Afrique du Sud : les protagonistes de l’ANC ont-ils touvé un terrain d’entente ?

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Jacob Zuma a donné son feu vert à une enquête portant sur le fonctionnement des services fiscaux (photo d'archives). © PHILL MAGAKOE / AFP
Jacob Zuma a donné son feu vert à une enquête portant sur le fonctionnement des services fiscaux (photo d'archives). © PHILL MAGAKOE / AFP

Depuis l’avènement de Cyril Ramaphosa au poste de président de l’ANC en décembre, les discussions autour de la démission de Jacob Zuma, actuel président de l’Afrique du Sud et membre de l’ANC, n’ont cessé d’envenimer les esprits. Ce dernier est jugé comme une épine dans le pied au sein de l’ANC (Congrès National Africain), principal parti politique créé juste à la fin de l’apartheid en 1994. Les membres du parti devraient se rencontrer pour discuter du sort de Zuma hier mercredi, mais cette date fut repoussée tardivement dans la nuit du mardi.

 Plusieurs charges d’accusations pèsent surZuma qui risque d’ailleurs de subir une poursuite judiciaire une fois qu’il sera démis de ses fonctions de président de la République. Nous savons que c’est la raison fondamentale pour laquelle il avait voulu faire occuper la présidence du parti par son ex-épouse NGosazanaDlaminiZuma. La victoire de cette dernière lui assurait sa propre réélection aux présidentielles de 2019. Mais heureusement ou malheureusement que celle-ci fut évincée par Cyril Ramaphosa qui devint le principal adversaire de Zuma.

Hier, mercredi 7 février, les membres de l’ANC devraient se regrouper pour discuter de la démission de Zuma. Ils trouvent qu’il faut le faire partir pour sauver l’honneur du pays et du parti du père de leur démocratie, Nelson Mandela. L’objectif de cette rencontre était de forcer Zuma à la démission. Par ailleurs, comme un coup de foudre, le mardi soir dans la nuit, la date de cette rencontre fut repoussée aux 17 et 18 février. Il aurait eu une « discussion fructueuse » entre Zuma et Ramaphosa. Jusque-là, d’autres raisons n’ont pas été évoquées. Zuma aurait-il accepté de démissionner ? Aucune réponse certaine. En tout cas, il serait prudent pour lui de le faire s’il ne l’a pas encore envisagé pour éviter de détruire plusieurs années de construction démocratique.

Il convient quand même de comprendre que cette situation Zuma divise profondément l’ANC. Les pro-Zuma désirent que le président soit laissé pour qu’il achève son mandat en toute quiétude en 2019, alors que les adversaires sont pour une démission anticipée du chef de l’État. Cette situation, si elle n’est pas rationnellement gérée risque de faire sombrer ce pays dans une pure crise humanitaire qui fera rappeler au temps de la crise anti-apartheid dont l’acteur principal était Nelson Mandela, fondateur de l’ANC.

Fousseni TOGOLA

 

 

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