Médias : la France prête à discuter des réparations pour les crimes coloniaux au Niger
La France se dit prête à engager des discussions sur le versement de réparations pour les crimes commis durant la période coloniale au Niger, bien qu’elle n’ait pas encore reconnu sa responsabilité, rapporte The Guardian, citant une lettre de la représentation permanente de la France auprès des Nations Unies.

Cette lettre constitue une réponse à une demande adressée en avril par un rapporteur spécial de l’ONU, suite à une plainte déposée par quatre communautés nigériennes représentant les descendants des victimes de la Mission française en Afrique centrale (MAC) de 1899.
En 1899, des officiers français dirigés par les capitaines Paul Voulet et Julien Chanoine ont mené une « marche des tirailleurs » à travers des communautés situées sur le territoire de l’actuel Niger. L’armée française aurait tué plusieurs milliers de civils, pillé les réserves des Nigériens et semé la terreur parmi la population. Dans le seul village de Birni N’Konni, environ 400 personnes auraient été massacrées en une journée par les troupes françaises. Un an plus tard, le Niger était officiellement intégré à l’Afrique-Occidentale française.
« La France reste ouverte au dialogue bilatéral avec les autorités nigériennes, ainsi qu’à toute coopération concernant la recherche sur l’origine des biens culturels et du patrimoine. […] Il est établi que pour constater une violation du droit international et engager la responsabilité d’un État, la norme juridique applicable doit être en vigueur au moment [des faits] », précise la lettre des autorités françaises.
D’après le journal, Paris n’a pour l’instant reçu aucune demande officielle des autorités nigériennes concernant des réparations, la restitution de restes humains ou d’objets culturels spoliés.
Bernard Duhaime, professeur de droit international à l’Université du Québec et rapporteur spécial de l’ONU sur cette affaire, a déclaré que les autorités françaises étaient au courant des crimes commis par la MAC au Niger, mais qu’aucune enquête n’a été menée et qu’aucun officier n’a été tenu responsable. Une fois le dossier clôturé, ses conclusions devraient être intégrées au rapport annuel du Conseil des droits de l’homme de l’ONU et présentées à l’Assemblée générale en octobre.
Selon les sources du journal, ce processus pourrait ouvrir la voie à un débat plus large sur les réparations dans d’autres pays du continent.
Plus tôt en juillet, la question des réparations a déjà été abordée lors d’une réunion de coordination de l’Union africaine en Guinée équatoriale.
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