Faits divers, Lafiabougou : La voleuse était la cuisinière

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    Notre histoire du jour est une illustration parfaite que les faits étonnants ne manquent pas à Bamako et ses environs. Elle se rapporte à une histoire de vol de plats étonnante et spectaculaire. Les faits concernent une restauratrice qui s’est enfuie avec le repas du soir des convives, lors d’une cérémonie de mariage dont elle assure la préparation des mets. Le moment et le lieu de ce vol sont la preuve qu’à Bamako, les voleurs ne reculent devant rien pour obtenir ce qu’ils convoitent.

    À Lafiabougou, où les faits se déroulent, la cuisinière que nous désignons par « Mah » était connue de tous pour ses plats succulents qu’elle offrait, lors des cérémonies sociales. Mais derrière cette apparence de cordon bleu, se cache une authentique voleuse. « L’habit ne fait pas le moine, mais le moine se reconnaît par son habitude », at-on coutume de dire. La dame Mah semble faire partie de ceux à qui s’adressent à cette maxime.

    Elle n’a pas hésité une seconde à dérober tout le dîner fait d’ignames et qui n’attendait que d’être servi aux convives d’un mariage. Quelle mouche l’a piquée pour qu’elle pose un acte pareil ? D’après nos sources, Mah est une cuisinière compétente qui offre souvent ses services dans les cérémonies sociales (mariages, baptêmes, décès, etc).

    Tous ceux qui l’ont connu jurent sur ce constat indéniable. Connue et reconnue comme telle, la dame était toujours sollicitée pour ces événements sociaux surtout par ses proches. Il faut préciser que la jeune dame tient en parallèle de ses activités de cuisinière, un restaurant. Ce qui a mis au grand jour son sale caractère qu’elle avait longtemps dissimulé. Du moins, s’il faut croire nos sources.

    Les mêmes personnes précisent qu’elle serait à sa première fois. Qu’à cela ne tienne, une fois n’est pas coutume, dit-on. Au quartier extrait, où elle a sévi, notre dame avait eu le privilège d’assurer la préparation des plats d’une cérémonie de mariage. C’était celui d’un particulier, nous at-on dit. Nous étions un dimanche, jour de mariage par excellence à Bamako, comme le chante le duo de chanteurs Amadou et Mariam. Ce jour-là, comme dans ses habitudes, elle a assuré la cuisson dans plusieurs grosses marmites de cette famille X.

    La journée passée et tout allait bien jusqu’au soir. Il est de coutume dans les cérémonies de mariage que le dîner soit de la fête. Le plus souvent, le choix tombe sur du Spaghetti communément appelé « macaroni » ou de l’igname. Dans notre cas, c’est ce dernier tubercule que la cuisinière du jour a mis sur le feu. Les choses sont allées ainsi.

    Intention de vol – Aucun des témoins n’a pu dire exactement à quel moment la dame Mah a décidé de jouer son coup. Bizarrement, elle n’a laissé rien paraître ni dans son comportement encore moins dans son intention. Apparemment, elle avait soigneusement préparé son coup et tout laissé croire qu’elle a joué sur l’inattention de son entourage. La suite des faits prouvea que Mah avait d’autres projets pour le mets qu’elle concoctait si bien. Il s’est avéré qu’elle n’attendait que la fin de la cuisson pour mettre son plan en exécution. Elle s’est mise à la tâche tout en surveillant ses arrières. Histoire de se préparer à toute éventualité pour son funeste plan.

    Quelques heures de cuisson ont suffi à Mah, qui au lieu de servir le repas aux invités, préparé dans une marmite d’une cinqquantaine de kilos, le transborda dans un grand récipient. Sans laisser le temps au plat chaud de se refroidir, elle engagea la seconde partie du mets pour achever son œuvre. Mais avant, elle prend le soin de se servir d’une tasse de la famille voisine où la cuisson avait eu lieu, comme c’est généralement le cas dans les cérémonies sociales.

    Une fois cela fait, Mah a quitté précipitamment cette cour, où le repas est cuisiné pour emprunter un taxi avant de s’y engouffrer alors que la nuit était déjà tombée. Pendant ce temps, l’impatience se ressentait parmi les convives qui avaient fortement faim aussi bien que les membres de la famille. Le temps passa encore sans que la dame Mah connue pour sa poctualité ne donne de signe. « Ventre affamé n’a point d’oreille », dit-on. Las d’attendre, un membre de la famille s’est rendu dans la cour, où le repas était cuisiné pour s’enquérir de ce qu’il se passait.

    Ce « vérificateur » improvisé fit un constat des plus amères. Seule la louche trainait dans la grosse marmite au milieu de la cour à côté des braises de charbon refroidies. Il a suffi ce triste constat pour qu’il comprenne la situation. Il sera informé du départ de la cuisinière par un membre de cette cour. Stupéfait de ce qu’il venait de constater, il ne s’est plus donner la peine de la rechercher.

    Il ressort de la cour l’air abattu. Et tout ce qu’il put faire, ce fut d’informer la maisonnée de la mauvaise nouvelle. La suite de l’histoire ne dit pas si la cuisinière d’un autre genre a été recherchée et retrouvée par ses employés, mais il est clair que la cérémonie qui avait si bien débutée s’est achevée par une fausse note.

    Anta CISSÉ

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