ATT à la traditionnelle conférence de presse du 8 juin : « En 2012, il n’y aura pas de transition ni par moi ni par quelqu’un d’autre »

Décalée du 8 au 12 juin pour raison de voyage du président de la République, la traditionnelle conférence de presse pour l’an IV du second mandat du chef de l’Etat a eu lieu hier dimanche 12 juin à Koulouba. Comme d’habitude, le président Touré a touché à tous les sujets d’intérêt national (présidentielle de 2012, l’Assurance maladie obligatoire, fichier électoral…). Il a aussi et surtout écarté toute question de transition « ni par lui ni par quelqu’un d’autre ».

Le président de la République,  Amadou  Toumani Touré, a-comme d’habitude-respecté la tradition avec la tenue à Koulouba de la conférence de presse avec les hommes de médias. Au cours de son entretien avec la presse, le président Touré a coupé cours à une rumeur relative à toute éventuelle transition en 2012 pour mieux organiser les élections. «  Les élections auront bel et bien lieu. Et je  céderai le pouvoir le 8 juin 2012 comme prévu. La semaine prochaine, il y aura un  conseil des ministres extraordinaire qui sera uniquement consacré aux réformes institutionnelles », a-t-il annoncé, sonnant ainsi le glas à une polémique entretenue par certains animateurs politiques.

Les réformes institutionnelles auront bel et bien lieu
Tout en reconnaissant que la tenue de bonnes élections dépend du choix d’un fichier, le chef de l’Etat dit attendre d’abord les conclusions du comité d’experts mis sur pied aux fins d’études pour le choix du fichier, pour trancher entre l’ancien fichier issu du Recensement administratif à caractère administratif ( Race) et un nouveau fichier élaboré à partir  du  Ravec qui n’est pas d’ailleurs exclusivement conçu pour les élections.

Devant le parterre de journalistes nationaux et étrangers, le président ATT, après avoir assuré les uns et les autres sur son état de santé, a d’abord expliqué que ses relations avec le Premier ministre sortant, Modibo Sidibé, sont au beau fixe. Il a expliqué qu’il l’a simplement remercié parce qu’il a estimé qu’il a pleinement accompli la mission qu’il lui avait confié. Il a aussi ajouté que tous ceux qui ont une ambition présidentielle ont quitté le gouvernement. « Une décision prise dans le souci d’organiser des élections libres et acceptées par tous », a-t-il précisé.

Il a par ailleurs justifié le choix de l’actuel Premier ministre, Cissé Mariam Kaïdama Sidibé par « ses compétences et ses riches expériences dans l’administration et par sa neutralité politique ».

La justice libre de faire son travail
Pour ce qui est du limogeage des directeurs financiers et du matériel (DFM), sa décision aurait été motivée par «  le constat que l’aspect financier a ravi la vedette à tous les autres ». Le matériel et la ressource humaine ont tout simplement été mis dans les oubliettes.

Naturellement, l’Amo s’est invité aux débats. Le président de la République s’est dit surpris par l’attitude de ceux qui s’opposent à cette réforme qu’il considère comme l’une de ses plus grandes réussites. Il a rappelé que ces opposants ont pourtant été associés à toutes les phases de son élaboration. «  L’Amo ne sera jamais un facteur de déstabilisation de notre pays puisque son adhésion devient désormais facultative », a-t-il assuré.

Evoquant les dossiers judiciaires, notamment les affaires d’« Air coaïne » et du « Fonds mondial », le président de la République a souligné que les enquêtes suivent leur cours « je ne m’interposerai jamais entre quelqu’un et la justice. Les instructions suivront leur cours tout en respectant les droits de la défense. Nous cherchons la vérité et non la délation », a-t-il prévenu.
Au cours de l’exercice démocratique que le président a instauré depuis 9 ans, aucun point n’a été esquivé. Des réalisations aux projets, il a beaucoup été question de développement dans les secteurs de la santé, des infrastructures, de l’éducation, de la diplomatie…
Abdoul Karim Maïga