Le Kremlin estime que les négociations de paix avec l'Ukraine sont en "pause"

Le Kremlin a estimé vendredi que les négociations de paix avec Kiev étaient en "pause", le président ukrainien assurant pour sa part que l'objectif de son homologue russe restait d'"occuper toute l'Ukraine".

13 Sep 2025 - 10:05
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Le Kremlin estime que les négociations de paix avec l'Ukraine sont en "pause"
Photo prise et fournie par la présidence ukrainienne le 12 septembre 2025, montrant le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) et le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski, à Kiev ( UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / Handout )

En quête depuis des mois d'une issue rapide au plus grave conflit en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, le président américain Donald Trump a prévenu que sa patience à l'égard du dirigeant russe Vladimir Poutine s'épuisait "rapidement".

Parallèlement, la Russie et le Bélarus, son fidèle allié, ont entamé vendredi des exercices militaires conjoints qui suscitent l'inquiétude de leurs voisins membres de l'Otan, quelques jours après l'intrusion sans précédent de drones russes sur le territoire polonais qui a poussé l'alliance occidentale à annoncer le renforcement de son flanc est.

Trois ans et demi après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, qui a fait des dizaines voire des centaines de milliers de morts et déplacé des millions de personnes, les combats et les frappes se poursuivent sans relâche.

Les tentatives de trouver une issue diplomatique au conflit ont pour l'heure échoué, tant les positions de Moscou et de Kiev sur la fin de la guerre, les modalités d'un cessez-le-feu ou d'une rencontre entre leurs deux dirigeants sont diamétralement opposées.

Face à ce constat, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé vendredi qu'"on peut plutôt parler d'une pause" dans les négociations, même si une reprise est possible.

"On ne peut pas voir la vie en rose et s'attendre à ce que le processus de négociation donne des résultats immédiats", a-t-il ajouté lors d'un briefing.

- "Escalade déstabilisatrice" -

Pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, Vladimir Poutine veut "occuper toute l'Ukraine" et ne s'arrêtera pas tant que son but ne sera pas atteint, même si Kiev acceptait de céder certains de ses territoires dans le cadre d'un accord de paix.

Il a appelé les Occidentaux à faire pression sur la Chine pour qu'elle use de son influence auprès de la Russie afin de mettre fin à la guerre.

Donald Trump a lui évoqué la possibilité de sanctions à l'égard de la Russie, faute d'avancée, sans une nouvelle fois s'y engager fermement.

Volodymyr Zelensky demande à rencontrer son homologue russe pour débloquer la situation, ce que le Kremlin a pour l'heure rejeté.

La Russie, qui occupe environ 20% de l'Ukraine, réclame que celle-ci lui cède cinq régions et renonce à intégrer l'Otan. Kiev refuse et réclame le déploiement de troupes occidentales pour se protéger, idée que la Russie juge inacceptable.

Nouvelle source d'escalade, l'intrusion d'une vingtaine de drones dans la nuit de mardi à mercredi dans l'espace aérien polonais a suscité une vive émotion en Pologne et été qualifiée de provocation par les pays occidentaux.

La Russie a démenti avoir visé la Pologne et accusé Varsovie, qui a dû mobiliser ses avions et ceux de ses alliés de l'Otan pour abattre certains des drones, de n'avoir pas présenté d'éléments prouvant que les engins étaient russes.

L'Otan a annoncé vendredi le renforcement de la défense de son flanc est, avec des contributions de plusieurs pays de l'Alliance atlantique, "notamment le Danemark, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et d'autres", a expliqué son secrétaire général Mark Rutte.

Au siège de l'ONU à New York, la Pologne et une quarantaine de ses alliés ont appelé vendredi Moscou à éviter de nouvelles "provocations", avant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité demandée par Varsovie.

"Les actes irréfléchis de la Russie" sont "une escalade déstabilisatrice qui rapproche toute la région d'un conflit plus qu'à aucun autre moment ces dernières années", a déclaré à la presse le ministre polonais adjoint des Affaires étrangères Marcin Bosacki, lisant une déclaration au nom d'une quarantaine de pays, dont les 26 autres de l'UE, l'Ukraine, les États-Unis, le Japon et le Canada.

- Manoeuvres près de l'UE -

Dans ce contexte de tensions, la Russie et le Bélarus ont lancé vendredi leurs grandes manœuvres militaires baptisées Zapad-2025 ("Ouest-2025", en référence au fait qu'elles se déroulent dans l'ouest de l'alliance russo-bélarusse).

Elles se tiennent jusqu'à mardi au Bélarus et en Russie ainsi qu'en mer de Barents et mer Baltique. Une partie a lieu dans la région bélarusse de Grodno, proche de la Pologne et de la Lituanie, selon Minsk.

Moscou et Minsk ont nié tout but offensif, mais la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, pays membres de l'Otan et voisins du Bélarus, ont restreint le trafic aérien.

La Pologne a aussi fermé sa frontière avec le Bélarus et affirmé que quelque 40.000 soldats devraient être présents près de cette zone pendant les manoeuvres.

L'Otan a en revanche dit ne voir aucune "menace militaire immédiate" posée par ces exercices.

AFP 12/09/2025

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