Partis Politiques : Suspension des activités pour raison d'ordre public
Cette décision du Conseil des ministres intervient quelques jours après l'échec d'une réunion de groupements de partis politiques et à la veille d'un autre annoncé pour ce vendredi à la place de l'indépendance. De son côté, un groupe de jeunes leaders se réclamant de la société civile prévoit aussi un rassemblement au même endroit et à la même heure. Le risque d'affrontement entre les deux camps était donc très élevé

Les autorités de la Transition ont à nouveau suspendu hier, les activités des partis politiques, associations et mouvements à caractère politique sur toute l'étendue du territoire national jusqu'à nouvel ordre. Cette mesure a été prise à travers le décret n°2025-0318/PT-RM du 7 mai 2025 portant suspension des activités des partis politiques.
Selon l'article 1er du décret présidentiel, sont suspendues jusqu'à nouvel ordre, pour raison d'ordre public, les activités des partis politiques sur toute l'étendue du territoire national. La mesure de suspension s'applique également aux activités des associations et toutes autres organisations à caractère politique. Cette suspension des partis politiques, associations et mouvements à caractère politique est intervenue après celle du 10 avril 2024 qui est conservée en vigueur pendant trois mois.
La suspension décidée hier par les autorités de la Transition tombe à un moment où des acteurs politiques, après une première sortie plus ou moins ratée au Palais de la culture le samedi 3 mai, projettent un autre rassemblement à la place de l'Indépendance ce vendredi pour exiger le respect de la Constitution et du pluralisme démocratique, ainsi que l'organisation des élections mettant fin à la Transition. C'est une manière pour ces formations politiques de s'opposer aux recommandations formulées lors des consultations des forces vives de la Nation sur la relecture de la Charte des partis politiques, tenues les 28 et 29 avril derniers.
Parmi ces recommandations, sur le maintien de la dissolution de tous les partis politiques, le durcissement de leurs conditions de création en fixant une caution de 100 millions de Fcfa pour la création d'un parti politique. Les participants ont également demandé la révision de la Charte de la Transition en installant le Général d'armée Assimi Goïta comme Président de la République pour un mandat de 5 ans renouvelable à partir de 2025, à l'instar de ses paires de la Confédération AES.
Cette décision de suspension des activités des partis politiques intervient une semaine après une autre relative à l'adoption, toujours en conseil des ministres, d'un projet de loi portant abrogation de la Loi n°05-047 du 18 août 2005, portant Charte des partis politiques et de la Loi n°2015-007 du 04 mars 2015, portant Statut de l'opposition politique. C'était sur le rapport du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Réformes politiques et du Soutien au Processus électoral, au lendemain de la fin de la phase nationale de la consultation des forces vives de la Nation.
Dieudonné DIAMA
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