Trois questions à Madani Tall : « La classe politique malienne a démissionné »

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Madani Tall

Le Prétoire: quel jugement portez-vous sur la déclaration sortie de la rencontre de Ouagadougou ?
Je pense qu’il s’agit d’une déclaration minimaliste, qui permet de ne pas revenir avec rien. En réalité, la situation est trouble parce que les acteurs n’ont pas pu s’entendre. Et beaucoup d’intérêts autres que le Mali ont primé sur l’essentiel. Cet accord ne fait que reprendre des choses qui avaient déjà été dites. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Ce qui est important, c’est qu’il faut que cet accord, puisque l’ordre constitutionnel est maintenu, entre dans le cadre de la Constitution sinon cela signifierait qu’il y a deux lois au Mali et cela signifierait également que la Constitution de la République du Mali pèse peu face à des accords étrangers. Nous avons adhéré à toutes les initiatives de la Cedeao qui est un organe malien, en même temps qu’il concerne tous les autres pays de la région. La médiation de la Cedeao doit être un facilitateur. La médiation ne peut pas mettre en question les acquis maliens. Mais faute d’une position commune du Mali, on en arrive à cet état de fait.

Le prétoire : pensez-vous que l’équipe gouvernementale qui doit assurer la transition sera capable d’apporter un dénouement à la situation dans le Nord ?
Tout dépend des ambitions qui animent cette équipe. S’il s’agit d’occuper des fonctions ministérielles justes pour préparer son propre avenir, la question du Nord est consommée et la question du Mali même est consommée. De la durée de la transition va dépendre des actions qu’elle peut entreprendre. La première des choses c’est qu’il ne faut pas que ce soit une transition qui traîne en longueur. Parce que d’aucun pourrait s’installer dans le confort de la fonction, plutôt que dans l’intérêt de la nation. Pour ce qui concerne la partition du pays, je pense que la Cedeao avait dit, qu’une fois l’ordre constitutionnel rétabli, qu’elle enverrait des troupes, afin de faire face aux rebelles. Etant donné que l’armée malienne n’était pas en mesure de le faire. Or, aujourd’hui, de tous les scénarios que l’on voit, il s’agit de plus en plus d’aller vers l’autonomie ou même l’indépendance dans le cadre d’une fédération des zones nord du pays et tout cela se fait sans qu’il y ait un mandat réel de l’Etat. Parce que l’Etat malien n’existe pas aujourd’hui. Et le simple fait de rétablir l’ordre constitutionnel, mais l’ordre institutionnel veut dire qu’il y ait des institutions qui fonctionnent. Aujourd’hui, nous n’avons pas d’institutions au Mali, à même d’engager le Mali sur des questions qui déterminent sa destinée à long terme. Et c’est pourtant ce auquel nous on assiste aujourd’hui. Et je ne suis pas sûr que cela soit légitime.

Le prétoire : trouvez- vous normal le fait de disculper la junte militaire, alors qu’il y a retour à la Constitution de février 1992 ?
Moi je ne trouve jamais normal de légitimer un coup d’Etat. A moins que l’on mette la Constitution de côté et que l’on dise que toute personne qui n’est pas contente peut se lever, prendre une arme et attenter à la démocratie. En dehors de ce  cas, je ne vois pas comment on peut légitimer un coup d’Etat. Maintenant, il se trouve que l’on a une classe politique qui ne prend pas ses responsabilités. Donc à partir du moment où l’on a une classe politique qui ne prend pas ses responsabilités, je ne vois pas comment les mutins également vont soudainement devenir plus conscients et dire nous allons retourner dans nos casernes. Alors que les personnes qui devraient le faire ont déjà démissionné.
Rokia Diabaté

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14 COMMENTAIRES

  1. pourquoi le malien n’aime pas lire des analyses sinceres. ce monsieur a dit la verite.

    • On prefere lire des analyses de gens sinceres. Les Bambaras disent qu’il est mieux de connaitre quelqu’un que de l’ecouter.

    • C’est pas qu’on n’aime pas les analyses sincères mais on préfère les gens sincère

  2. Franchement,il est grand temps que certains la ferment quoi!toujours les memes à piasser et a nous raconter des bobards,en jouant leurs intéressants!Foutez nous la paix,nous on parle Du Mali,vous,vous cherchez des points de chutes pour vous maintenir dans le système!

  3. Mais Mr tall vous étiez ou durant toute ses années vos théorie à deux bal nous intéresse pas du tout vous étiez un conseiller d’att ont sais où sa nous amener. F

  4. Mais franchement, il se prend pour qui celui-là. Il doit surement être imbu de sa personne. Toujours des bla-bla pédantesques. Il nous prend surement pour des écervelés, ce pseudo conseiller à la con. Tu ne connais rien que nous ne savons déjà. Donc ferme-là et va te cacher. M. le journaliste ne pouvez-vous trouver d’autres personnes? Pourquoi lui en particulier. Le Mali est vraiment tombé bas: Lui il aspire même à la présidence. Allah Kan Kissi.
    Vive le Mali

    • Celui là c’est un clown. Depuis qu’il sait qu’a Kati il ya le clim, Il cherche à se faire arrêter pour pouvoir parler sur RFI et….CNN. Le genre d’abrutis corrompu qui nous a amené toute cette clique de crétin à la Sanogo. Conseiller à la présidence….Pffffft que du vent.

  5. Il n’y a pas de classe politique au Mali, il y’a plutot la classe des Entreprises politiques.Avec la politique du ventre,il ne peut y avoir de classe politique.Pour moins de quinze millions d’habitants,plus de cent partis politiques et avec plus de cents visions differentes pour le Mali!c’est vraiment de la pure utopie.Tous ces partis sont porteurs du virus de la predation.Le Mali est un pays en voie de démocratisation et non un pays democratique.Pour qu’un pays soit démocratique, il faut le respect de deux principes fondamentaux:
    1)le mode d’accesion au pouvoir par la voie des urnes,c’est la porte d’entrée en démocratie.
    2)les dirrigeants élus doivent prendre la meme orientation que le peuple et doivent s’atteler à la safisfaction de leurs aspirations(raison meme de leur election),c’est la substance meme de la démocratie.

    Au Mali il y’a des concours de beauté et non des elections.

  6. je pense que la classe politique devait se taire dans cette situation.
    c’est elle qui a fait le cout d’eatat et non la junte.
    si on avait une opposition forte on en serait pas là.
    leur democratie se limite à chercher leur par de gâteau au lieu de constituer un contre poids du régime pour le peuple.on peut dire aujourd’hui que le peuple malien est pris en otage par leurs propres elus.
    ils ne denoncent rien,ne s’opposent à rien chaque fois que leur part de gâteau est garantie.
    La constitution du Mali c’est de Kayes à Kidal quel est le parti, ou le chef de parti qui peut aller tenir un meeting au Nord.
    qu’ils laissent les gens travailler ces soient disant démocrates qui pratiquent que la démocratie de leurs interêts.

  7. Madani… Taka boyé… 😛 😛 😛

    Classe politique… classe politique… C’était tous des affairistes. Tous ont mangé à la table de ATT.

    Maintenant, Cheick Modibo Diarra ne doit accepter de travailler qu’avec des hommes sans histoire. Des hommes propres.

    Place aux jeunes… 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀 😀

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