Consensus retrouvé au sein du PDES : Que deviendront l’UMAM, l’AJCR et le Gram ?
Les assises de la première convention nationale du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) étaient annoncées pour être houleuses et menaçant l’unité et la cohésion du parti. La crainte des observateurs et acteurs de la scène politique était motivée par la guerre larvée de leadership qui avait cours au sein de ce parti créé pour sauvegarder le bilan et les acquis du président Amadou Toumani Touré. Une «guerre » qui avait poussé trois des responsables du PDES à se retrancher du parti, et à créer des structures propres sur lesquelles chacun d’eux pouvait se reposer au cas où. De fait, la convention nationale avait été souhaitée pour permettre au parti de désigner et investir son candidat à la présidentielle prévue le 29 avril 2012. Comme pour beaucoup d’autres partis politiques, deux cas de figure s’imposaient au PDES : investir un candidat issu de ses rangs ou soutenir un candidat étranger au parti. Dans les deux cas, l’aval du président ATT, parrain des «citoyens» est nécessaire et requis. Et comme au sein de beaucoup d’autres formations politiques, une partie était pressée pendant que l’autre préférait temporiser.
Ahmed Diane Séméga, en sa qualité de président du parti, semblait en être le candidat naturel. Mais son maintien dans le gouvernement, conformément aux déclarations du chef de l’Etat de débarquer tout ministre ayant de velléités présidentielles, l’exclut d’emblée. Restait la figure la plus emblématique du parti présidentiel, que certains présentent également comme le concepteur du programme PDES : Hamed Sow. Lequel est contesté par bon nombre de cadres du PDES, en raison de sa méconnaissance des réalités du pays, ayant longtemps été à l’étranger, avancent certains, parce que traînant des casseroles dont les bruits l’ont sorti du gouvernement, prétendent d’autres.
On a également prêté à Ahmed Diane Séméga de vouloir quitter le gouvernement pour, selon les uns, se présenter à la présidentielle, pour, aux dires des autres, se consacrer exclusivement à ‘l’implantation et à la consolidation de son parti afin de préparer l’après ATT.
C’est dans cette confusion que le premier vice-président du parti, Jeamille Bittar, a fait prétendre ses droits à la succession. Déniant le rôle de candidat à Hamed Sow, trouvant ambigüe la position de Séméga et ne sachant pas pour qui il roule, le président du conseil économique, social et culturel a voulu saisir la balle au rebond.
Dans la nouvelle atmosphère de suspicion, de méfiance et de défiance, par ailleurs entretenue par quelques cadres du parti, les trois premières personnalités du PDES ont chacune formé son camp. Le parti tiraillé entre au moins trois entités distinctes voire antagonistes, il n’était plus une machine électorale sûre pour personne. Reste à formaliser ces entités.
D’où la création d’associations de soutien, véritables PDES bis.
La première à voir le jour est l’Union des mouvements et associations du Mali, l’UMAM qui a comme parrain et principal instigateur Jeamille Bittar. Bien que condamnée par des cadres du parti, son initiative sera suivie de près par les créations de l’AJCR (Association jeunesse citoyenne et responsable) parrainée par Hamed Sow, et le GRAM d’Ahmed Diane Séméga. Dès lors, personne ne pouvait plus jeter la première pierre à personne. Il revenait à chacun de composer avec sa propre association, de mettre la pression et d’en rajouter au suspense. Au niveau de chacune de ces trois associations, le mot d’ordre était clair : c’est moi ou personne, et, après moi, le déluge. Autrement dit, si le parti ne m’investit pas, je quitte le PDES et je fais avec mes propres moyens humains, matériels et financiers.
Dans cette atmosphère délétère, la convention est toujours annoncée et jamais tenue. Jusqu’à ce que le président de
Mais comme personne n’est dupe, persiste cette question : qu’adviendra-t-il des associations ? Vont-elles continuer à fonctionner en marge du bureau national du PDES, c’est-à-dire chacune pour son parrain ? A l’heure de la désignation d’un candidat suivront-elles le mouvement collectif ? Rien n’est moins sûr. Certains ont la rancune trop tenace, la résignation trop difficile, et l’ambition trop démesurée pour s’en tenir à une décision de parti.
Cheick TANDINA
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