Edito : La liberté d’opinion est constitutionnelle…

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La conférence de presse organisée par l’« Appel Citoyen pour la Réussite de la Transition » (ARCT FASO KA WELE), avant-hier lundi à la Maison de la Presse (MP), s’est transformée en une bataille rangée entre les partisans d’Issa Kaou Djim et des individus qui ont surgi de nulle part,  pour saboter la rencontre. L’ancien vice-président déchu du Conseil National de la Transition (CNT) a dû se soustraire des lieux  par une porte de secours. Au terme  des  affrontements,  des vitres de l’immeuble  sont éclatées et des chaises  complètements endommagées. Si l’on ne déplore pas de perte en vie humaine, on dénombre  des blessés. Pourquoi est-on arrivé  à un  tel degré de  violence lors d’une rencontre politique ? En l’occurrence à la MP, un Haut Temple de la liberté d’opinion et d’expression ?

Des sources indiquent que l’ex Porte-Parole du M5-RFP s’apprêtait à proférer une vive déclaration à l’encontre des Autorités de la Transition. Est-ce donc cela la cause du tohu-bohu que la Maison de la presse a connu, ce lundi 20 février ? Sinon, qui sont donc les commanditaires de ce désordre ? De simples citoyens agacés par son discours politique inconstant ? Quoi qu’il en soit, était-il vraiment necessaire de passer  par  la violence  pour  empêcher  M. Djim de boucler sa conférence de presse ?

L’ex Porte-Parole du M5-RFP se vante,  depuis un moment,  d’être  l’un des principaux opposants de la Transition en cours. Lorsqu’il passe sur les plateaux de TV et les antennes radios, il ne cesse d’affirmer  n’avoir plus peur de la prison pour avancer ses idées et invite ses fans d’afficher la même aptitude. Après sa traversée du désert (due à sa courte  incarcération), l’ancien protégé de Mahmoud Dicko a  ainsi choisi  de passer  à l’offensive politique. Alors, il  s’obstine à  montrer à l’opinion nationale et internationale  qu’il continue d’exister. Ainsi s’oppose-t-il  systématiquement à toutes les décisions et initiatives prises par les Autorités de la Transition. Dans sa dynamique, il n’épargne plus le Chef de l’Etat qu’il adulait auparavant. En politique, tout cela est de bonne guerre. Mais ces faits et gestes respectent-ils  vraiment  les principes démocratiques ?

De notre point de vue, Kaou Djim n’est ni un démocrate encore moins, un homme politique. C’est un simple phénomène politique qui a existé. Ainsi, il ne peut  en aucun cas incarner  le système  démocratique au Mali. Pour la simple raison qu’il n’a jamais  cherché à respecter  les principes basiques de la démocratie. Dans ses activités  (politiques ?), il n’a de respect pour  la chose publique encore moins pour  les autres acteurs politiques.  Sans compter que c’est un homme qui méprise la presse (garante de tout système démocratique) ainsi que les hommes et femmes qui l’animent. Actuellement en déclin, l’ancien protégé de Mahmoud Dicko  serait certainement au  service d’hommes politiques plus aguerris,  pour nuire à la Transition.

Toutefois, le sieur Kaou Djim  ne mérite pas le sort que l’on essaye de lui réserver : lui faire taire par la terreur. Nous, Hommes de medias, ne pouvons cautionner cela. D’autant que, comme tout citoyen malien lambda, la Constitution malienne de 1992  (encore en vigueur)  lui garantit  la liberté d’opinion. Cela, dans son article 4 qui stipule : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion, d’expression et de création dans le respect de la
loi ».  C’est  pourquoi  nous, Hommes de medias, ne pouvons cautionner qu’un individu soit privé de ce droit fondamental.

A cet effet,  nous ne nous  lasserons  jamais d’alerter, toutes les fois que nous estimons qu’un individu est menacé dans l’exercice de sa liberté d’opinion. Au-delà donc  de la personne d’Issa Kaou Djim, nous invitons l’Etat malien de  fortement  œuvrer afin que tous les citoyens puissent  pleinement jouir de la liberté d’opinion. Tant,  c’est une liberté constitutionnelle, chèrement acquise  au prix du sacrifice humain.

Gaoussou Madani Traoré

 

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