Remaniement ministériel : Ce qu’il faut comprendre

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Le gouvernement de Dr Choguel Kokalla Maïga a connu un remaniement  avec quelques réaménagements en début de week-end. Pour mieux comprendre, lisez l’analyse d’Ibrahima Sory Diabakaté.

Annoncé plusieurs fois des mois durant, le gouvernement de transition post RECTIFICATION a finalement connu son premier remaniement hier 1er juillet 2023, avec un léger réaménagement.

Timing : il a fallu attendre la tenue du référendum pour que le président Assimi se décide finalement à changer l’attelage gouvernemental en place depuis 2 ans.

Contexte : le présent remaniement ministériel intervient au moment où les autorités maliennes ont demandé et obtenu le retrait de la MINUSMA, après celui de Barkhane, Takuba et aussi le retrait du Mali du G5-Sahel, entre autres faits marquants.

Méthodologie : un remaniement opéré dans la discrétion quasi totale, prenant au dépourvu presque tous les observateurs avisés, y compris le monde des journalistes et autres informateurs des réseaux sociaux.

On sent la touche particulière du colonel Assimi Goïta, connu pour sa grande discrétion.

S’agissant de l’attelage proprement dit, on dénote la sortie d’une dizaine de ministres, notamment certains estampillés M5-RFP et deux ministres issus des groupes armées signataires de l’APR (CMA & Plateforme) et près d’une douzaine de ministres qui signent leur arrivée dans le gouvernement Choguel 2 (quelques technocrates peu connus du grand public signalés) vu que ce dernier a été reconduit à son poste de PM par le président à la stupéfaction de plus d’un (confiance renouvelée), suscitant quelques grincements de dents çà et là.

Faut-il rappeler la démission/limogeage du ministre de l’Energie, des Mines et de l’Eau intervenue le 31 mai dernier dont l’intérim était confié au ministre de l’Economie et des Finances jusqu’ici.

Quant aux portefeuilles régaliens, presque pas de changement: Défense, Sécurité et Protection civile, Affaires étrangères, Economie et Finances, Administration territoriale, etc.

Les départements ci-dessus demeurent détenus par les militaires et leurs hommes de confiance.

Pour revenir au cas des ministres représentants les groupes armées signataires de l’APR, nonobstant le départ de M. Harouna Toureh (communication) et de Mahmoud Ould Mohamed (Industrie et commerce), respectivement de la Plateforme et la CMA, Mossa AG Attaher, précédemment ministre de la Jeunesse et des Sports, récupère le ministère des Maliens établis à l’extérieur toujours au compte de la CMA.

Quant à M. Alhamdou Ag Ilyene, précédemment ministre des Maliens établis à l’extérieur, il occupera le portefeuille de la Communication au sein du nouvel attelage, au compte de la Plateforme.

Le ministre Amadou Keita, précédemment ministre de l’Enseignement supérieur, récupère le ministère des Mines.

S’il y a un cas (entre autres) qui fait couler beaucoup d’encre et de salive, c’est le départ du ministre de l’Education nationale, madame Sidibé Dédéou Ousmane, qui a abattu un travail remarquable au niveau de son département, notamment l’organisation réussie des examens de fin d’année, toutes catégories confondues.

Si pour certains ministres sortants, on peut parler d’insuffisance de résultats comme motif de limogeage, mais le cas de cette brave dame a certainement d’autres explications que le grand public ignore pour l’instant.

Bon vent au gouvernement Choguel 2 et merci à tous celles et ceux qui ont mouillé le maillot au sein de l’ancien gouvernement de transition avec souvent des budgets de fonctionnement réduits dus à la promiscuité des caisses, l’embargo de la Cedeao et l’Uemoa.

Les plus méritants d’entre les partants pourraient se voir confier d’autres responsabilités d’ici la fin de la transition.

Perspectives

Ce remaniement est un tournant décisif pour la transition qui entame ainsi son dernier virage menant à la présidentielle prévue en 2023.

Fini le temps des erreurs, du tâtonnement et des tergiversations.

L’heure est à la consolidation des acquis, aux résultats concrets et à l’application des stratégies efficaces pour relever les défis qui assaillent le pays, sans perdre de vue les trois principes guidant l’action gouvernementale, à savoir, le respect de la souveraineté, le respect des choix stratégiques et de partenariats opérés par les autorités et enfin, la défense des intérêts vitaux du peuple dans les décisions prises.

Conformément à la vision du PT Colonel Assimi Goïta, le nouveau gouvernement doit s’atteler à la matérialisation du triptyque D, à savoir Défense, Diplomatie et Développement pour le grand bonheur du peuple malien qui a tant souffert.

Au travail !!!

Ibrahima Sory Diabakaté

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4 COMMENTAIRES

  1. C’est regrettable de voir qu’on parle toujours de la souffrance du peuple malien depuis le début de cette transition, mais nous ne voyons aucun geste notoire de la part du pouvoir permettant au peuple pauvre de dire ouf! enfin. Mais que le pouvoir cesse de se méprendre, car Allah est toujours du côté des plus pauvres et quand il exerce son courroux les plus riches serons sévèrement punis à juste titre, il frappe avec un bâton à la taille des souffrances administrées aux plus pauvres par des autorités véreuses.
    Depuis la nuit des temps ce peuple malien souffre, souffre, et souffre, en période coloniale, il travaillait sans merci et il était frappé et torturé à mort par le colon.
    En période de la première République du régime socialiste de Modibo KEITA, il a été gavé de slogans mensongers et il est resté dans cette situation pendant huit ans où un régime militaire est venu avec ses menaces en lui clouant sa bouche et a exercé un pouvoir de famille qui a oppressé ce peuple pendant vingt trois ans.
    En période démocratique, les démocrates véreux sont venus avec des fausses promesses et des mensonges pendant trente ans et aujourd’hui nous sommes encore avec un régime des militaires qui font les mêmes comportements que le régime de Moussa TRAORE, et peuple continue de souffrir avec des promesses et des slogans, il est affamé, cela est sans aucune équivoque.
    « Ces coups d’état, que nous condamnons, sont des bégaiements de la marche inexorable vers une démocratie plus élaborée, en phase avec nos réalités locales.» Robert Dussey
    Ce qui fait mal et très mal, c’est que le grand chef n’est au courant de rien, il est un muezzin qui prêche dans le désert et le jour du bilan, il se mordra le doigt, car on lui n’exhibe que des équipements militaires alors que le pays se meurt dans tous les domaines de son développement. Nous sommes dans l’oeil d’un cyclone, une tornade qui détruira notre pays pendant très longtemps.
    « La solution ne peut pas être seulement militaire. Il faut aussi marquer la présence de l’état et renforcer ses services là où ils sont insuffisants. » Faure Essozimna Gnassingbé
    « La qualité de notre communication est déterminée non par la manière dont nous disons les choses mais par la manière dont elles sont comprises.» Andew Grove

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