Transition malienne : La conquête de Koulouba tue la reconquête du nord Intérêts personnels, règlements de compte, positionnements politiques, etc... Au Mali l'opportunisme a pris le dessus sur le patriotisme !

30 Nov 2012 - 07:44
30 Nov 2012 - 07:44
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Au Mali l’opportunisme a pris le dessus sur le  patriotisme ! Pour des intérêts personnels, des règlements de compte qui ne disent pas leur nom et des positionnements politiques pour le contrôle de l’appareil d’un Etat qui n’existe plus que de nom, parce que menacé de disparition si on n’y prend garde. Les autorités de la transition continuent à briller par leur amateurisme et le blocage est inévitable. [caption id="attachment_86375" align="alignleft" width="350"] Cheick Modibo Diarra[/caption] Le feuilleton à la malienne continue. Malgré que le pays soit plongé dans une guerre qui ne dit pas son nom, les autorités intérimaires tergiversent et  risquent de plonger le pays, dans les jours à venir, dans d’autres crises qu’elles mêmes ont provoquées. Aujourd’hui le malaise  est trop profond entre le pouvoir ‘’primatorial’’ et celui de Koulouba. La dernière pomme de discorde est le renvoi par ce dernier des concertations nationales pourtant programmées et planifiées par le premier.  Or, votre journal avait conseillé, il y a deux semaines, de sursoir à ses assises qui sont inutiles, coûteuses et malvenues. L’unique priorité aujourd’hui étant de donner la possibilité à notre armée de reconquérir les territoires occupés du pays. Mais, pour l’heure, le Président Diondounda Traoré et le Premier ministre Cheick Modibo Diarra sont  malheureusement engagés  dans une guerre sans merci pour le contrôle du pouvoir et la sauvegarde d’intérêts personnels ou claniques inavoués. En période de guerre le patriotisme  exige de tous, mais surtout des dirigeants de l’Etat, de mettre la patrie au-dessus de toute autre considération. Ce que semble malheureusement ignorer les autorités de la République qui ne ratent aucune occasion pour se donner en spectacle. Le vin est tiré il faut le boire. Le Mali ne peut pas prendre aujourd’hui le risque de se mettre  à dos la communauté internationale. Si, avant le retour à l’ordre constitutionnel, la tenue de  la convention nationale était nécessaire pour choisir les dirigéants organes de la transition; maintenant  elle ne l’est plus. Donc l’objectif était de permettre à  notre peuple, en toutes circonstances,  de décider souverainement de la conduite des affaires nationales. Cette  initiative louable de la junte a été torpillée par la Cédeao au profit de la légalité constitutionnelle et de l’accord cadre.  Vouloir tenir ces assises à l’heure actuelle, c’est engager le pays dans une voie de division et d’accentuation des déchirements de la classe politique au grand dam du contribuable malien. Ces concertations dites nationales n’apporteront aucune solution à la souffrance des populations déplacées ni aux refugiés,  encore moins aux assiégés des territoires nord du pays. Au moment où la seule perspective  acceptable par tous les maliens, c’est la récupération du nord et la justice pour les victimes, tout le reste peut attendre des jours meilleurs. Mais nos hommes politiques ne l’entendent pas de cette oreille, leur agenda caché faisant de l’organisation des élections et le positionnement de leurs états major politiques dans les hautes sphères de l’Etat, leur seule priorité du moment. Et c’est cette triste image que le PM et le Président intérimaire ou transitoire Dioncounda sont entrain de renvoyer aux observateurs du monde. Si ce n’est pas l’amateurisme qui est entrain de s’exprimer au haut sommet de l’Etat, comment comprendre que le PM met en place une commission nationale d’organisation des assises, cette même commission fixe une date avec à la clé des affiches publicitaires et des communiqués diffusés pour annoncer l’événement, le Président Dioncounda arrête tout d’autorité et renvoie la tenue de la convention a une autre date à travers un communiqué signé par lui-même et lu à l’ORTM sans invoquer les raisons profondes de ce énième report. A titre de rappel cette fameuse concertation est à son sixième report (1er avril, après le 6 avril, ensuite le 15 avril, puis le 21 mai, le 26 novembre, le 8 décembre) et toujours boycottée soit par Dioncounda, soit par Cheick Modibo, si ce n’est pas le FDR qui boude. Cette nième cacophonie au sein de l’exécutif cache mal le malaise entre nos dirigeants.  Autre chose, cela fait bientôt plus de deux semaines que le gouvernement n’a pas tenu son traditionnel conseil des ministres des mercredis au motif qu’il n’ya pas de question urgente à l’ordre du jour. No comment ! Tout est fait pour ridiculiser le PM devant les maliens. Pour atteindre cet objectif, les révolutionnaires milliardaires de mars 1991 ne lésinent pas sur les moyens. Ils  en viennent même à tenter un rapprochement avec Kati, leurs meilleurs ennemis, histoire de noyauter les concertations nationales prévues probablement du 11, 12 et 13 décembre 2012 pour un contrôle sur la Transition. Donc la commission d’organisation que dirige M. Oumar Kanouté, non moins chef de cabinet du PM, dont les explications empruntées n’ont convaincu personne, se trouve présentement dans un dilemme parce qu’il n’a pas pu mobiliser les maliens autour de la table; et si le Pr Diondounda y arrive, s’en sera fini pour lui et son mentor. On ne fait pas la politique en montrant des biceps, mais en usant de subtilité et de stratégie. Aliou Badara Diarra

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