80è session de l'Assemblée générale de l'ONU : Le Premier ministre Abdoulaye Maïga fait résonner la voix de l'AES
Le Chef du gouvernement a expliqué que sous l'impulsion des trois Chefs d'État de la Confédération AES, les Forces de défense et de sécurité des trois pays membres sont portées par un engagement commun et une mutualisation des efforts pour endiguer le terrorisme. Le Général de division, Abdoulaye Maïga, a également fustigé l'attitude des États accusés de sponsoriser le fléau dans le Sahel

Les ressortissants de l'Alliance des États du Sahel (AES) établis aux États-Unis ont annoncé la couleur trois heures avant l'intervention du Premier ministre, vendredi dernier, à la 80ème session de l'Assemblée générale des Nations unies. Une centaine de personnes constituées de Maliens, Burkinabè, Nigériens, de la diaspora des trois pays et d'autres nations africaines étaient rassemblées à quelques mètres du jardin du siège de l'ONU et de The Trump World Tower, l'imposant immeuble du président américain, Donald Trump pour manifester leur soutien à la Confédération de l'AES.
Les manifestants brandissaient les drapeaux du Mali, du Burkina Faso et du Niger et celui de l'AES. De l'intérieur du jardin du siège de l'ONU, on pouvait apercevoir certains manifestants scander des chansons à la gloire des présidents, le Général d'armée Assimi Goïta du Mali, le Général d'armée Abdourahamane Tiani du Niger et le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso. Pendant ce temps d'autres esquissaient des pas de danse sous l'œil vigilant des policiers et des passants dont certains s'arrêtaient quelques minutes pour admirer le spectacle.
Le Premier ministre Abdoulaye Maïga fera son apparition dans la salle de l'ONU vers 14h 15 locales (19h 15 GMT). Trois quarts d'heure plus tard la présidente de séance l'appela à la tribune sous les ovations de la salle où l'on notait la présence remarquée des délégations nigérienne et burkinabè.
Le Chef du gouvernement commencea son allocution par les salutations des pères fondateurs de la Confédération de l'AES, à savoir le Général d'armée Assimi Goïta, le Général d'armée Abdourahamane Tiani et le Capitaine Ibrahim Traoré et celles du peuple de l'AES «plus que jamais déterminé à se libérer du jeu de l'impérialisme et à réaliser son auto-détermination dans un esprit panafricaniste». Le décor était planté. «Le thème de cette 80è session de l'Assemblée générale, à savoir Mieux ensemble, plus de 80 ans au service de la paix, du développement et des droits humains est d'une importance toute particulière pour les états de la Confédération de l'AES. Oui, la paix, l'entraide, le développement et la préservation des droits humains demeurent les principaux objectifs, voire la raison d'être des Nations unies. Hélas, ces objectifs essentiels n'ont jamais été autant ébranlés dans le monde et au Sahel, précisément du fait essentiellement des groupes armés obscurantistes instrumentalisés et soutenus par les sponsors étatiques étrangers», martèle le Général de division Abdoulaye Maïga. La salle applaudit, AES, AES, AES, lance une femme, vêtue d'une tenue traditionnelle africaine.
Sous l'impulsion de nos trois Chefs d'État, les Forces de défense et de sécurité des trois pays de la Confédération A travaillent étroitement dans un élan de collaboration et de complémentarité sans précédent et sont portées par un engagement commun et une mutualisation des efforts pour endiguer le fléau du terrorisme, a insisté le Premier ministre, avant de fustiger l'attitude des États accusés de sponsoriser le terrorisme au Sahel. « À la différence de certains États qui ont ouvert des couloirs de passage sur leurs territoires aux terroristes, en vue d'attaquer d'autres pays ou d'offrir leurs territoires comme base arrière, les pères fondateurs de l'AES par engagement panafricaniste et dans le souci de préserver les intérêts de leurs populations, ont décidé de sécuriser leurs pays, tout en impliquant une propagation de la menace vers d'autres régions africaines voire dans le monde, effectuant ainsi un véritable travail de sécurité publique régionale et mondiale. Il ne fait l'ombre d'aucun doute que le sacrifice des vaillantes Forces de défense et de sécurité de l'AES contribue à la sécurité d'autres régions, notamment les pays situés sur la côte ouest africaine».
Et le Premier ministre de rappeler que le Mali avait saisi le Conseil de sécurité de l'ONU le 15 août 2022, en vue d'une réunion afin que le Mali puisse fournir des preuves irréfutables du soutien de la France aux activités terroristes, mais jusque-là, la requête est demeurée sans suite» alors que les actions de sabotage continuent à divers niveaux». Il est grand temps que la conscience mondiale se réveille et que les institutions internationales prennent leur part de responsabilité, en réponse véritable à la crise de détresse des peuples opprimés qui revendiquent leur souveraineté, a répété le Chef du gouvernement.
Engagements à coopérer avec l'ensemble des États et organisations partenaires-Dans le domaine de la coopération internationale, le Général de division Abdoulaye Maïga a réitéré l'engagement de la Confédération AES à coopérer avec l'ensemble des États, des organisations régionales et internationales partenaires qui respectent sa souveraineté, ses choix politiques souverains, ses responsabilités en matière sécuritaire, de lutte contre le terrorisme, de développement économique et social et ce, dans le cadre d'un partenariat gagnant-gagnant pour la réalisation des aspirations de ses populations. Outre les efforts de sécurisation pour le retour de la paix dans nos pays, les gouvernements de la Confédération AES s'attellent à la mise en œuvre d'une stratégie globale et intégrée, qui inclut des mesures politiques, de développement économique et social, de justice sociale et de réconciliation. La Confédération AES a choisi la voie de l'audace et de la souveraineté et fonde ses ambitions de développement sur des atouts indéniables, à savoir un territoire de 2,8 millions de kilomètres carrés et une population de 76 millions d'habitants, dont la majorité est composée de jeunes. S'y ajoute une diaspora forte, engagée et agissante, des terres fertiles, de nombreux cours d'eau, des sources d'énergie et des réservoirs en ressources minières parmi les plus importantes du monde.
Appropriation nationale du processus de paix-Au plan national, a indiqué le Premier ministre, le Mali dans sa quête de paix et de stabilité durable et conformément aux aspirations de ses populations, exprimées lors du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation, a adopté une Charte pour la paix et la Réconciliation nationale. Ce document, soulignea-t-il, est le fruit d'un processus participatif inclusif et est axé sur le dialogue et la concertation entre les Maliennes et les Maliens de toutes les couches socio-professionnelles et de la diaspora. «La Charte pour la paix et la réconciliation nationale incarne notre détermination à renforcer l'appropriation nationale du processus de paix au Mali. Elle s'appuie sur nos réalités, nos valeurs traditionnelles et nos mécanismes endogènes de règlement des différends afin de se tourner résolument vers un avenir partagé et prometteur».
Après l'allocution du Premier ministre devant l'Assemblée générale de l'ONU, des Maliens et des ressortissants de la Confédération AES se sont retrouvés à l'hôtel de la délégation malienne pour exprimer leur fierté et rendre hommage aux trois présidents de l'AES. Malheureusement, ils n'ont pu voir le Général de division Abdoulaye Maïga qui avait rendez-vous avec la vice-secrétaire générale de l'ONU, Mme Amina Mohammed. Les entretiens entre les deux personnalités ont porté essentiellement sur les défis sécuritaires en Afrique de l'Ouest et la poursuite des programmes de développement au profit des pays du Sahel.
Envoyé spécial
Soulemane Bobo TOUNKARA
Quelle est votre réaction ?






