse en particulier lui a valu d’être candidat à la députation en 2005 malgré ses réticences. Sans aucune difficulté, l’enseignant et dirigeant sportif rentra triomphalement en politique comme candidat indépendant. Seul homme politique jusqu’à ce jour à avoir sillonné les coins et recoins de la région, il a décidé de mettre la population au cœur de sa politique.

Par la suite, pour des convergences d’idées, il rejoint le RPM de l’actuel président de la république.  « Il y’avait une incompatibilité dans nos manières de voir les choses », disait Poulo après avoir claqué la porte du RPM. Pour mieux sauter, il expérimenta avec succès l’UDS sur le plan régional. Soutenu par la jeunesse, le longiligne enfant de cœur des Sikassois fut réélu en 2007 sous la bannière de l’Union pour le développement de Sikasso (UDS). Fort de cette deuxième victoire, il décide d’apporter son expérience au pays tout entier. Malgré les sollicitations de nombreux partis politiques, Poulo opta avec certains de ses compagnons pour la création d’un parti de jeune pour les jeunes. C’est ainsi que la CODEM ou encore le parti de quenouille verra le jour en 2008. Sollicité par ATT, Poulo et ses compagnons du parti apporteront naturellement leur contribution à l’édification du Mali jusqu’aux événements de mars 2012, sans pour autant perdre leur latin contrairement à beaucoup.

 

LE CLASH

 

N’ayant pas sa langue dans la poche, le jeune loup  du Kenedougou ne tardera pas à encaisser ses premiers coups. D’abord avec ATT, Poulo avait  laissé entendre que « Quand le président ATT dit qu’il ne va pas humilier des voleurs, pardon des chefs de familles sur la base de simples rapports, il convient de répliquer que, il ne faudra pas non plus permettre à des voleurs d’aller humilier le peuple », fin de citation. Fraichement débarqué au RPM, le jeune député de l’époque n’a pas hésité un seul instant à  se dépêtrer de la navette du tisserand pour des divergences de vue. Ce départ qui avait fait le chou gras de la presse, n’a pas été bien digéré par certains responsables du RPM, au nombre desquels nous avons IBK.

Avant le 22 mars, certains partis politiques s’étaient retrouvés au sein des Partis Unis pour la République (PUR) en vue d’une candidature unique. Lors de la procédure de choix du candidat de ce regroupement politique, sachant qu’il n’a aucune chance, Moussa Mara décide de bouder les travaux. Malgré tout, Housseïni Amion Guindo est choisi comme candidat du regroupement à la présidentielle avortée de 2012 par 14 présidents des partis membres. Pour justifier, son indiscipline politique Mara aurait laissé en son temps devant la Commission chargée de l’examen des dossiers de candidature, un dossier judiciaire de vente de terrain dans lequel Poulo serait cité comme témoin. Une manœuvre qui avait  fait sourire plusieurs chefs de partis présents. Depuis cette date, quelque chose s’est cassée entre les deux hommes.

 

RISQUE DE PEAU DE BANANE

 

Avec l’acharnement politique contre l’ex ministre CODEM David Sagara, certains observateurs politiques doutent de la sincérité d’IBK et de Mara avec Housseïni Amion Guindo. L’on se demande pourquoi aucun baron du RPM n’est inquiété ?  Du côté du parti de la quenouille, on se veut rassurant. Pour eux, le félin politique qu’est le Ministre Guindo sait à quoi s’en tenir.

 

A suivre…

Lamine Diallo

 

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2 COMMENTAIRES

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