Assises nationales sur l'occupation du nord du Mali : A l'écoute des habitants des régions occupées pour la sortie de crise

Hier et avant-hier, la Coalition pour le Mali a tenu à l'hôtel de l'Amitié les assises nationales sur l'occupation des régions du nord du Mali. Ces assises ont réuni des participants venus de toutes les régions du Mali, plus particulièrement des régions sous occupation de groupes armés, des membres d'organisations nationales comme la Copam, le FDR, la CSM, l'ADPS, IBK-Mali 2012, la Cafo, la Fénacof, mais aussi le corps diplomatique accrédité dans notre pays. L'objectif visé était de donner la parole aux martyrs du Nord, ceux qui vivent dans leur corps et âme la tragédie des assaillants, et qui les connaissent mieux que quiconque, afin d'obtenir de ces populations locales des solutions de sortie de crise. [caption id="attachment_57118" align="alignleft" width="310"] Tiéblé Dramé[/caption] Ces assises nationales ont donc permis de créer, pour la première fois depuis le début de l'occupation, un espace de dialogue où les représentants des forces vives des régions occupées ont pris la parole pour relater leur vécu sous l'occupation et formuler eux-mêmes des propositions de sortie de crise. Il s'est agi aussi de débattre du rôle et de la place de la religion ; examiner  la relation à l'Etat central ; projeter la place des populations et des communautés dans le Mali post-crise. Il a également été question d'analyser la nouvelle situation créée par l'occupation et la résistance interne et proposer des solutions qui conduiront à la restauration de la paix, de la stabilité, de la cohésion intercommunautaire et au recouvrement de l'intégrité du territoire national. A travers ces assises, la Coalition pour le Mali dispose désormais de témoignages, d'informations, d'analyses et des propositions de sortie de crise de ceux-là mêmes qui subissent l'occupation et qui y résistent. Et elle pourra mettre à la disposition de l'Etat ces propositions de sortie de crise. Dans son discours d'ouverture des travaux, le vice-président de la Coalition pour le Mali, Tiébilé Dramé, n'a pas manqué de planter le décor peint de la situation qui prévaut dans notre pays depuis plusieurs mois : " La rébellion, les rébellions, l'effondrement de l'armée, le coup d'Etat, l'effondrement de l'Etat, la partition du pays, le joug implacable des groupes islamo-terroristes, les exécutions sommaires et les exactions de type barbare, les 450 000 réfugiés ou déplacés internes et par-dessus tout, notre impuissance en tant que nation à enrayer la descente vers l'abîme". Pour Tiébilé Dramé " le temps qui nous sépare d'une éventuelle action militaire doit être mis à profit pour explorer les possibilités, toutes les possibilités de dialogue avec les groupes armés maliens quelles que soient leurs obédiences. Ils sont nos compatriotes. Notre main tendue ne doit pas se refermer ". En revanche, dit-il, " les seigneurs de guerre étrangers doivent quitter le Mali ; les gouvernements de leurs pays d'origine et la communauté internationale doivent nous aider à les chasser ". Et Tiébilé Dramé de si bien conclure en ces termes : " Aujourd'hui, plus que jamais, ce pays a besoin d'être rassemblé au Nord comme au Sud, à l'Est comme à l'Ouest afin que tous ensemble nous prenions notre part dans la lutte contre l'occupation et pour la réunification de la patrie, car voyez-vous, le Mali peut tanguer, et Dieu sait qu'il tangue ces temps-ci, mais le Mali ne sombrera pas ". Ces assises font suite à la mission que la Coalition pour le Mali avait envoyée en mi-août sur le terrain. A cette mission, des leaders de mouvements de jeunes et de comités de crise avaient proposé à la Coalition, la tenue de fora pour discuter des réalités de l'occupation et esquisser des solutions de sortie de crise. La coalition vient de réaliser ce vœu ardent. Nous y reviendrons dans notre prochaine parution.   Mamadou DABO